Les Chroniques de Lucullus n°674
Championnat du monde de la frite
Samedi 27 septembre se tenait à Arras, Pas-de-Calais, la 3e édition du championnat du monde de la frite. Compétition à l'initiative de la "Confrérie de la frite fraîche" et l’Office du tourisme Arras-Pays-d’Artois.
C'était l'évènement croustillant à ne pas manquer sur "Grand'Place" où étaient regroupées les festivités qui ont débuté dès le jeudi par une soirée spéciale pomme de terre. Le vendredi après-midi l'animation s'est faite sur un parcours "cultiver la durabilité". Le samedi, outre les compétions qui se sont déroulées sur l'ensemble de la journée, les animations étaient nombreuses avec un marché de producteurs, des jeux pour les petits et grands avec la participation de L’harmonie des mineurs de Lallaing (héroïne du film En fanfare)
Ils étaient 33 candidats sur la ligne de départ, répartis en cinq catégories. Le classement a été rendu par un jury exigeant après des heures de dégustation et de discussion.
A l'arrivée, c'est le Néerlandais Siem Bruggen qui l'emporte. "Je suis heureux de recevoir ce prix. Chez nous, les frites sont très populaires dans notre culture." explique ce restaurateur d'Utrecht.
La liste des vainqueurs dans les autres catégories :
- Catégorie Frite Créative (Pro) : Fanny Bouyagui, Roubaix
- Catégorie Frite Familiale (Amateur) : Sophie Moindre, Mittelbergheim, Grand-Est
- Catégorie Sauce Froide de l’année (Pro) : Édouard Chouteau, Lambersart, La Laiterie
- Catégorie Sauce Frite (Pro) : Alexandre Blondiaux, Mons-en-Barœul
- Catégorie Frite du Monde (Pro) : Jason Meekers, Mons, Belgique
Je ne remets pas en cause les résultats et la probité du jury mais j'ai un doute. Je m'interroge sur la recette gagnante.
Tout le monde connaît la recette de la frite. Il faut plonger deux fois des bâtonnets de pomme de terre dans du gras bouillant. Dans le détail il existe de nombreuses subtilités. Mais la technique employée par le vainqueur me pose un problème. Il blanchit ses frites dans de l'eau bouillante aromatisée au romarin puis il réalise deux bains d'huile. Selon le vainqueur, sa technique sublime la saveur et la texture des frites. Au moment du blanchissage, l'eau ne risque-t'elle pas de pénétrer dans la pomme de terre en lieu et place de l'amidon ? Ce ne sont peut-être qu'arguties de ma part et je vais me pencher sur la question car les résultats donnés dans la presse ne font pas état de la technicité du procédé.
A noter que la "Confrérie de la frite fraîche" envisage la création d'un label destiné aux professionnels afin de garantir la réalisation de frites dans les règles de l'art. Mais quelles sont elles ?
Sources : France-bleu, En-Vol, Pdf programme
La fourme de Montbrison dans la tempête ?
Selon la filière la baisse des ventes de la fourme de Monbrison (AOP) proviendrait de l'instabilité gouvernementale. Les chiffres exacts ne seront connus qu'en fin d'année.
Hubert Dubien, président du Syndicat de la Fourme de Montbrison AOP, donne son explication "On l'explique par l'incertitude autour de la politique, de la géopolitique. Le consommateur citoyen n'est pas tout-à-fait certain de ce qui l'attend, quand les gens sont dans l'incertitude ils ne consomment pas pareil. Quand on sait d'où ça vient c'est déjà moins inquiétant."
Hubert Dubien qui organise également "Les journées de la fourme de Montbrison et des Côtes du Forez" à partir de ce samedi 4 octobre 2025 note également des changements dans la manière de manger le fromage
"Les fromages ne se consomment plus comme avant, pas de la même manière, pas au même moment alors c'est à nous de nous adapter, de trouver les bons messages dans nos communications pour exprimer aux consommateurs le fait que la fourme de Montbrison peut se consommer à l'apéritif, un peu à tous moments, dans les plats etc.
C'est un axe sur lequel on va travailler fin 2025-début 2026, c'est un sujet important pour nous".
Source : France-bleu Tristan Barraux
Bilan des moissons 2025
France AgriMer fait comme chaque année le bilan des moissons et donne des perspectives commerciales. Suite aux analyses réalisées à l'entrée des silos, par FranceAgriMer et Arvalis, le conseil spécialisé "Grandes cultures-marchés céréaliers", sous la présidence de Benoît Piétrement note la bonne qualité des blés tendres et durs récoltés cette année.
Pour les blés tendres la récolte est estimées à 33.3 millions de tonnes (Mt) par le SSP (service statistique du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire).
