Les Chroniques de Lucullus n°466
Amis gourmands bonjour,
Polémique autour d'une grosse ferme
Un ferme d'élevage ou plutôt d'engraissement intensif fait une déclaration de régularisation en préfecture car en ayant 550-600 animaux elle passe du régime de la déclaration à celui de l'autorisation.
Elle demande à pouvoir atteindre le seuil de 750 animaux.
Gros émoi dans le Landerneau écologiste. Europe écologie les Verts hurle, je cite, contre une "agriculture productiviste".
Donc si j'ai bien compris, tant qu'il y en a 500 on s'en moque mais ensuite on gueule.
En France il existe des centaines d'élevages de ce type plus ou moins importants.
Promenez vous dans la campagne et dites moi combien de vaches laitières vous pouvez voir ?
Pratiquement aucune elle sont toutes enfermées en étable à bouffer du granulé et du fourrage.
A contrario, je connais des élevages ou les vaches même allaitantes sont nourries d'herbage ou tout simplement broutent dans les champs comme doit le faire tout bon ruminant.
Où est l'hypocrisie ?
Selon moi très nettement chez les politiques.
Si cet élevage veut s'agrandir c'est qu'il fonctionne et en cette période de crise on devrait être content.
Et bien non, EEV veut qu'on en revienne à l'agriculture paysanne du 19ème siècle ou du début du 20ème.
Les images d'Epinal n'ont plus cours mesdames et messieurs d'EEV.
Les fermes à 20 -30 -50 animaux ne sont pas rentables ou alors il faut créer des regroupements d'agriculteurs, des formes coopératives ou de mises en commun des productions. Cela existe déjà notamment en montagne ou moyenne montagne. J'en ai déjà parlé dans les Chroniques de Lucullus et cela se passait, dans le cas que j'ai cité, en Auvergne.
Il faut rendre l'agriculture rentable pour l'agriculteur sinon et il faut le dire clairement faisons de ceux-ci des fonctionnaires. Mais je ne crois pas que cela soit leur choix.
Il me semble que ces agriculteurs, ils sont 4, veulent pouvoir vivre de leur travail.
Il exploitent également 190 ha de céréales et ont construit une unité de méthanisation pour limiter les pollutions car nous sommes là bas en zone nitrate sensible.
Au final quelle qualité pour ces animaux. Les images fournies par FR3 ou les journaux me semblent correctes mais il eut fallu voir toute l'exploitation.
La qualité de la viande issue de vaches laitières est la même avec 200, 500, 1000 animaux, piètre pour la viande et à mon sens piètre pour le lait, quoique sur ce dernier point je ne suis pas expert.
Quelle est la nourriture dans certains de ces élevages ?
Du tourteau de soja ou de maïs et certainement des antibiotiques.
Mais rien que la loi n'interdise…alors faut il changer les lois ?
Je ne tiens pas à jeter l'opprobre sur l'ensemble d'une profession. Énormément d'éleveurs sont attentifs à la qualité des soins qu'il prodiguent à leurs vaches, et dans soins je comptabilise la nourriture.
J'ai discuté avec des éleveurs leur demandant pourquoi les vaches étaient en stabulation et la réponse fut claire.
En hiver, la qualité des herbages,lorsque les animaux peuvent y aller est insuffisante pour maintenant un niveau de qualité, d'où l'usage de fourrage, de tourteau et de granulés.
Source : France Bleue
https://www.francebleu.fr/infos/agriculture-peche/loire-enquete-publique-sur-une-ferme-importante-1453822147
Source : Le Progrès
http://www.leprogres.fr/loire/2016/01/27/chambeon-polemique-autour-d-une-ferme-a-550-veaux
Abeilles et sénat
Je le dis avant toute chose je suis pour l'interdiction totale de ce type de pesticides.
Le sénat a rejeté massivement l'interdiction des pesticides néonicotinoïdes, ceux qui tuent les abeilles.
Leurs arguments s'appuient sur la législation en cours.
Ce type de pesticides est interdit à certaines périodes de l'année et le Sénat estime cela suffisant.
L'amendement du député socialiste Nicole Bonnefoy prévoit l'encadrement sévère de l'usage de ce type de pesticides.
Madame Bonnefoy s'appuie dans son amendement sur un avis émis le 7 janvier par l'Anses sur demande du ministre de l'écologie madame Royale.
l'Anses avait constaté qu'en l'absence de mesures de gestion adaptées, l'utilisation des insecticides néonicotinoïdes a de "sévères effets négatifs" pour les abeilles et les autres pollinisateurs, y compris à des doses d'exposition faibles.
Il en résulte pour le gouvernement et pour cette sénatrice l'idée d'encadrement plutôt que de suppression alors même que des études scientifiques dignes d'intérêt montrent que ce type de produits pourrait avoir des conséquences sur la santé humaine.
