Les Chroniques de Lucullus n°601

Écrit par Lucullus. Publié dans Les chroniques.

Amis gourmands bonjour,
Que se passe-t-il en Bresse avec la grippe aviaire ?
La réglementation sanitaire, sur le risque de transmission de la grippe aviaire, remet en cause l’AOC Poulet de Bresse. En effet cet arrêté est incompatible avec le cahier des charges de celui-ci. Le Comité Interprofessionnel de la Volaille de Bresse (CIVB) redoute que l’arrêté sur la grippe aviaire mette fin à l’existence de cette AOC qui date de 1957.

Cette race de volaille ne supporte pas l’enfermement et, de par le cahier des charges, est volontairement carencée en protéines pour valoriser le parcours, pour obliger les volailles à aller chercher leur nourriture sur la prairie.

L’arrêté met fin aux dérogations et ordonne la claustration des volailles dans les zones à risque (ZRP) et des palmipèdes dans les zones à risque de diffusion (ZRD). Cette claustration pourrait durer 9 mois sur l’année, selon le CIVB. En effet l’étendue de l’AOC représente une zone de 60 km sur 40 km et à l"intérieur de cette zone 58 % des 160 éleveurs sont en ZRD selon Jean-Michel Sibelle vice-président du CIVB.

Dans la zone de l’AOC, située à la croisée de l’Ain, de la Saône-et-Loire et du Jura, un vent se fronde se lève. Les éleveurs locaux s’élèvent contre la mise en équivalence des élevages de canard du Sud-Ouest et ceux de poulets de Bresse, mettant en avant que les poussins sont issus d’une seul accouvoir, que les poulets ne quittent l’élevage que pour l’abattage et que la densité d’élevage n’est pas la même.

En 2020, le ministère de l’agriculture, qui gère les AOC, a proposé des aménagements au cahier des charges mais le CIVB ne veut pas en entendre parler. En 2006 les éleveurs avaient dû claustrer les volailles et les effets secondaires ne se sont pas fait attendre, agressivité et cannibalisme en ont été les conséquences. De fait la Gauloise de Bresse blanche ne supporte pas d’être enfermée. Ce serait un comble alors qu’on parle de plus en plus du bien être animal.

Pourtant, le CIVB a fait des propositions qui n’ont pas reçu d’écho de la part de l’administration : sortie des poussins à huit semaines au lieu de cinq, réduction de l’amplitude horaire des parcours, mise en place de parcours tournants ou encore l’expérimentation de la vaccination au sein de l’accouvoir.

Source : Plein Champ / Raphaël Lecocq

La cuisine des chefs, un gros business
L’agence Advent a réalisé pour le journal Les Echos un indice des chefs ayant le plus d’influence médiatique (indice composite qui intègre la notoriété, la popularité et la capacité d'influence notamment sur les réseaux sociaux). Le résultat n’est pas très étonnant. On y retrouve neuf hommes et une femme.

La célébrité des chefs ne date pas d’hier. Bien sûr il y a Monsieur Paul, Paul Bocuse mais aussi Joël Rebuchon et avant eux Michel Oliver qui enchanta ma jeunesse. Bien avant ceux ci, il y a eu de grands noms, certes moins médiatisés mais tout de même connus dans la presse, il n’y avait pas la TV. Je pense au premier d’entre eux Auguste Escoffier mais aussi à Fernand Point, sans oublier Eugénie Brazier dite la Mère Brazier première femme à obtenir 3 étoiles au Michelin en 1933 et tant d’autres comme la dynastie Pic à Valence qui existe depuis 1934 et dont la dernière représentant est Anne-Sophie, cheffe multi-étoilée.

Tous ont été célèbres à leur époque mais aujourd’hui grâce à l’engouement populaire pour les programmes culinaires comme Top Chef, la nouvelle génération explose. Tout en conservant une place de choix à leur prédécesseurs vivants ou disparus.

