Les Chroniques de Lucullus n°613

Plus de tournesol en France pour 2022
Le 15 avril dernier, Sophie Guyomard a écrit un article sur le sujet pour le site Terre-net. En France, la superficie devrait atteindre 780.000 hectares pour les semis 2022 selon la Fédération Française des Producteurs d'Oléagineux et de Protéagineux (Fop). C’est une hausse importante si on compare ces prévisions aux données de l’Agrest pour 2021 qui étaient de 699.000 hectares. La Fop compte pousser la culture du tournesol à 900.000 ha pour 2023 et ne se dit pas inquiète quant à la réactivité des semenciers.

Le prix des huiles augmente fortement et notamment celle de tournesol. Si des groupes comme Lesieur s’approvisionnent à 100 % en France, d’autres importent leur tournesol d’Ukraine où la guerre fait rage. Si pour 2022 la filière ne se dit pas inquiète grâce aux stocks existants, il n’en est pas de même pour 2023.

Source : Terre-net

Prévisions 2022, de la Commission européenne pour le marché de la viande et du lait
En 2021 le cheptel européen de bovins a baissé tant en élevage allaitant que laitier. Les prévisions de l’UE pour 2022 tablent sur une légère baisse de la production de l’ordre de 0,9 % et des exports de viande en légère hausse grâce aux accords passés avec le Mercosour, le Japon ou le CETA. Ces chiffres sont à mettre en perspective avec la baisse structurelle des effectifs du secteur et cela malgré des prix élevés et une demande croissante à l’international. L’offre intérieure est peu élevée et les frictions commerciales avec l’Angleterre limitent les exportations et la consommation.

Bien que la hausse du prix du lait soit conséquente, la production est en légère baisse de -0,4 % pour 2021. Cela provient essentiellement de la hausse des coûts en élevage. L’U.E. estime que la collecte du lait devrait baisser jusqu’à fin juin 2022. Néanmoins, la production fromagère et de lactosérum devrait continuer à augmenter. La demande est en croissance tant dans l’U.E. qu’à l’export.

Source : Web-Agri / Laure Sauvage

Connaissez vous Fromagora ?
Fromagora est le seul concours national de fromages de chèvre fermiers. La manifestation est organisée par la Fédération Nationale des Eleveurs de Chèvres (FNEC) et le Syndicat des Producteurs de Fromages de Rocamadour (SPFR).

Un peu d’histoire si vous le voulez bien.
• 1977, un premier concours régional de fromages de chèvre fermiers a lieu à Saint-Maixent dans les Deux Sèvres.
• 1979, le concours se déplace à Poitiers. Par la pression des producteurs, toujours plus nombreux, il devient interrégional. Le jury, de haut niveau, est issu de la France entière.
• 1988, face au succès toujours grandissant du concours, ce dernier passe à l’étape suivante en prenant une dimension nationale lors d’un transport des épreuves à Sainte-Maure de Touraine.
• 1991, parallèlement au concours des producteurs, l’ajout d’un colloque et d’une journée technique marque la naissance de Fromagora.

L’édition 2022 a lieu à Alvignac-les-Eaux près de Rocamadour, dans le Lot, le samedi 4 juin. 40 catégories sont concernées. Nouveauté 2022, une catégorie yaourt 100 % chèvre, sans poudre, est créée. Les concurrents ont jusqu’au 20 mai pour s’inscrire.

Le concours, sous l’égide de la FNEC, propriétaire du concept, est parrainé par François Robin, crémier-fromager formateur et Meilleur Ouvrier de France (MOF). La présidence est tenue par Laurence Gueit, éleveuse de chèvres, productrice fermière dans le Gard et trésorière de la FNEC. Le jury composé de fermiers, crémiers fromagers, techniciens, est présidé par Dominique Chambon, éleveur de chèvres et producteur fermier de Rocamadour AOP dans le Lot, vice-président du CNAOL . Il est assisté par Julie Barral, technicienne fromagère au sein de la Chambre d’agriculture de l’Hérault, qui officiera en tant que commissaire général du concours.

