Les Chroniques de Lucullus n°646
Amis gourmands bonjour,
Pommes Pommes Pommes
Dans notre belle Normandie, ramasser des pommes ne fait pas recette. Grégory Chavoutier, producteur à Caumont dans l'Eure ne trouve pas de saisonniers pour récolter sa production, de 200 tonnes à l'année. Il envisage donc de se tourner vers la main d’œuvre étrangère. C'est un comble quand on sait qu'il y a plus de 7 % de chômage dans notre pays. Je ne porte pas là de jugement de valeurs mais je m'en étonne.
Ce sont 200 tonnes, dis-je, réparties en 18 variétés qu'il vend sur les marchés de sa région. Cette entreprise familiale, outre Grégory et son père, comporte 2 salariés à plein temps et 6 saisonniers. Ce n'est pas que la récolte qui pose soucis mais les postes à technicité comme la taille des 12.000 pommiers. Jusqu'ici c'était le père de Grégory et un employé qui s'occupaient de la taille mais ils viennent de prendre leur retraite.
C'est une catastrophe pour l'exploitation. Sans taille exécutée de décembre à avril, la qualité et la quantité de la production baisseront. Contrairement à la grande production, ici la taille est manuelle et nécessite de la main d’œuvre.
Tout cela est bien étrange car ce type d'emploi spécialisé est bien rémunéré. La filière arboristerie du Pays de Caux ne suffisant pas à la demande. Jusqu'ici le recrutement se faisait en local sur une zone de 15 km autour de l'exploitation. Le cas de Grégory Chavoutier n'est pas isolé et déjà des producteurs se sont tournés vers des embauches venues de l'étranger et notamment d'Algérie. Monsieur Chavoutier se dit écœuré car une grande partie de ses bénéfices sont réinvestis pour rendre le travail moins pénible, chariot élévateur et des caisses palettes roulantes et des sécateurs électriques pour la taille.
Source : L'Eveil de Pont-Audemer /Par François Lefebvre
Sapin mon beau sapin
Le fromages, la viande, le vin ont des IGP (*) et pourquoi pas les sapins ?
Ca se passe dans le Morvan à Chapeau-en-Morvan, les producteurs de sapin du Morvan, leaders en France se sont associés dans le but d'obtenir une IGP pour leur production écologique. Seules trois productions bénéficient d'un tel label en Europe, le laurier des Flandres (Belgique), l'azalée de Gand (Belgique) et le rosier de Szoreg (Hongrie).
Isabelle Broussard cogérante des Aiguilles du Morvan explique que le consommateur veut de plus en plus de produits locaux et que cette IGP en est la concrétisation. Sylvie Robert, déléguée générale d'Excellence végétale, qui défend les labels officiels de l'horticulture explique que le dossier a été monté en 2020 et qu'il est maintenant parti au niveau européen. Le label devrait être prêt pour Noël 2025. Ce serait une protection face aux productions danoises et belges qui inondent notre marché explique Frédéric Naudet, premier producteur de sapins de Noël en France
50 millions de sapins de Noël sont vendus en Europe dont 5 millions en France chaque année. Le Danemark en fournit 12 millions et la France et la Belgique environ 5 millions chacun. Le Morvan produit à lui seul 1,5 millions d'arbres.
Selon Jean-Christophe Bonoron, président de l'Association française du sapin de Noël naturel (Afsnn), cette IGP permettra de garantir une culture respectueuse de l'environnement. Elle garantira le respect du label écoresponsable bio ou "plante bleue". Cela afin de limiter l'usage des produits phytopharmaceutiques.
"L'an dernier, mon IFT (*) était à 0,32", annonce fièrement Isabelle Broussard. L'IFT moyen de la vigne en France est de 18, selon une étude du Service de la statistique du ministère de l'Agriculture (Agreste) réalisée en 2019.
Avant c'était la course aux intrants. Des producteurs comme Christian Colliette et son fils Vincent, producteurs à Villargoix (Côte d'Or), vont planter du trèfle et des féveroles qui limitent la pousse de l'herbe.
