Les Chroniques de Lucullus n°214

Écrit par Lucullus. Publié dans Les chroniques.

plumeAmis gourmands bonjour,

Vous connaissez tous les buts premiers de la Confrérie des Amis de Lucullus, à savoir la défense du patrimoine culinaire et la défense de nos terroirs.

Il en est des animaux comme des végétaux. La trop grande industrialisation de l'élevage ou de l'agriculture fait que nombres d'espèces sont amenées à disparaître si rien n'est fait. La seule rentabilité ou le profit ne justifie pas, à mon avis, l'abandon de races ou de plantes jusqu'à là élevées ou cultivées.

Certes la Confrérie ne peut pas avoir d'incidence directe sur la sauvegarde des espèces mais au quotidien, les gousteurs, ainsi sont appelés les membres de la Confrérie, sensibilisent leur entourage à toute ces questions.

Faut il laisser mourir et disparaître des races et des espèces au seul fait qu'elles sont moins rentable et moins vendables?
Faut il au nom d'une mondialisation mal conduite, mal maitrisée laisser dépérir un patrimoine issu de nos anciens?
Faut il au nom de la mal bouffe faire en sorte que nos campagnes se vident des espèces qui en faisaient la renommée?

A tout cela je dis non. A tout cela je dis qu'il faut encourager par nos démarches quotidiennes, ces agriculteurs et ces éleveurs qui ont décidé de tourner le dos à la facilité et à l'uniformisation. A nous d'aller vers eux, leur montrer notre attachement à la diversité des espèces nourricières.

D'ailleurs, cette semaine, je lisais un papier dans la Dépêche du Midi sur le conservatoire du patrimoine biologique régional de Midi Pyrénées.
Voila un organisme dont il faut parler et soutenir l'action. C'est ainsi que depuis 1989 le conservatoire se bat pour la sauvegardes des races et espèces à petits effectifs menacés d'extinction.

Et il a de bon résultats à la clé.
Pour les bovins son travail va à la Casta ou Aure et St Girons, la Lourdaise, la Mirandaise et l'Aubrac laitière.
La lourdaise dont il ne restait qu'un taureau et 3 vaches a pu être sauvée in extrémis.

Pour les chèvres le travail réalisé sur la chèvre des Pyrénées a permis de la même manière a reconstituer un troupeau promis à la disparition certaine. Aujourd'hui 2600 têtes et des demandes d'installation font qu'un futur plus serin s'annonce pour cette race.

Le porc gascon est depuis des années un des symboles forts de ce travail de sauvegarde et de développement. Ce cochon rustique était celui qui peuplait nos campagne; Élevé en liberté il fournit une viande d'excellente qualité qui n'a rien à voir avec la médiocrité chronique, pour ne pas dire plus des porcs bretons ou hollandais issu de l'élevage intensif.

Si le travail de ce conservatoire va en partie à la sauvegarde des animaux, il entend également s'occuper des végétaux et c'est avec plaisir que j'ai appris l'action menée depuis 2004 parle conservatoire des Cépages de la Sicarex. Là aussi l'accent a été mis sur le patrimoine plutôt que sur la productivité alors que depuis 150 ans c'est cette recherche du gain qui a été mise en avant lors de la reconstitution de nos vignes après la catastrophes du au phylloxera et au maladies cryptogamiques qui l'ont procédé au XIXème.

Mais c'est l'action en faveur des figuiers qui a retenu mon attention. Le sud ouest outre ces vins, c'est aussi ses oies et ses canards. Animaux qui étaient engraissés avec des figues et ceci dès l'époque romaine et c'est les romains grâce aux égyptiens qui nous ont apporté le foie gras, un des fleurons de la gastronomie française.

Voilà mon petit tour dominical qui s'achève.
Il y aurait encore tant de choses à dire sur la sauvegarde du patrimoine et la nécessité absolue de celle ci.
J'aurais aimé vous parler de tant et tant de productions locales et de tant d'hommes et de femmes qui au quotidien travaillent, par amour de leur terre, à fournir à leurs concitoyens tous les bienfaits des productions locales.

Et si je parle de nécessité ce n'est pas seulement au conservatoire de Midi Pyrénées car dans toutes les régions de France mais aussi partout dans le monde des gens se sont levés pour sauvegarder notre patrimoine mondial, notre bio diversité. Notre bien à tous.

Est ce que ces engagements vous intéressent ou vous laissent indifférents?
Que faites vous pour agir en ce sens?

Sur ces quelques mots je vous souhaite une excellente semaine.

Gastronomiquement Votre, Lucullus

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