Source : Reussir/Lait et Fromagora

Consommations alimentaires : quelles tendances dans le monde ?
L’Aprifel (Agence pour la recherche et l’information en fruits et légumes) est une association créée en 1981 avec pour mission d’analyser et transmettre la connaissance concernant les liens entre fruits et légumes et santé, sécurité sanitaire et durabilité. Sa gouvernance scientifique lui permet de développer une information sur une base factuelle et consensuelle. Sa légitimité provient de sa diversité, outre un conseil d’administration, elle dispose d’un conseil scientifique et d’un conseil des consommateurs. Cela permet à l’association d’intervenir dans le débat lié aux enjeux de santé, de développement durable et de protection de l’environnement.

C’est le conseil d’administration qui acte les grandes orientations. Le conseil scientifique est composé d’experts issus de nombreuses branches techniques comme la médecine, la nutrition, la biologie moléculaire, mais également l’agronomie et d’autres encore. Le conseil des consommateurs réunit 11 associations nationales agréées.

L’Aprifel publie 2 revues mensuelles, Equation Nutrition et Global Fruit & Veg (voir le site d’Aprifel)

L’équilibre mondial des régimes alimentaires s’est considérablement modifié depuis les années 80 de la disponibilité d’aliments à faible coût et à haute valeur hédonique, c’est à dire à un ensemble de valeurs comme la texture, le goût qui active le plaisir alimentaire. On parle également d’aliment dit palatable. La mauvaise qualité nutritionnelle reste l’un des premiers facteurs de risque de maladies telles que les dyslipidémies, les maladies cardio-vasculaires ou des cancers et cela malgré les efforts réalisés au niveau international pour lutter contre la malbouffe.

Je cite :
Les efforts de recherche se sont concentrés sur la caractérisation des évolutions de consommation alimentaire tout au long de la vie et dans le monde, ainsi que sur l’étude des associations entre comportements alimentaires et risque de maladie.

Trois articles récents apportent un éclairage de ces questions :
Dans le travail de Riccardi et al., les auteurs ont examiné les évolutions de consommations alimentaires des Européens sous le prisme de la santé cardiovasculaire. Ce travail montre des évolutions défavorables des comportements alimentaires, accroissant les risques de maladies cardiovasculaires, interrompant ainsi les tendances favorables observées jusqu’aux années 2000.

L’étude de Bu et al. montre une modification notable des habitudes alimentaires et comportements dans la population chinoise entre 1997 et 2011. Ce travail montre notamment une préférence accrue pour la consommation d’aliments riches en glucides, tels que les fruits et légumes, et d’aliments à densité énergétique élevée tels que la viande, les collations et les boissons.

Les études de Liu et al. (2021) and Yu et al. (2021) se sont quant à elles toutes les deux penchées sur les sources alimentaires et la qualité de l’alimentation dans la population américaine (adultes et enfants) et leur évolution entre 1999 et 2018. L’utilisation de deux indices de qualité nutritionnelle de l’alimentation – le score de l’American Heart Association et l’Healthy Eating Index 2015 – montre que la qualité de l’alimentation consommée dans les écoles (repas, collations et boissons) s’est considérablement améliorée, sans différences selon les types de populations. Au contraire, pour les aliments provenant des magasins d’alimentation, la mauvaise qualité de l’alimentation n’a diminué que pour les ménages à revenu élevé (par rapport aux ménages à faible revenu).

Ces dernières décennies, un mouvement global des régimes alimentaires vers une occidentalisation (alimentation riche en graisses et en aliments d’origine animale) a été observé. De manière générale, ces observations soulignent la nécessité d’agir au niveau du système alimentaire en lui-même pour aider la population à se rapprocher des recommandations alimentaires de santé publique et réduire les disparités en matière de santé, et ainsi espérer augmenter l’espérance de vie en bonne santé.

Source : Aprifel

Sur ces quelques mots je vous dis à bientôt
Gastronomiquement Votre, Lucullus