Les Chroniques de Lucullus n°616

Écrit par Lucullus. Publié dans Les chroniques.

Amis gourmands bonjour,
Nouvelle menace exogène pour l’agriculture française
Le scarabée japonais ou hanneton japonais mais aussi Popillia Japonica a fait son apparition en Europe et notamment en Italie et en Suisse. A ce jour, et selon l’Anses, rien ne permet de penser que ce coléoptère s’arrêtera en si bon chemin et n’envahira pas la France. Il s’attaque principalement aux pruniers et pommiers ainsi qu’au maïs et à la vigne mais également aux haricots, au soja ou aux asperges.

Présent en Italie depuis 2014 et en Suisse depuis 2017 il est peut être possible de lui interdire notre territoire à la condition d’intervenir dès la première détection de l’insecte précise l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Pour autant, les conditions météorologiques lui sont favorables et nos cultures conviennent à son régime alimentaire car plus de 400 espèces de plantes sont concernées. En consommant les feuilles de ces plantes il réduit la capacité de celles ci à réaliser la photosynthèse nécessaire à leur développement.

Le scarabée japonais peut voler de lui même lorsqu’il est adulte c’est à dire de mai à septembre mais il peut aussi voyager accroché à un support. C’est pourquoi l’Anses recommande l’usage de pièges le long des frontières françaises le long de la Suisse et de l’Italie, des ports et des réseaux de transport. Ces pièges doivent être équipés de leurres mixtes à base de phéromones sexuelles et d’attractifs floraux.

l’Anses pense que l’on peut stopper l’invasion à son commencement comme cela a été fait en Oregon et en Californie. En cas de détection du scarabée il faut tout d’abord délimiter la zone infectée et la mettre sous surveillance mais aussi utiliser une combinaison de moyens tel le piégeage de masse, l’utilisation de produits phytopharmaceutiques de synthèse et la lutte biologique. On peut aussi modifier ses pratiques culturales en réduisant l’irrigation en période de ponte et en pratiquant un labour des sols à l’automne.

L’Anses met en garde car si de telles mesures ne sont pas prises alors l’invasion se fera et l’éradication de l’insecte risque d’être longue et avec une faible chance de succès.

Source : Reussir - Par Nathalie Marchand

Les kiwis pour remplacer Les Hosltein
Oui on parle bien de vaches laitières. C’est au Gaec de la Fenache que cela se passe. Estelle et Ludovic Merlant ont sauté le pas en privilégiant un pâturage tournant. C’est une méthode peu ou pas utilisée en France mais d’un usage courant en Nouvelle-Zelande mais aussi plus près de chez nous au Pays de Galles.

Il y a 6 mois le couple a remplacé ses Holstein par cette race plus rustique qu’est la Kiwi. Ce ne sont pas moins de 200 têtes de bétail que le couple gère. Sur une centaine d’hectares les vaches vont brouter la bonne herbe du Nord. Mais qu’on ne s’y trompe pas c’est une révolution dans l’élevage laitier. Le cheminement vers ce type d’élevage s’est fait progressivement depuis 2011. Jusqu’à maintenant, Ludovic et Estelle faisaient comme l’ensemble des éleveurs, c’est à dire avec une alimentation faite d’herbe et de maïs. C’était un peu une fuite en avant où il fallait toujours plus d’animaux plus de nourriture. Ce n’est pas dans leur mentalité, alors les éleveurs sont partis à la recherche d’autre chose. Le bio aurait pu être une solution mais là non plus ce n’est pas leur solution. Le couple voulait vraiment autre chose et après de nombreuses recherches, il se décide pour une système 100 % herbager, le modèle Néo-Zélandais qui a été adopté par des éleveurs Gallois.