(*) IGP : Indication Géographique Protégée
(*) IFT : Indicateur de Fréquence de Traitements phytosanitaires
Source : AFP
Défaner les pommes de terre
C'est un vrai problème qui nécessite l'emploi de produits phytosanitaires et donc pollue les sols. Y a t-il un moyen pour évite cela ? C'est ce que pense la start-up d’agrotechnologie allemande Crop. Zone qui s'est associée avec Nufarm, spécialiste australien de la protection des cultures.
Le système est composé d'une cuve électrolytique et d'une rampe alimentée par un générateur embarqué sur le tracteur. Au final, grâce à des électrodes positives et négatives les plantes sont électrocutées. Selon Arvalis (*) ces électrocutions conduisent à la destruction progressive des plantes. Ce procédé est plus performant si on l'utilise sur des fanes préalablement broyées afin d'éviter les interventions sur les feuillages déjà matures ou trop compacts.
Le procédé intéresse beaucoup les producteurs car l'usage des produits phytosanitaires est contraint et doit être diminué. Malheureusement cette technique est beaucoup plus onéreuse que celle des intrants. Le défanage chimique coûte environ 100 €/ha contre 275 €/ha pour Nucrop comme l'indique Coraline Dessienne, ingénieure chez Arvalis, citée par le site d’actualités agricoles Entraid.
Parallèlement le procédé Nucrop a une influence sur la propagation des maladies de la pomme de terre telle la phytophthora, indique Packo Agri qui distribue le système en Belgique. Une prestation va être proposée en France grâce à une collaboration entre la coopérative Noriap et une marque distributrice.
(*) Arvalis : Institut technique agricole
Source : Terre-Net / Julien Heyligen
Quand la Normandie s'invite en Polynésie
Faire du lait à Tahiti, c'est le pari fou de Cindy, Poerava Gelas une française née d'un père normand et d'une mère tahitienne. La Réunion a été précurseur en ce domaine alors pourquoi pas la Polynésie aujourd'hui ?
La Polynésie est bien loin de la métropole et les difficultés d'approvisionnement sont réelles, rareté des produits et coûts de ceux-ci sont une vraie problématique. Produire du lait à Tahiti c'est le projet de Cindy Gelas qui a été récompensée aux Inels 2024, concours agricoles valorisant les initiatives d’éleveurs.
Cindy Gelas a quitté Tahiti où elle travaillé dans la finance pour se reconvertir dans l'agriculture. Diplômée d'un BPREA, elle travaille aujourd'hui en exploitation en Normandie après un détour en Suisse. Cette démarche a pour objectif d'appréhender différents systèmes agricoles afin d'engranger du savoir-faire en production et transformation laitière. Tout cela avant de repartir dans ses îles enchanteresses en 2026.
Une fois là bas, elle créera la première ferme laitière de Polynésie afin de former de futurs exploitants. La démarche vise évidemment à l'autonomie de production. Le projet bénéficie d’ailleurs du soutien du gouvernement car il y a des enjeux alimentaires, mais également économiques et sociaux. Le Gouvernement a déjà réservé et mis à disposition 72 ha de prairies. Des embryons de race Normande seront implantés sur les quelques Prim’holstein déjà présentes sur place. Le lait de tels hybrides se valorise très bien en transformation comme c'est le cas aujourd'hui en Normandie pour le camembert et les autres fromages de nos bocages.
Au final Cindy Gelas veut travailler sous forme de micro-fermes et aussi travailler avec les établissements scolaires pour former de futurs éleveurs dans le Pacifique.
Source : Web Agri / Delphine Scohy
Le Pop-Corn fait recette
La consommation de Pop-Corn est en augmentation en Europe. Cela incite la société Nataïs, spécialiste français du pop-corn et leader européen, à passer des accords avec des agriculteurs du Gers pour cultiver 1300 ha de plus de maïs pop-corn. Passant en 2025 de 8000 ha à 9300 ha de culture. Une vingtaine de nouveaux agriculteurs vont s'ajouter aux 210 déjà déjà sous contrat.
Nataïs œuvre également pour l'écologie et la protection des sols en encourageant la mise en place de couverts végétaux entre les maïs cultivés, ce sont des féveroles, du sorgho fourrager ou de la phacélie. Les biomasses ainsi obtenues ont permis une prime de 78€/ha ce qui est un record en 2024.
