Les Chroniques de Lucullus n°534
Faut-il acheter des vignes ?
Il est des marchés dont on parle peu contrairement à celui du blé, de la viande ou du lait. Il s'agit du marché des terres agricoles et plus particulièrement viticoles.
En 2017, le marché français des vignobles a été très actif. Selon la Safer, le nombre de transactions, les surfaces et les volumes ont tous progressé par rapport à 2016. Les Safer sont les Sociétés d'Aménagement Foncier et d'Etablissement Rural. Ce sont des sociétés anonymes sans but lucratif (sans distribution de dividende). Elles sont sous tutelle du ministère de l'agriculture et de celui des finances.
L'augmentation des ventes de parcelles de vignes est de 2,8 %. Ce ne sont pas moins de 16.900 hectares de vignes qui ont changé de propriétaires pour une valeur de 1,3 milliards d'euros. C'est le chiffre le plus important depuis vingt-cinq ans. Le rapport explique que tous les segments sont concernés avec, par exemple, une hausse de 8,1 % pour les eaux de vie AOP, portée par le Cognac à l'export.
Le Languedoc-Roussillon et la Corse ont connu des baisses qui s'expliquent très nettement par des raisons particulières mais il est nécessaire de regarder les chiffres en détail, les côtes du Roussillon progressant de 5 %, les grès de Montpellier de 10 % et le Cabardès de 9 %.
Le bassin Alsace-Est montre une forte hausse en valeur avec 54,1 %, son plus haut niveau en dix ans.
Plus au sud, la Drôme, l'Ardèche, le Var et le Vaucluse ont connu une progression en valeur à deux chiffres, côtes de Provence entre 11 et 14 %, côtes du Ventoux +11 %.
En Bordelais, là aussi, la hausse est significative avec une hausse en valeur de 59,4 %, Saint-Estèphe + 18 %, Pomerol +15 %. pour le reste du Sud-Ouest, les chiffres montrent plus de stabilité comme pour le Lot, les Landes, les Hautes-Pyrénées et le Tarn. Il y a même des baisses comme en Lot et Garonne de 12 %, contrastant avec les hausses de 20 % pour le Tarn et Garonne AOP ou de 14 % pour la Haute Garonne AOP.
En Charente-Maritime la hausse est de 14 % car le marché est étroit selon la Safer, ce qui a pour conséquence de tendre les prix.
La région de la Loire-Centre ne déroge pas à la tendance nationale, notamment les coteaux du Vendômois (+50 %).Les AOP du Cher, d'Indre-et-Loire et du Maine-et-Loire affichent une progression de +7 %. Toutefois dans l'Allier le Saint Pourçain affiche une baisse de 35 %.
Les champions sont à chercher en Bourgogne-Beaujolais-Savoie-Jura. La progression en valeur atteint 128,6 % avec des chiffres incroyables comme pour les AOP Bourgogne grand cru atteignant 6M/ha.
Pour connaître les chiffres exacts, lisez en entier l'article de Clara de Nadaillac et allez sur le site de la Safer.
Source : Plenchamp.com/clara de Nadaillac et Safer
Malbouffe et politique
Un nouveau rapport parlementaire préconise la réduction forte du nombre d'additifs autorisés. Il préconise également la diminution de la teneur en sel des aliments et l'amélioration des repas à l'école, à l'hôpital et dans les maisons de retraite.
Ce rapport sur l'alimentation industrielle fait suite à six mois d'enquête et quarante auditions. Aujourd'hui, les industriels ont un panel de 338 additifs pour fabriquer leurs produits. Ce panel ne devrait plus contenir que 48, dont seulement 4 d'origine chimique, et cela en 2025.
Ce qui laisse encore bien du temps pour s'intoxiquer avec toutes ses cochonneries, mais les choses avancent. Je rappelle toutefois que pour faire avancer plus encore le processus il suffit de lire les étiquettes et de ne pas acheter les produits qui contiennent trop d'additifs. Il y a des produits qu'on ne soupçonne pas contenir des "améliorants", je pense au pain où l'on peut trouver jusqu'à 11 additifs. Seule la baguette tradition, qui est une norme légale, n'en contient pas.
Il faut être vigilant, pragmatique et savoir ce que l'on veut manger.
Le rapport est très précis dans ses propositions. Les additifs autorisés sont ceux de l'alimentation biologique, et limités à un seul additif par catégorie, au sens de l'arrêté du 2 octobre 1997, un seul colorant, un seul conservateur, et un seul exhausteur de goût. Ce qui fait déjà beaucoup à mon avis.
