Les Chroniques de Lucullus n°488
Amis gourmands bonjour,
Les repas de fin d'année et la qualité
Aujourd'hui, dernier jour du mois de novembre, nous allons arriver dans la période des fêtes de fin d'année.
Comme à chaque fois va se poser la question des repas.
Je vous le dis comme je le pense, ne sombrez pas dans la consommation à outrance qui bien souvent est de mauvaise qualité sous couvert de promotions substantielles.
Les produits dit nobles sont naturellement chers car difficiles à produire.
Que ce soit pour le foie gras, le saumon fumé ou tout autres produits festifs, la qualité a un prix.
En achetant ce type de produits à prix bradés, vous alimentez la filière de la mal bouffe et ses mauvais produits.
Vous faites aussi la part belle à la maltraitance animale et vous mettez votre santé en jeu en absorbant des produits parfois douteux.
Je sais que tout le monde n'a pas les moyens de s'offrir ces produits haut de gamme.
Il vaut mieux manger moins, mais de bonne qualité, aussi privilégiez un bon pâté de faisan, par exemple, à un mauvais foie gras bas de gamme.
Consommation de viande et éthique
On y vient petit à petit et seuls les consommateurs peuvent faire évoluer les choses.
A toujours vouloir moins cher, les consommateurs ont fini par s'habituer aux produits industriels de moins en moins naturels, sains, éthiques. Les scandales récents dans les abattoirs en sont une preuve flagrante.
N'oublions pas que c'est la diversité de son alimentation qui a fait que l'homme est au sommet de la hiérarchie animale.
C'est en étant omnivore et en mangeant cuit que le cerveau de l'homme a pu évoluer.
Alors, sauf à devenir végétarien ou pire végan, ce qui me semble une aberration, mais libre à chacun de choisir son régime alimentaire, on doit se poser la question du bien être animal.
Je ne suis pas de ceux qui considèrent les animaux à l'égal des hommes, pour autant ce sont des êtres vivants et à ce titre ils n'ont pas à être torturés ou mal traités.
De très nombreux éleveurs sont indignés du traitement réservé à leurs animaux. Ils savent dès le début que ces bêtes vont être abattues afin de nous nourrir. Pour autant, avez vous vu un éleveur digne de ce nom maltraiter son cheptel ?
Non évidemment !
Alors, par notre consommation on peut faire bouger les lignes.
En refusant d'acheter des produits que l'industrie agro alimentaire nous propose, on peut faire avancer la recherche de la qualité dans notre consommation alimentaire.
Le premier exemple qui me vient ce sont les œufs.
Toutes les enseignes proposent des œufs bio (type 0) ou de poules élevées en plein air (type 1) pour autant ne croyez pas que vous évitez ainsi de consommer des œufs de poules en batterie (type 2 et 3).
Dans toutes les préparations, des biscuits aux plats cuisinés et même aux pâtes, où un œuf entre dans la composition celui ci est issu d'élevage en batterie. On appelle cela les œufs cassés.
Toutefois, selon les enquêtes menées à ce jour, les attentes sont là et bien réelles.
Donc c'est à nous de peser sur les industriels.
Comme le disait si bien un humoriste bien connu, Coluche, si vous ne voulez pas manger de la merde arrêtez d'en acheter.
Oui c'est plus long car il faut pendre le temps de vérifier ce qu'on achète.
Oui, c'est plus cher car la qualité a un coût de production plus élevé.
Oui, c'est plus cher car le producteur, l'éleveur doit pouvoir vivre de son travail et l'éthique c'est aussi cela.
On a beaucoup parlé des poules en batterie et des normes européennes ont été installées.
Mais pourquoi la France a-t-elle attendu l'extrême limite des délais (10 ans) avant de s'y conformer ?
Et encore, les groupes producteurs, nous ont expliqué que cela allait mettre des exploitations, les leurs, en péril. Ce qui est totalement faux car en dix ans ils avaient totalement le temps de s'y conformer et de se reconvertir.
Un scandale va bientôt survenir, je m'y attends depuis plusieurs années c'est celui de l'élevage des porcs.
Des normes existent et bientôt d'autres plus contraignantes vont apparaître, enfin.
Cela fait maintenant 15 ans que les Anglais se sont mis à ces normes et sont même leader en ce domaine.
Cela va des verrateries en plein air, à la non castration des porcs et à l'arrêt du coupage des queues.
Les porcs enfermés stressent et mordent les queues de leurs compagnons de cellules et cela provoque des infections.
Les élevages en batterie ou en confinement doivent cesser.
On ne peut pas faire de la qualité alimentaire avec des animaux qui ne bougent pas.
La viande c'est du muscle et un muscle mou n'est pas bon.
Un poulet enfermé ne produira pas, c'est certain, la même qualité de viande qu'un poulet élevé en plein air.
La qualité de l'alimentation joue également sur les qualités organoleptiques de la viande, c'est à dire sur ses capacités d'activer les récepteurs olfactifs et gustatifs.
Pourquoi croyez vous que les éleveurs de race à viande, type charolais, font paître leurs animaux dans des prairies si ce n'est pas pour la qualité de la viande, qualité qui passe aussi par le bien être de la bête.
Un bœuf ça doit ruminer dans un champ et non pas la tête plongée dans une rigole de farine alimentaire.
D'autres soucis bien, souvent passés sous silence, viennent des traitements médicamenteux infligés aux animaux et cela en prévision d'éventuelles maladies qu'ils pourraient les atteindre.
Ils sont alors bien souvent gavés d'antibiotiques et c'est une des causes de la résistance de l'homme aux antibiotiques actuels.
Nous ingérons sans le savoir ou pire sans pouvoir l'éviter, des viandes traitées aux antibiotiques et contenant des résidus souvent importants de ceux ci.
Il en est des viandes comme des fruits et légumes, ils ont des résidus de produits phytosanitaires et phytopharmaceutiques, qui s'accumulent dans nos corps et sont responsables de maladies ou de dérèglements.
Si on ne peut pas éviter les traitements sur les fruits et légumes et pour les animaux il n'est pas besoin non plus de les saturer de produits qui finalement sont dangereux.
Alors oui, cela a un coût et je voudrai revenir sur ce point.
Les études montrent bien les attentes du consommateur mais aussi les efforts qu'il est prêt à faire en ce sens et là le bilan est plus contrasté.
68 % des Farançais se disent prêts à des prix plus élevés, ils sont 40 % à ne pas vouloir voir augmenter la facture de plus de 5 %. Auxquels s’ajoutent les 29 % qui disent ne pas vouloir ou ne pas pouvoir payer plus
Les études en matière de bien être animal sont là aussi variées. Le nord de l'Europe semble plus en pointe que le sud ou que l'est. Toutefois, l'augmentation générale du pouvoir d'achat en Europe pourra faire évoluer les choses.
Afin de permettre un juste équilibre entre les attentes en termes d'éthique et les possibilités en termes d'achat il faut miser entre autres choses sur l'étiquetage et l'information comme cela a été fait pour les œufs.
Source : Jaques Marques
Source pour les chiffres Web-agri.fr / Cécile Julien Terre-net Média
http://www.web-agri.fr/actualite-agricole/economie-social/article/quelle-ethique-dans-mon-assiette-1142-122983.html
Sur ces quelques mots je vous souhaite une excellente semaine
Gastronomiquement Votre, Lucullus
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