Source : Perspectives Agricoles / Paloma CABEZA-ORCEL
Dans notre belle Normandie, ramasser des pommes ne fait pas recette. Grégory Chavoutier, producteur à Caumont dans l'Eure ne trouve pas de saisonniers pour récolter sa production, de 200 tonnes à l'année. Il envisage donc de se tourner vers la main d’œuvre étrangère. C'est un comble quand on sait qu'il y a plus de 7 % de chômage dans notre pays. Je ne porte pas là de jugement de valeurs mais je m'en étonne.
Ce sont 200 tonnes, dis-je, réparties en 18 variétés qu'il vend sur les marchés de sa région. Cette entreprise familiale, outre Grégory et son père, comporte 2 salariés à plein temps et 6 saisonniers. Ce n'est pas que la récolte qui pose soucis mais les postes à technicité comme la taille des 12.000 pommiers. Jusqu'ici c'était le père de Grégory et un employé qui s'occupaient de la taille mais ils viennent de prendre leur retraite.
C'est une catastrophe pour l'exploitation. Sans taille exécutée de décembre à avril, la qualité et la quantité de la production baisseront. Contrairement à la grande production, ici la taille est manuelle et nécessite de la main d’œuvre.
Tout cela est bien étrange car ce type d'emploi spécialisé est bien rémunéré. La filière arboristerie du Pays de Caux ne suffisant pas à la demande. Jusqu'ici le recrutement se faisait en local sur une zone de 15 km autour de l'exploitation. Le cas de Grégory Chavoutier n'est pas isolé et déjà des producteurs se sont tournés vers des embauches venues de l'étranger et notamment d'Algérie. Monsieur Chavoutier se dit écœuré car une grande partie de ses bénéfices sont réinvestis pour rendre le travail moins pénible, chariot élévateur et des caisses palettes roulantes et des sécateurs électriques pour la taille.
Source : L'Eveil de Pont-Audemer /Par François Lefebvre
Sapin mon beau sapin
Le fromages, la viande, le vin ont des IGP (*) et pourquoi pas les sapins ?
Ca se passe dans le Morvan à Chapeau-en-Morvan, les producteurs de sapin du Morvan, leaders en France se sont associés dans le but d'obtenir une IGP pour leur production écologique. Seules trois productions bénéficient d'un tel label en Europe, le laurier des Flandres (Belgique), l'azalée de Gand (Belgique) et le rosier de Szoreg (Hongrie).
Isabelle Broussard cogérante des Aiguilles du Morvan explique que le consommateur veut de plus en plus de produits locaux et que cette IGP en est la concrétisation. Sylvie Robert, déléguée générale d'Excellence végétale, qui défend les labels officiels de l'horticulture explique que le dossier a été monté en 2020 et qu'il est maintenant parti au niveau européen. Le label devrait être prêt pour Noël 2025. Ce serait une protection face aux productions danoises et belges qui inondent notre marché explique Frédéric Naudet, premier producteur de sapins de Noël en France
50 millions de sapins de Noël sont vendus en Europe dont 5 millions en France chaque année. Le Danemark en fournit 12 millions et la France et la Belgique environ 5 millions chacun. Le Morvan produit à lui seul 1,5 millions d'arbres.
Selon Jean-Christophe Bonoron, président de l'Association française du sapin de Noël naturel (Afsnn), cette IGP permettra de garantir une culture respectueuse de l'environnement. Elle garantira le respect du label écoresponsable bio ou "plante bleue". Cela afin de limiter l'usage des produits phytopharmaceutiques.
"L'an dernier, mon IFT (*) était à 0,32", annonce fièrement Isabelle Broussard. L'IFT moyen de la vigne en France est de 18, selon une étude du Service de la statistique du ministère de l'Agriculture (Agreste) réalisée en 2019.
Avant c'était la course aux intrants. Des producteurs comme Christian Colliette et son fils Vincent, producteurs à Villargoix (Côte d'Or), vont planter du trèfle et des féveroles qui limitent la pousse de l'herbe.
(*) IGP : Indication Géographique Protégée
(*) IFT : Indicateur de Fréquence de Traitements phytosanitaires
Source : AFP
Défaner les pommes de terre
C'est un vrai problème qui nécessite l'emploi de produits phytosanitaires et donc pollue les sols. Y a t-il un moyen pour évite cela ? C'est ce que pense la start-up d’agrotechnologie allemande Crop. Zone qui s'est associée avec Nufarm, spécialiste australien de la protection des cultures.