Le niveau qualitatif est à la hauteur des promesses avec, je cite :
• d’excellents indices de chute de Hagberg (98 % de la collecte au-dessus de 250 s et 90 % au-dessus de 300 s) ;
• des poids spécifiques élevés (78,6 kg/hl en moyenne nationale);
• un taux de protéines proche de la campagne précédente (11,3 % en moyenne nationale);
• une bonne valeur boulangère pour les trois-quarts des blés collectés.
Selon le même SSP, la récolte de blé dur serait proche de 1.3 Mt. La qualité est excellente. Je cite :
• des poids spécifiques très élevés (79,2 kg/hl en moyenne nationale);
• d’excellents indices de chute de Hagberg (100 % de la collecte au-dessus de 300 s);
• une teneur en protéines satisfaisante (13,8 % en moyenne nationale);
• une bonne vitrosité et très peu de grains germés, mouchetés ou fusariés.
Perspectives de commercialisation des céréales françaises en 2025/26
Blé tendre :
L'utilisation du blé tendre devrait augmenter à plus de 14.5 Mt. La nourriture animale marquant une forte augmentation à +100.000 t.
Les exportations sont prévues à 14.7 Mt (46 % Europe 54 % pays tiers). A noter que les récoltes dans le monde ont été abondantes et que la parité euros/dollars nuit reste défavorable aux exportations françaises.
Dans l'Europe, nos exportations se font essentiellement en direction des Pays-Bas, la Belgique, l’Espagne et le Portugal. Hors Europe, le Maroc est notre principal acheteur suivi par l'Egypte et l'Afrique Sub-saharienne.
Blé dur :
Pour le blé dur, les disponibilités restent limitées. La semoulerie devrait rester stable. Les exportations sont attendues légèrement à la hausse et pour 90 % vers nos voisins européens.
Orge :
Nette progression des disponibilités par rapport à 2024. L'utilisation domestique est attendue à la hausse à 2.2Mt dont 1,15 Mt pour les fabricants d’aliments du bétail et 0,3 Mt pour les malteurs.
Les exportations sont aussi attendues à la hausse à 5,6 Mt dont 48 % à destination de l’Union européenne et 52 % vers les pays tiers. En juillet 2025, la France a exporté près de 0,9 Mt d’orge.
Maïs grain :
Les disponibilités sont en baisse suite à la sécheresse de l'été. L'utilisation nationale pour la fabrication des aliments du bétail devrait régresser de 2 %.
Les exportations sont attendues également à la baisse de 11 % à 4.7Mt
les prix à l'international sont orientés à la baisse dans un contexte de récoltes record en blé et maïs.
Allez sur le site en référence pour avoir les tableaux
Source : France Agrimer
Fête de la pomme à Brive-la-Gaillarde
Brive tourisme organisait ce samedi 4 octobre la 9e grande fête de la pomme malgré une météo capricieuse. La pomme était présente sous toutes ses formes, à croquer, en jus, en flognarde, en chausson...
Une très belle fête avec un record, celui de la plus grande tarte aux pommes. Elle mesurait 163.8 mètres et a nécessité 120 kg de compote de pomme. Le record de l'année précédente a été largement battu.
Les 150 parts de tarte et le 280 parts de flognarde étaient mises en vente. La confection avait débuté la veille pour la compote et la réalisation des gâteaux dès 5 heures ce samedi, selon Eric Lamy, chocolatier de son état, un des instigateurs de l'évènement.
Source : La Montage/Michaël Nicolas
Dermatose Nodulaire Contagieuse
la Dermatose nodulaire contagieuse ou DNC est une maladie virale, non transmissible à l'homme et provoquée par des piqûres d'insectes, mouche ou taon. Les symptômes se présentent sous la forme de nodules sur la peau et de fièvre.
Il existe un vaccin mais en attente de sa mise à disposition les autorités sanitaires ont demandé l'abattage des troupeaux contaminés. Cela a créé énormément de réactions parmi les éleveurs car la propagation n'est pas certaine à tous les coups.
L'Automne étant là, les animaux en estive doivent regagner leur ferme mais 25.000 broutards ne peuvent pas regagner leurs exploitations car elles se trouvent en zones contaminées. La gestion de ces animaux devient critique.
Selon la FNB ces chiffres correspondent aux effectifs habituellement vendus sur le périmètre des zones réglementées entre juillet et la fin de l'année. Cela concerne 1500 élevages allaitants selon Agra Presse car il y a peu d'engraisseurs dans ces zones.
La FNB demande un dispositif de dégagement en destination viande avec compensation financière.
La FNB formule également la demande d'autoriser la commercialisation des broutards vaccinés contre la DNC en France et de négocier des accords commerciaux pour leur export.
La Confédération paysanne demande depuis plusieurs semaines des réponses combinées commune par commune dans les zones réglementées.
