Les Chroniques de Lucullus n°409
Amis gourmands bonjour,
Les USA ne sont pas toujours sources d'avancées
Ce n'est pas parce que les techniques dites modernes peuvent le faire qu'il faut jeter les traditions aux orties.
A San Fransisco a eu lieu la TechCrunch Disrupt.
Grande conférence consacrée aux Start-up de la Silicon Valley, sous l'égide de Michael Arrington.
Voilà donc nos têtes folles du far west qui se sont mises en tête de s'intéresser à l'agro-alimentaire.
Je ne vous dis que cela mais on est dans la Mouise avec un grand M.
Arrington lors d'un test à l'aveugle a goûté des cookies fabriqués à base de sorgo et de pois et ne contenant pas d'œufs.
Un peu embarrassé, M. Arrington a dû alors reconnaître qu'il était bien incapable de faire la différence.
Peut être que ce monsieur a un goût déplorable?
Peut-être que ce produit est bon?
Mais de grâce n'appelez pas cela des cookies.
Pour les cookies, il existe une formule, comme disent les pâtissiers, et elle ne comporte pas dans la liste des ingrédients du sorgo ou des pois. On va encore vouloir nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Pas de bol j'ai des leds.
Mais il y a pire selon le journal le Monde.
Hampton Creek Foods et ses homologues Beyond Meat, Modern Meadow, New Frontier Foods produisent ou veulent respectivement produire des blancs de poulet à partir de plantes, des steaks de boeuf par impression 3D, des chips avec des algues et une boisson permettant à elle seule de satisfaire tous les besoins nutritionnels journaliers."
Mais que ces gens nous foutent la paix.
Selon eux notre alimentation est dangereuse. Je pense que le plus grand danger pour MON alimentation c'est eux.
Avant de me faire bouffer un steak issu d'une imprimante 3D, il va falloir me torturer et beaucoup.
Que dis je suis prêt à prendre les armes pour me défendre, défendre mon art de vivre et défendre ceux qui pensent comme moi.
Monsieur Tetrick, avec un nom pareil on fait de l'informatique pas de l'agro-alimentaire, patron de Hampton Creek Foods pense que ses œufs contiennent plus de protéines que ceux d'une poule et pas de cholestérol.
Et alors, moi j'aime bien le cholestérol car j'aime bien les œufs sortis des culs des poules.
Qu'il aille demander à ses parents avec quoi ils l'ont nourri?
A t-il dû brouter l'herbe du jardin familial lors de sa jeunesse? Moi je pense qu'il a plutôt fumé le gazon.
Je vous le dis, il faut organiser la résistance si l'on veut sauver notre modèle et voir encore des légumes dans les champs et des vaches dans les prés.
En 2011, 350 millions de dollars auraient été investis dans les start-up agro-alimentaires soit 37% de hausse en un an.
C'est vrai que l'agriculture américaine n'est pas un modèle du genre.
Moi je veux continuer à voir les charolaises dans leurs pâturages et les cochons noirs du Béarn, grimper les collines.
Je pense que ces gens ont pour copains nos industriels de l'alimentation qu'ils soient de Bretagne ou d'ailleurs. Ce ne sont pas des éleveurs mais des employés d'usine.
Ces gens qui nous disent qu'élever et tuer un animal est cruel oublient tout simplement que l'homme a quitté la condition animale lorsqu'il s'est mis à manger de la viande et encore plus lorsqu'il a commencé à la cuire.
Y a t-il dans le règne animal un seul herbivore évolué?
Non! Les animaux les plus évolués à part l'homme sont carnivores ou omnivores.
Ces gens à qui on ne demande rien veulent changer complètement les principes de l'alimentation humaine.
Cela est bel et bon mais qu'ils aillent brouter les champs et nous laissent manger selon notre bon plaisir et non le leur.
Encore et toujours les USA.
Le commissaire européen, chargé du commerce, a assuré le 18 févirer à Washington que le bœuf américian aux hormones restera interdit chez nous.
Que le Belge Karel De Gucht, le commissaire en question, soit donné en pâture aux cochons si la commission change d'avis.
Concernant les OGM, ce même commissaire assure:
"Il faudra que ce soit la législation européenne qui prévale, rien de moins."
"L'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les États-Unis (TTIP) ne doit en aucun cas diminuer nos critères de protection des consommateurs, de l'environnement, des données personnelles et des aliments"
"Nous n'allons pas abaisser nos critères de protection des consommateurs".
Prochaine rencontre avec les américains le 26 mars
Histoire de porcs
Las de vendre de la cochonnerie et face aux nombreux scandales de l'industrie de la bouffe certains se rebiffent.
Certains également ont plus de moyens que d'autres pour le faire.
C'est le cas de Serge Papin patron de Super U.
Ne nous y trompons pas tout le monde est perdant dans le système actuel.
La viande de porc est la viande la plus mangée au monde et donc la plus produite.
Pour que les coûts de production soient les plus faibles possibles, les industriels savent s'y prendre:
1 Des prix excessivement bas payés aux producteurs, les plus bas possibles même lorsqu'il s'adressent à des producteurs.
2 Produire le moins cher possible donc avec une absence de qualité totale au sein de leurs usines alimentaires qu'on appelle aussi fermes industrielles.
Cela donne des clients mécontents de la qualité et des producteurs qui ne vivent pas de leurs élevages.
Je ne parle pas là, des ouvriers des usines à viande qui produiraient des chaises la semaine prochaine sans s'en apercevoir.
Donc, monsieur Papin, vient de s'engager avec deux coopératives afin de garantir une certaine qualité de viande à des prix corrects pour les producteurs. Mais ne nous emballons pas trop quand même.
Les coopératives s'engagent à ne nourrir leurs porcs qu'avec des céréales locales et des graines de lin, le tout exempt d'OGM, par contre on ne sait pas qu'elles sont les conditions d'élevage de ces animaux.
Système U s'est engagé à acheter à juste prix 50 000 porcs soit 10-15% de ses ventes.
Affaire à suivre...
Enfin finissons sur des idées rassurantes.
Ce samedi je suis allé, comme chaque année, rencontrer Alain et Réné Janicot au salon de l'agriculture.
Quel bonheur de rencontrer des gens sympathiques qui depuis toujours défendent un savoir faire et une qualité artisanale traditionnelle.
Artisanal ne veut pas dire arriéré, sclérosé, n'allez pas croire cela vous seriez déçus et vous en tomberiez sur le cul.
On peut et on doit défendre la tradition du terroir tout en tenant compte des avancées techniques ou des impératifs professionnels. Le tout est de savoir à quel moment on quitte la tradition pour l'industriel.
La famille Janicot a fait son crédo de la défense des terroirs depuis des décennies.
Je parle d'eux aujourd'hui mais sachez que partout, dans tous les coins et recoin de France, il est des éleveurs, des producteurs, des transformateurs, des vendeurs attachés viscéralement à la tradition de nos campagnes et aux valeurs de celles ci.
Le salon de l'agriculture est un des ces moments particuliers où on a la chance de pouvoir, au même endroit les rencontrer.
Sur ces quelques mots je vous souhaite une excellente semaine.
Gastronomiquement Votre, Lucullus
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