Le système est composé d'une cuve électrolytique et d'une rampe alimentée par un générateur embarqué sur le tracteur. Au final, grâce à des électrodes positives et négatives les plantes sont électrocutées. Selon Arvalis (*) ces électrocutions conduisent à la destruction progressive des plantes. Ce procédé est plus performant si on l'utilise sur des fanes préalablement broyées afin d'éviter les interventions sur les feuillages déjà matures ou trop compacts.
Le procédé intéresse beaucoup les producteurs car l'usage des produits phytosanitaires est contraint et doit être diminué. Malheureusement cette technique est beaucoup plus onéreuse que celle des intrants. Le défanage chimique coûte environ 100 €/ha contre 275 €/ha pour Nucrop comme l'indique Coraline Dessienne, ingénieure chez Arvalis, citée par le site d’actualités agricoles Entraid.
Parallèlement le procédé Nucrop a une influence sur la propagation des maladies de la pomme de terre telle la phytophthora, indique Packo Agri qui distribue le système en Belgique. Une prestation va être proposée en France grâce à une collaboration entre la coopérative Noriap et une marque distributrice.
(*) Arvalis : Institut technique agricole
Source : Terre-Net / Julien Heyligen
Quand la Normandie s'invite en Polynésie
Faire du lait à Tahiti, c'est le pari fou de Cindy, Poerava Gelas une française née d'un père normand et d'une mère tahitienne. La Réunion a été précurseur en ce domaine alors pourquoi pas la Polynésie aujourd'hui ?
La Polynésie est bien loin de la métropole et les difficultés d'approvisionnement sont réelles, rareté des produits et coûts de ceux-ci sont une vraie problématique. Produire du lait à Tahiti c'est le projet de Cindy Gelas qui a été récompensée aux Inels 2024, concours agricoles valorisant les initiatives d’éleveurs.
Cindy Gelas a quitté Tahiti où elle travaillé dans la finance pour se reconvertir dans l'agriculture. Diplômée d'un BPREA, elle travaille aujourd'hui en exploitation en Normandie après un détour en Suisse. Cette démarche a pour objectif d'appréhender différents systèmes agricoles afin d'engranger du savoir-faire en production et transformation laitière. Tout cela avant de repartir dans ses îles enchanteresses en 2026.
Une fois là bas, elle créera la première ferme laitière de Polynésie afin de former de futurs exploitants. La démarche vise évidemment à l'autonomie de production. Le projet bénéficie d’ailleurs du soutien du gouvernement car il y a des enjeux alimentaires, mais également économiques et sociaux. Le Gouvernement a déjà réservé et mis à disposition 72 ha de prairies. Des embryons de race Normande seront implantés sur les quelques Prim’holstein déjà présentes sur place. Le lait de tels hybrides se valorise très bien en transformation comme c'est le cas aujourd'hui en Normandie pour le camembert et les autres fromages de nos bocages.
Au final Cindy Gelas veut travailler sous forme de micro-fermes et aussi travailler avec les établissements scolaires pour former de futurs éleveurs dans le Pacifique.
Source : Web Agri / Delphine Scohy
Le Pop-Corn fait recette
La consommation de Pop-Corn est en augmentation en Europe. Cela incite la société Nataïs, spécialiste français du pop-corn et leader européen, à passer des accords avec des agriculteurs du Gers pour cultiver 1300 ha de plus de maïs pop-corn. Passant en 2025 de 8000 ha à 9300 ha de culture. Une vingtaine de nouveaux agriculteurs vont s'ajouter aux 210 déjà déjà sous contrat.
Nataïs œuvre également pour l'écologie et la protection des sols en encourageant la mise en place de couverts végétaux entre les maïs cultivés, ce sont des féveroles, du sorgho fourrager ou de la phacélie. Les biomasses ainsi obtenues ont permis une prime de 78€/ha ce qui est un record en 2024.
Source : Perspectives Agricoles / Paloma CABEZA-ORCEL
Sur ces quelques mots je vous dis à bientôt
Gastronomiquement Votre, Lucullus
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