Des éleveurs situées hors zones réglementées se sont proposés pour venir en aide aux éleveurs pénalisés et surtout de prendre en charge les broutards encore en estive car la neige a déjà fait son apparition.
Aux dernières informations aucun cas n'étant apparu le 3 octobre la zone de protection DNC en Savoie a été levée le samedi 4 octobre.
Source : Réussir-Bovins / Sophie Bourgeois
40e Foire aux miels d'Aiguilhe
Ce week-end, la cité proche du Puy-en-Velay organisait avec l'Association Régionale pour la Promotion du Miel de Montage du Massif Central sa 40e foire aux miels. 23 exposants étaient présents pour satisfaire une clientèle exigeante.
Les visiteurs ont pu déambuler parmi les stands, découvrir le monde des abeilles et discuter avec les apiculteurs qui étaient venus parler de leur métier et présenter leurs récoltes. Celles si sont jugées satisfaisantes et même plus pour certains.
Comme chaque année un grand concours a été organisé. Il portait sur vingt-et-un miels montagne liquide, neuf miels montagne figé, treize miels sapin, douze miels amateurs mais aussi sur le nougat et le pain d’épices.
Il y avait de nombreuses animations proposées par les apiculteurs (tombola, atelier bougies, enfumoir, explication sur les frelons, concours pour peser une ruche).
Cette fin de semaine était aussi l'occasion de fêter la Saint-Michel. Le comité d’animation avec le soutien de la mairie organisait lui aussi une grande fête ce dimanche avec le "Varailh des Vignards" qui a parcouru le village afin de récolter des légumes pour la grande soupe du soir servie à 18 h 30. Les festivités se sont closes sur un feu d'artifice tiré à 20h00.
Sources : La Commère43, Le Progrès, l'Eveil
Cour de comptes et chambres d'agriculture
Le rapport de la cour des comptes n'est pas tendre à l'encontre des chambres d'agriculture mais aussi à l'encontre des syndicats et du ministère. On peut dire qu'elle étrille les dérives les chambres d'agriculture avec des accusations de favoritismes, de décisions illégales, et d'atteintes à la probité, rien de moins.
Il existe 100 chambres d'agriculture dont 13 régionales, chapeautées par une entité nationale. Elles ont pour vocation à représenter les "intérêts de l’agriculture auprès des pouvoirs publics", d’améliorer "la performance économique, sociale et environnementale des exploitations agricoles et de leurs filières".
Leur gouvernance est renouvelée tous les six ans lors d’élections professionnelles. Aux dernières élections la FNSEA-JA est arrivée en tête avec 83 chambres devant la Coordination Rurale ce qui, suite à la publication du rapport, met son dirigeant, Arnaud Rousseau, sur un siège éjectable.
Les chambres d'agricultures emploient 8200 salariés et disposent d'un budget de 800 millions d'euros dont 75 % issus de ressources publiques.
La cour rappelle l’exigence de neutralité dans les dépenses et l'interdiction des subventions, ce qui ne semble pas être le cas. La cour pointe aussi le laisser-aller du ministère de tutelle.
Parmi les subventions accordées illégalement il y a, je cite le journal :
• La Cour a ainsi relevé une subvention de 66 300 euros accordée en 2017 (et reconduite chaque année) à la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) de Vendée pour "soutenir une mission de veille et d’écoute des agriculteurs", sans réel contrôle et en dépit des protestations d’autres syndicats.
• En Île-de-France, une subvention accordée aux Jeunes agriculteurs et destinée à l’installation de jeunes exploitants a notamment servi à l’organisation des "fêtes des moissons" en 2020.
La cour pointe le risque de corruption et d'atteintes à la probité concernant également la Coordination rurale qui a refusé de transmettre des données, des audits et d'avoir assumé la construction illégale d'une retenue d'eau.
Les rapporteurs ont constaté une gestion administrative parfois douteuse sur le plan financier et demande, je cite : "que le contenu des règlements intérieurs des chambres soit strictement encadré pour comporter une série d’exigences en matière de gouvernance et de probité".
La cour a aussi constaté des absences trop régulières dans les sessions et les bureaux. Le résultat est que les quorums ne sont pas atteints ce qui rend les prises de décision illégales.
Parallèlement la cour note que le modèle d'agriculture familiale est en déclin et que la moitié des revenus des foyers est d'origine non agricole.
Enfin la cour note l'insuffisance criante de parité. Moins de 10 % des exécutifs ont des femmes présidentes. Il y a 11 chambres dirigées par des femmes. Elles n'étaient que 8 en 2019.
Sources : Huffington Post, France-Info, Midi Libre
Sur ces quelques mots je vous dis à bientôt
Gastronomiquement Votre, Lucullus
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