En 2016 c’est le voyage au Pays de Galles puis une formation avec PâtureSens et l’arrivée de 70 vaches Kiwis au Gaec. La Holstein n’est pas adaptée au système herbager. Déplacement et monotraite sonnent le glas de la Holstein. C’est un changement radical pour le couple mais un de leurs atouts est d’avoir un parcellaire regroupé, entendez pas là que leurs zones de pâturage sont proches les unes des autres.

L’utilisation des kiwis est une autre approche génétique de l’élevage. La kiwi produit un lait plus riche ce qui compense la moindre production. Un croisement proposé par Progène permet d’avoir une fertilité supérieure ce qui permet le calage des vêlages sur une seule période et la rusticité de ces animaux alliée à leur capacité de déplacement les rendent totalement adaptés à l’élevage 100 % herbager.

Ceci dit, il fallait revoir toute l’organisation du Gaec. Le parcellaire a été divisé en 43 paddocks de 2,20 hectares reliés par des chemins en dur. Les paddocks ont été adaptés au nombre de bêtes pour optimiser la pousse de l’herbe. Des carrés sont destinés à l’ensilage et à la fenaison.

Les vaches ne sont en stabulation que pendant les temps les plus froids, environ 1/3 de l’année. Le reste du temps elles pâturent tranquillement. Les vaches retournent là où elles doivent être c’est à dire dans les prés.

Pour le reste des préoccupations techniques je vous renvoie à l’article qui m’a servi de source.

Source : Web agri

La pénurie de moutarde va perdurer
Vous l’avez tous constaté, les rayons moutardes de nos magasins sont vides ! Mais pourquoi ? La moutarde serait-elle devenue un enjeu stratégique ? Peut-être !

Plusieurs causes à cela. La guerre en Ukraine n’est pas étrangère au phénomène mais le principal acteur de cette pénurie c’est le réchauffement climatique. Depuis deux ans la récolte des graines de moutarde au Canada est catastrophique et le Canada fournit 80 % des graines utilisées en France.

Le Canada est le premier exportateur mondial de graines de moutarde et un dôme de chaleur pèse sur le pays depuis plusieurs années notamment en juillet 2021 où la température a atteint 50°C par endroits. La production a baissé de 60 %. La production n’a été que de 71.000 tonnes en 2021 contre 174.000 en 2018. Cela ne s’était pas vu depuis 1997. Les importateurs se sont dit , "on va payer plus cher mais on aura ce que l’on veut" mais pas du tout. Il n’y a pas ou très peu de graines de moutarde sur le marché mondial.

Le Canada est certes le plus gros producteur mondial de graines de moutarde mais suivi de très près par le Népal puis plus loin la Birmanie, la Russie et l’Ukraine. Ces pays sont les principaux producteurs. Le Népal n’exporte pas. La France n’est que 8ème au classement.

La situation géopolitique européenne est la seconde cause de la pénurie depuis que la Russie a envahi l’Ukraine et y fait une guerre intense. Il faut savoir que quelque soit le type de cultures les troupes russes minent les champs ukrainiens.

En 2016 la France produisait 12.000 des 32.000 tonnes de graines qu’elle utilisait mais une loi interdisant les insecticides a tué la production française nous rendant dépendant de l’étranger. Il n’est plus possible de lutter contre l’altice, un coléoptère qui ravage les plantations. La production a été divisée par 4 en 5 ans . Ajoutez à cela le gel en avril 2021 et la récolte de l’année dernière n’a été de que de 4000 tonnes.

Même si certains agriculteurs se mettent à la production de graines de moutarde, d’autres diminuent leur surface plantée pour se tourner vers le tournesol et le soja donc les cours flambent.

La moutarde se fait plus rare dans les rayons et l'approvisionnement excessif des consommateurs aggrave une situation déjà bien fragile. L’intelligence n’est pas toujours la première des qualités du consommateur. On l’a vu au plus fort de la pandémie avec notamment le papier toilette.

Source : France 3 / Nicolas Da Silva
 
Sur ces quelques mots je vous dis à bientôt
Gastronomiquement Votre, Lucullus

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