Voici la liste impressionnante établie par Advent
1 Cyril Ligniac
2 Paul Bocuse
3 Joël Rebuchon
4 Alain Ducasse
5 Philippe Etchebest
6 Thierry Marx
7 Jean François piège
8 Hélène Darroze
9 Guy Savoy
10 Yves Camdeborde

Lire l’article car il donne des précisions fort intéressantes sur chaque chef.

Source : Les Echos / Laurent Guez

Utilisation du chanvre, la réglementation va-t-elle évoluer ?
Un projet d’arrêté sur l’utilisation de la totalité de la plante du chanvre est en attente de validation par la commission européenne. Si cet arrêté voit le jour, c’est toute la filière chanvre qui va obtenir de nouveaux débouchés. Depuis 1990, date du dernier arrêté, les feuilles et fleurs de chanvre sont interdites d’utilisation. La filière chanvre a beaucoup évolué au fil des années. De 4000 ha en 1990 à 20 000 ha en 2021. On se rend compte du potentiel de développement possible.

Le projet d’arrêté pourrait entrer en fonction début 2022.
" Le projet d’arrêté prévoit que l’autorisation de culture, d’importation, d’exportation et d’utilisation industrielle et commerciale du chanvre est étendue, sous certaines conditions, à toutes les parties de la plante de chanvre ", explique le gouvernement sur son site internet.

Bien sûr quand on parle du chanvre on sous entend cannabis. La réglementation est stricte en France. Le chanvre c’est essentiellement deux principes actifs, le CBD ou cannabidiol, une molécule aux effets apaisants et ne rentrant pas dans la législation sur les drogues et le THC ou Tétrahydrocannabidiol qui lui en fait partie. Bien évidemment il y a aussi la fibre qui est utilisée dans de nombreux domaines comme le bâtiment, plastique biosource, le textile, l’alimentation humaine ou les cosmétiques. L’enjeu est important car l’utilisation du DCB pourrait engendrer une croissance de l’ordre de 100 % dès la première année.

Au niveau européen, il peut y avoir une distorsion de concurrence du fait de législations différentes. Ainsi en Italie le taux autorisé de THC et de 0,6 % ou 0,1 % en Suisse et comme le taux de CBD est directement lié à celui du THC on comprend mieux les questions que se posent la filière française. Il se pourrait bien qu’il y ait une harmonisation sur une teneur comprise entre 0,2 et 0,3 %.

Source : Terre-net / Emilie Durand

Abattage à la ferme, de l’élevage à la mort
Le sujet est tabou. Pendant des siècles, les animaux destinés à fournir de la viande étaient abattus à la ferme. Dans notre jeunesse nous avons tous entendu parler ou avons participé à l’abattage traditionnel et annuel du cochon. Depuis ça a beaucoup changé et les règles sanitaires ont été édictées.

Toutefois, devant les difficultés et scandales qu’affrontent certains abattoirs, des éleveurs soucieux du bien être animal y compris lors de leur abattage cherchent une ou des solutions alternatives. Celle ci existera peut être bientôt.

Le projet est porté par l’association AALVie (Abattage des animaux sur leur lieu de vie) et à terme par une Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC). La solution définie par ce projet se décompose en plusieurs parties, des caissons pour l’étourdissement et la saignée puis une unité fixe pour la mise en carcasse. Le projet s’inspire d’un système allemand.

La question de l’abattage à domicile a vu le jour dans les élevages Bio. Les éleveurs n’étaient pas satisfaits du système actuel car ils estimaient que leurs animaux méritaient mieux que l’envoi dans des abattoirs aux cadences élevées et parfois à la maltraitance comme l’a malheureusement récemment montré un documentaire de L214. Le questionnement a essaimé et c’est toute la filière de l’élevage qui se pose la question.

L’article est très bien documenté et très clair. Je ne veux pas en faire des périphrases ou du simple copier-coller aussi je vous invite à le lire directement sur le site lui même.

Source : Plein Champ / Catherine Perrot

Sur ces quelques mots je vous dis à bientôt

Gastronomiquement Votre, Lucullus

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