Les Chroniques de Lucullus n°636

 Avec beaucoup de plaisir et un peu de modération
C'est à Clermont-Ferrand que cela se passe. Une de ces entreprises, Genestine est revenue d'Outre-Manche le cou chargé de trois médailles récoltées lors du concours des spiritueux World Drinck Awward. Tout cela n'est pas arrivé par hasard. C'est le fruit de nombreuses années d'un travail rigoureux pour obtenir l'excellence.

Génestine est une vieille distillerie fondée en 1845 à laquelle Sébastien Jolivet a redonné un nouvel allant en 2021. le résultat de ce célèbre concours est flatteur. La liqueur de Verveine a obtenu la médaille d'or dans la catégorie "Meilleures liqueurs de plantes au monde". Une médaille de bronze vient compléter le palmarès pour le Vermouth "Le Gaulois" dans la catégorie "Meilleur Vermouth au monde". Enfin une médaille d'argent vient récompenser la distillerie pour le design, le packaging et l'esthétique de ses bouteilles.

Génestine est justement récompensée. La distillerie élabore ses spiritueux à partir d’ingrédients naturels, d’eau pure d’Auvergne et d’alcool surfin, de fruits non traités, zestés à la main, de plantes sauvages et de sucre 100 % français.

Source : La montagne/ Clermont-Ferrand par Catherine Jutier

Le printemps dans les assiettes
Nous approchons de l'été mais le printemps est encore là avec ses bons produits. Artichauts, asperges, carottes, épinards, navets, radis, poireaux, fèves, la liste est longue côté légumes. Côté fruits ce n'est pas mal non plus, Abricots, cerises, kiwis, pêches, poires, tomates, fraises, cerises framboises, rhubarbe et le choix ne s'arrête pas là.

La chance de la France c'est son climat tempéré malgré la sécheresse que nous subissons cette année encore. Les fruits et légumes sont abondants et j'ai grand plaisir à me rendre sur les marchés. Au printemps, la renaissance de la nature donne le sourire et chasse la morosité hivernale. C'est un appel à la gourmandise et je suis sensible à cet aspect des choses. Un rôti de veau aux petits légumes croquants ça me parle.
Comme le fait remarquer l'article en référence, les possesseurs de potagers sont en effervescence.

Source : Le Populaire Fabrice Varieras

La crise du Bio est-elle effective ?
Les chaînes d'informations relayées par certains partis politiques nous expliquent que la filière Bio est en danger. Je veux bien que le Bio soit l'avenir de notre alimentation mais force est de constater qu'il vaut mieux être cadre supérieur qu'ouvrier pour en bénéficier. Le Bio a un coût non négligeable et les chiffres du ministère de l'Agriculture annoncent que les ventes de produits alimentaires bio ont baissé en 2022. Le constat mérite cependant d'être nuancé.

Les achats ont baissé de 4,6 % en 2022. La part bio dans nos courses est à 6 % conte 6,4 % l'année précédente. La vente en magasin spécialisé a baissé de 8,6 % et de 4,6 % en grande surface. A contrario, la vente directe est en progression de 3,9 %. 92 % de la consommation bio se fait à domicile mais celle hors domicile a connu une embellie. La part bio en restauration n'est que de 2 %, pour autant, la hausse y est de 17 %. ce qui est quand même encourageant.

La consommation de vin bio a connu une hausse de 2 % et continue ainsi sur la lancée des années précédentes. C'est dans le secteur de la viande que la baisse est la plus importante et s'établit à 17 %. Les fruits bio baissent de 7 %. On voit bien que les chiffres sont contrastés.

Cheptel
Pour les brebis viande, les brebis lait, les chèvres, les vaches laitières, les poules pondeuses les chiffres sont en hausse mais fortement contrastés. Les chiffres pour les vaches allaitantes, les truies et les poulets de chair sont en baisse plus ou moins fortement.

La croissance pour les chèvres bio s'établit à 11,2% sur une décennie. La progression a été de 5,1 % en 2020, 7,5 % en 2021.
Les poules pondeuses ont progressé faiblement à 1,6 % alors que dans les années 2017-2018 la progression avait été de 32 %. cela s'explique par la grippe aviaire et par la crise des œufs bio dont on pense qu'elle va durer encore quelques mois.

Les vaches allaitantes ont vu leur nombre diminuer de 0,6 %. En 2020 la France comptait 164.992 vaches en élevage bio. En 2021 la hausse avait été de 1 %. Là encore les fortes progressions avaient eu lieu dans les années 2017-2018 avec des hausses respectivement de 20,6 % et de 15,3 %.

L'élevage en bio des truies a connu pour la première fois une baisse de 7 % entre 2021 et 2022. Cela faisait suite à une hausse consécutive de 8 années. Le nombre de truies en bio est de 17.034 têtes. C'est là encore la conséquence du choix des ménages. L'écart des prix entre le porc bio et le porc conventionnel est fortement marqué.

Les poulets de chair connaissent eux aussi une baisse de la production. La France a perdu 1.770.000 poulets en bio entre 2021 et 2022. Le cheptel s'établissait à 13.126.902 têtes à la fin 2022. C'est la première baisse en 10 ans. La grippe aviaire est la conséquence principale de la baisse du cheptel. Je rappelle que les élevages en bio doivent laisser leurs animaux en liberté ce qui est contraire à la réglementation sanitaire lors de crises épidémiologiques.

Une lueur d'espoir vient de la vaccination du cheptel aviaire. Les éleveurs de canards la réclament depuis plusieurs années alors qu'essentiellement pour des raisons d'exportation, la filière poulet n'y était pas favorable et même opposée. (information personnelle prise auprès d'éleveurs).

Le terroir bio
En 2022, le cap des 60.000 fermes engagées bio a été dépassé, soit 14,2 % des fermes de notre pays. La croissance est de 3,5 % toutefois le rythme est en baisse par rapport à 2021. L'ensemble du secteur représente 2,88 millions d'hectares en France. La France est pour le seconde année consécutive la première en surface bio en Europe. Selon l'agence bio, 83 % de la consommation française en bio est produite sur notre territoire. Les statistiques ne prenant pas en compte les produits exotiques

Exportations :
Les ventes à l'export sont de 1,05 milliards d'euros reposant à 54 % sur le vin.

Source : Réussir Valérie Godement et Sheilla Kolani

Sur ces quelques mots je vous dis à bientôt
Gastronomiquement Votre, Lucullus