Concernant la teneur en sel, le rapport suggère d'instituer un échéancier afin d'atteindre l’objectif de conformité aux recommandations de santé de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) d'ici cinq ans maximum. La consommation française est en moyenne de 10 à 12 g de sel par jour et l'OMS recommande de ne pas dépasser 5 g. Il préconise également de limiter à 18 g, puis dans les trois ans à 16 g, la teneur en sel par kilo de farine pour la fabrication du pain.
Le rapport explique la nécessité de rendre obligatoire le logo Nutri-Score sur les emballages des produits transformés et ultra-transformés fabriqués en France, de même que l’étiquetage d’une mention de l’origine des produits et la proportion globale d’additifs.
D'un point de vue social, ce rapport propose la mise en place, par les caisses d'allocations familiales, d'une allocation sous forme de coupons alimentaires en direction des plus pauvres pour leur permettre de s’alimenter plus conformément aux recommandations du Programme National Nutrition Santé.
Afin d'organiser et de suivre toutes les propositions, le rapport suggère la création d'un secrétariat à l'alimentation et la nécessité de renforcer les moyens en personnel et en dispositifs techniques la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et la Direction générale de l’alimentation (DGAL)
Source : France-info.fr / Sophie Auvigne, Wikipédia(Liste des additifs alimentaires), Additifs-alimentaires.net, Legifrance ( Arrêté du 02-10-1997)
Le Parlement adopte le projet de loi agriculture et alimentation
Le texte a été définitivement adopté par 227 voix contre 136 et 11 abstentions, grâce à celles des parlementaires LREM et MoDem. Ce texte vise notamment à permettre aux agriculteurs d'être mieux rémunérés.
L'opposition s'est opposée préférant ne rien faire plutôt que d'avancer, même petitement. C'est tellement facile de se faire remarquer quand on n'est pas en charge du problème, sachant que la proposition de loi allait être adoptée.
Elle dénonce un texte creux et une occasion manquée, et le fait que le gouvernement n'a pas été au bout. Au bout de quoi elle ne le dit pas. Ce manichéisme de l'opposition, et quelle qu'elle soit selon la période, m'est de plus en plus insupportable. Il y a quand même des choses où le bons sens, plutôt que les intérêts politiciens, devrait être force de loi.
La FNSEA estime que le gouvernement n'a pas bien fait les choses en confiant la fourniture des indicateurs de coûts de référence aux interprofessions. Je sous-entends, pour ma part, "pas dans les mains des syndicats".
Source : France-info.fr
Saura t-on un jour la vérité sur le miel ?
Ce n'est pas nouveau mais le miel que nous mangeons n'en est pas forcément. Le législateur vient de publier de nouvelles règles d'étiquetage afin de renseigner les consommateurs. Cette disposition législative se trouve dans la loi Agriculture et Alimentation .
Les producteurs de miel seront obligés d'indiquer tous les pays d'origine en cas de mélange, il y en a beaucoup, et pas forcément avec du miel. Plusieurs polémiques avaient mis en lumière que certains miels ne contenaient que du sucre coloré et n'avaient jamais été créés par des abeilles.
Si le nouvel étiquetage permettra de connaître la provenance, il n'indique ne rien la présence de sirop de sucre ou de traces de pesticides.
Les entreprises du syndicat français des miels ont 50 % de parts de marché sur le territoire français. Parmi ces entreprises, le groupe Michaud est le leader européen en la matière. Son président, Vincent Michaud, assure que ces nouvelles étiquettes n'apporteront que de bonnes surprises aux consommateurs, démontrant qu'il n'y a pas de miel Chinois en France. Les miels vendus par ce groupement proviendraient, d'Espagne, d'Argentine, de Nouvelle Zélande ou d'Australie et tout cela dans des zones protégées.
J'émets quelques doutes sur ces affirmations mais j'aimerais les voir levés.
Le syndicat français des miels planche sur un moyen de différencier les pots issus des treize entreprises membres. Selon Joseph Benazra, vice président du syndicat, il faudrait mettre en place un signe distinctif montrant l'origine du miel mais aussi le fait que ce miel a été analysé. Pour le moment, les membres du syndicat semblent d'accord sur le principe mais pas sur la forme ni sur la date de mise en œuvre.
Source : France-Info.fr
Sur ces quelques mots je vous souhaite une bonne semaine.
Gastronomiquement Votre, Lucullus
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