Les Chroniques de Lucullus n°597

Écrit par Lucullus. Publié dans Les chroniques.

Amis gourmands bonjour,
Oignon Doux des Cévennes AOP
L’oignon doux des Cévennes est le premier oignon à obtenir une Appellation d’Origine Contrôlée ou AOC en 2003 puis une appellation d’Origine Protégée ou AOP en 2008. Il aime les sols sableux, acides, drainants, un climat sec et ensoleillé. C’est pourquoi il se développe volontiers sur les coteaux cévenols. D’ailleurs nos anciens ont créé des terrasses pour pouvoir le cultiver relativement facilement sur les pentes parfois abruptes des Cévennes. Ce procédé a d’ailleurs été repris par les cultivateurs actuels.

Qu’a t-il de particulier ? Il est fondant et sucré ce qui permet de le consommer froid ou chaud. Il est riche en vitamine C, en minéraux et oligo-éléments. Il possède des vertus anti-oxydantes et il est faible en calories. Les études scientifiques montrent qu’il a une action diurétique mais aussi hypoglycémiante. Il aurait également des effets sur le système cardio-vasculaire. Bref tout est bon dans l’oignon.

L’aire géographique de la culture de l’oignon doux des Cévennes s’étend sur 32 communes au sud des Cévennes. Le travail de culture n’est pas le plus simple. Planté en février il doit être repiqué en mai pour être récolté à la main en août. Tout ceci est un gage de garantie établi par le cahier des charges de l’AOP.

L’AOP définit et garantit :
- Une provenance
- Un terroir avec des caractéristiques pédo-climatiques particulières liées notamment à la production en terrasses
- Le respect de savoir-faire traditionnel : production en terrasse, repiquage manuel, récolte manuelle
- La typicité du produit, tant sur son aspect que sur ses caractéristiques organoleptiques.

Les 108 producteurs produisent entre 2500 et 3000 tonnes d’oignons par an et les vendent en vente directe, sur les marchés de la région et sur le net.

Sources : Institut Régional de la Qualité Agroalimentaire d’Occitanie (Irqualim), Coopérative oignons doux des Cévennes, Cahier des charges AOP.

Comment vérifier la qualité du lait d’un fromage AOP ?
L’Inra a mené récemment une étude dans le Cantal et le Nord-Aveyron pour déterminer l’alimentation des vaches de l’appellation AOP Cantal Laguiole à partir du spectre infrarouge des laits récoltés. Dans le jargon technique on parle des spectres MIR des laits de tank. La spectrométrie Mir sert déjà a déterminer les éléments liés au paiement du lait.

L’Inra a croisé, pour se faire, les analyses des spectres Mir de 7600 laits de tank (AOP ou non AOP) et l’alimentation du troupeau de 1355 fermes. La démarche réalisée a abouti à des modèles statistiques permettant la création d’indicateurs d’authentification.

Reste à savoir si d’autres filières AOP seront intéressées pour développer un tel outil. Y verront-elles un moyen pour renforcer leur image et prouver qu’elles travaillent bien, ou plutôt un mode de surveillance des producteurs à distance ?  

Source : Réussir.lait.fr

Rhinotrachéite infectieuse bovine ou IBR
C’est une maladie grave des bovins. Son agent le virus BHV-1 provoque des troubles de la respiration ou des troubles de la reproduction. Une fois atteint l’animal est porteur à vie de la maladie et peut dans certaines circonstances contaminer d’autres animaux du troupeau.

Là aussi l’analyse du lait tank permet de dépister la présence d’anticorps spécifiques (les immunoglobulines). Cela ne concerne évidemment pas les vaches taries ou celle dont le lait n’est pas mélangé du fait par exemple d’une mammite. Pour autant la recherche peut être perturbée et rendue difficile si le nombre de cas est peu élevé car le lait concerné est relativement dilué dans le reste de la production. Il existe toutefois des tests particuliers pour cela.

Source : AFSCA Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Belgique)

Dioxyde de titane ou E171
La position de EFSA (European Food Safety Authority) concernant cet additif alimentaire a évolué suite à une demande de la Commission Européenne en mars 2020. La dernière évaluation datait de 2016. Elle soulignait la nécessité de poursuivre les recherches.

Le professeur Maged Younes président du groupe scientifique de l’EFSA explique que, compte tenu des dernières avancées de la recherche, le dioxyde de titane ou E171 ne peut plus être considéré comme un additif alimentaire sûr. Je cite :
"Un élément critique pour arriver à cette conclusion est que nous n'avons pas pu exclure les problèmes de génotoxicité qui pourraient survenir suite à la consommation de particules de dioxyde de titane. Après une ingestion orale, l'absorption des particules de dioxyde de titane est faible, mais elles sont susceptibles de s'accumuler dans l'organisme".

Pour en arriver à cette conclusion, les experts ont respecté une méthodologie rigoureuse, prenant en compte plusieurs milliers d’études dont certaines sur les nanoparticules. Le E171 contenant plus de 50 % de ces particules.

Évaluation de la génotoxicité
La génotoxicité est la capacité d'une substance chimique à endommager l'ADN, le matériel génétique des cellules. La génotoxicité d’une substance pouvant elle-même entraîner des effets cancérigènes, il est crucial d'évaluer l'effet génotoxique potentiel d'une substance avant de statuer sur sa sécurité.

Suite aux conclusions de cette évaluation, les gestionnaires du risque de la Commission européenne et des états membres de l’UE prendront des mesures pour assurer la protection des consommateurs.

En attendant, le dioxyde de titane (E171) est toujours autorisé comme additif alimentaire dans l'UE conformément à l'annexe II du règlement CE 1333/2008. En espérant que les mesures ne tarderont pas trop, je conseille à tout le monde de bien lire les étiquettes.

Je vous incite à lire l’article dans son entier car il apporte de nombreux éléments de compréhension du sujet.

Source : EFSA European Food safety Authority

Sur ces quelques mots je vous dis à bientôt
Gastronomiquement Votre, Lucullus

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