Les Chroniques de Lucullus n°406
Amis gourmands bonjour,
Incontournables:
Je vous le dis sans détour, il y a des incontournables.
On ne saurait passer quelque part sans y goûter.
Monter à Boulogne ou à Lille et ne pas déguster des moules frites cela relève de la carabistouille.
Descendre à Marseille et ne pas goûter une bouillabaisse c'est être fada.
Aller à Barcelone et ne pas manger des tapas sur les Ramblas, ça ne se fait pas.
Aller à Berlin et ne pas manger une bradwürtz c'est tout simplement unmöglich (incroyable).
Alors que dire si vous alliez à Londres et que vous ne dégustiez pas un Fish-and-Chips avec ces grosses frites arrosées d'un filet de vinaigre et accompagné d'une pinte de lager.
Le Fish-and-Chips est, depuis le 19ème siècle, le plat typique de Londres et même de l'Angleterre.
C'est le plat rapide et peu cher des ouvriers, des cadres, des citadins pressés, des campagnards gourmands, donc de tous.
Là bas, le Fish-and-Chips est aussi emblématique que la Reine ou les Beattles.
Ce qui est bien avec ce plat, c'est que chaque Pub a sa recette secrète de panure, de cuisson et surtout de sauce pour l'accompagnement. Au final, vous aurez une belle tranche de cabillaud ou d'aiglefin bien panée, servie avec des frites maison et un pinte de bière. Je vous le dis c'est du bonheur.
Mais il ne faut pas croire que tout est joué, en ce bas monde, pour les références culinaires d'un pays.
Avec l'arrivée des fast-food et autres chinoiseries, ce gonfalon de la fière Albion a vu ses jours mis en danger.
Il y avait 35 000 chippies ( fish-ans-chips) en 1960 il n'en reste que 11 500 de nos jours.
L'alerte a été donnée il y a quelques années déjà. Pour sauver cet incontournable culinaire, la famille royale, en la personne du prince Charles s'est, elle aussi, retroussée les manches. C'est normal me direz vous nous y sommes justement, outre manche. (merci à toi Paul)
Le prince Charles, écolo mais pragmatique s'est lancé dans le sauvetage à condition que l'on défende la pêche raisonnée et que l'on ne dissocie pas ce combat de la sauvegarde des stocks.
Je lui donne entièrement raison.
Ce combat, sans pour autant être gagné, n'en est pas moins salutaire. La fréquentation des Fish-and-Chips étant en progression ces dernières années. J'en fus d'ailleurs acteur au mois de novembre dernier lors d'un séjour à Londres.
L'origine des Fish-and-Chips n'est pas claire et le smog londonien n'arrange rien.
Pour certains, il est né à Manchester, pour d'autres à Londres même.
Charles Dickens en parlait, Churchill les appréciait et moi aussi.
Bref si vous rendez-visite à nos voisins d'outre manche vous savez ce qu'il vous reste à faire pour aider à la sauvegarde de cette tradition culinaire et pour manger un bon morceau.
Pas bêtes
Il y a des choses intéressantes partout et des articles de journaux instructifs.
Il se passe des choses du côté de Bourgueil (Indre et Loire), qu'il convient de mentionner.
Il y a là-bas, un restaurateur qui entend cuisiner des produits locaux et notamment ses volailles. Il n'y a, pour l'instant, rien de miraculeux dans cette information c'est vrai.
Ce dernier s'en est ouvert à un viticulteur de Touraine, étrange me direz-vous, pour qui veut avoir des volailles de qualité.
Mais pas si bêtes nos lascars. Notre viticulteur trouvant l'idée plaisante décide de se mettre de la partie.
Et voilà nos deux gaillards, devenir éleveurs de poules. Éleveurs certes mais pas n'importe comment.
Notre viticulteur a clos 5000 m² de vignes et nos deux compères ont lâché 250 poules sur le terrain.
Tout le monde y trouve son compte.
Un restaurateur qui a des poules élevées en liberté, trouvant par elles mêmes leur pitance et un viticulteur qui voit lui les poules manger les insectes nuisibles.
Du coup moins de traitements et un meilleur vin au final pour le viticulteur et de bonnes gallinacées pour notre restaurateur.
Les acteurs de l'histoire:
Dans le rôle du restaurateur: Vincent Simon à Ingrandes-de-Touraine.
Dans le rôle du viticulteur: Philippe Broucard producteur de Bourgueil.
Dans le rôle du bon petit plat: La poule au pot au Bourgueil.
Ni traitement Nitrates
Les nitrates font partie des éléments constitutifs des engrais azotés. On en retrouve partout à des taux inadmissibles.
15% des nitrates utilisés ne sont pas absorbés par les cultures et restent sous forme de résidus dans les sols, les polluant gravement pour des décennies.
Le plus grave c'est que ces restes finissent par infiltrer les nappes phréatiques et polluent notre eau de consommation.
L'Europe du fait de son agriculture intensive est particulièrement soumise à cette pollution et à cet excès d'emploi des nitrates. Depuis 20 ans les autorités européennes ont mis en place des systèmes de cultures visant à piéger les nitrates. Par exemple après avoir cultivé des céréales, elle préconise de planter du colza fourrager ou encore de la phacélie.
La France très grosse consommatrice d'engrais, beaucoup plus que ses voisins, ne prend pratiquement aucune mesure efficace pour lutter contre ce fléau.
Ce sont les agriculteurs eux même qui sont, en la matière, à la pointe du progrès.
En couplant, sur les tracteurs, GPS et carte géophysique de leurs sols, ils peuvent déterminer leurs besoins exacts en engrais spécifiques pour chaque endroit. Cela amène, jusqu'à 40% d'engrais en moins.
Tout le monde s'y retrouve c'est une évidence car la production coûte ainsi moins cher et la santé de tous est mieux gérée.
Les mécanismes européens sont complexes et chaque pays doit transposer les lois européennes en lois nationales.
La France n'a toujours rien fait concernant les nitrates.
19000 de nos 66000 communes sont polluées aux nitrates. Chaque année, les proliférations d'algues sur le littoral breton nous rappellent nos errances en la matière.
De ce fait notre pays s'expose à de lourdes sanctions financières de la part de la cour de justice européenne.
Cela fait plusieurs fois que la Commission européenne demande à la France de se mettre en conformité.
Prochainement la cour de justice européenne doit trancher et nous risquons de devoir payer plusieurs dizaines de millions d'euros en amende.
On connait très bien la source de ces maux, ils viennent essentiellement des élevages de porcs en Bretagne car ils ne respectent pas les règles sanitaires liées à ce type d'exploitation.
Nos gouvernements successifs n'ont rien fait et ont plié devant les lobbies agro-alimentaires
Je reste persuadé que notre gouvernement préfèrera payer les amendes par les contribuables plutôt que de faire porter la responsabilités des pollutions sur les vrais fauteurs de trouble.
Sur ces quelques mots je vous souhaite une excellente semaine.
Gastronomiquement Votre, Lucullus
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