Toutes les associations écologistes, politiques ou non, dénoncent ce vote espérant que les députés lors de la navette parlementaire remettront en œuvre le moratoire que les sénateurs viennent de supprimer.
Alors je veux dire ceci :
"On" tombe à bras raccourcis sur les laboratoires qui fournissent ces pesticides. Mais là aussi s'ils en fournissent c'est qu'il y a des acheteurs et des utilisateurs. Ils sont bien pratiques ces pesticides car ils tuent tout et bon débarras.
Il ne faut pas oublier que là aussi l'agriculture française est mauvaise élève en Europe. C'est elle qui consomme le plus d'engrais et le plus de pesticides.
Peut être conviendrait-il de changer les mentalités de nos agriculteurs. Sans pour autant partir en bio, il existe des solutions raisonnables voir raisonnées.
Mais le débat au fil des jours continue et revenons à la source car on voit bien que le rejet de cet amendement n'est peut être qu'un coup d'épée dans l'eau et tant mieux pour les insectes.
Suite aux conclusions de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) confirmant la toxicité de ces produits sur les pollinisateurs, la Commission européenne a émis en 2013 un moratoire de deux ans sur trois de ces substances, à savoir la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame.
Nous sommes fin 2015, début 2016 le moratoire est donc en cours de révision au niveau européen.
l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) souhaite comme je le mentionnais plus haut un renforcement des conditions d'utilisation.
Mais cette suspension ne concerne pas tous les produits incriminés mais encadre les lieux,et périodes d'usage.
Bref le débat est fort complexe et je crois bien que la solution du "yaka fokon" ne fonctionne pas vraiment.
Je vous renvoie à mes différentes sources pour plus d'informations
Source : Fondation Nicolas Hulot
http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/loi-biodiversite-le-senat-prefere-les-pesticides-aux-abeilles?utm_campaign=RS0116&utm_medium=FB11&utm_source=RS0116FB11
Source : BFM TV
http://www.bfmtv.com/politique/biodiversite-les-senateurs-encadrent-les-neonicotinoides-945697.html
Source : Euractif / journal de l'environnement
http://www.euractiv.fr/sections/developpement-durable/lanses-veut-restreindre-lutilisation-des-neonicotinoides-320958
Source : Mieux vivre autrement
http://www.mieux-vivre-autrement.com/des-pesticides-dangereux-autorises-par-les-senateurs-contre-lavis-general.html
Source : Senat.fr
http://www.senat.fr/dossier-legislatif/ppr13-643.html
Vins et Mâconnais
On parle bien évidemment dans cette région, de crus de bourgogne, de ceux du Beaujolais mais pas assez il me semble des productions du Mâconnais. Et pourtant ils sont bons ces vins, croyez moi, j'en ai goûté pas mal.
L'info date d'une quinzaine de jours. Le 24 janvier la maison des vins de Mâcon a rendu son verdict après le 125ème concours du Mâconnais-Beaujolais qui s'était tenu le samedi précédent.
1349 vins échantillons étaient en lice. Ce n'est pas rien quand même !
La coupe Perraton récompensant le meilleur Mâcon blanc est revenue à Didier Leroy du domaine de Ruère à Pierreclos.
Le prix Bacchus a été attribué au domaine des Fontaines à Chénas pour son Moulin-à-vent.
Ce prix récompense leur meilleur Beaujolais issu des crus Saint-amour, Moulin-à-vent, Chénas et Juliénas.
Source : Le journal du Centre
http://www.lejsl.com/edition-macon/2016/01/27/le-concours-des-vins-du-maconnais-beaujolais-a-livre-son-verdict
Campagnol des Champs ou rat taupier
Cette petite bestiole fait vivre un enfer aux agriculteurs de l'Auvergne.
Le rat taupier détériore gravement les prairies utilisées par les éleveurs pour y faire paître leurs vaches car là bas on élève les vaches en liberté, mais ceci est un autre sujet.
Fin janvier un collectif anti rat taupier a tenu une réunion à Allanches non loin de Saint Flour dans le Cantal.
Ce collectif qui a réaffirmé son indépendance vis à vis des syndicats agricoles et des partis politiques demande aux éleveurs de ne pas attendre le printemps, époque de sortie du rat taupier, pour prendre des mesures.
"Ne mourrez pas seuls dans votre coin" a rappelé Sylvie Bonnet membre du collectif.
L'hiver doux va être favorable à la prolifération du campagnol des champs et les dégâts seront considérables dans les prairies et les champs.
C'est un véritable fléau récurent et celui ci s'ajoute aux diverses crises que subit l'agriculture (sécheresse et baisse des prix).
L’État a bien saisi le problème et les préfets et sous-préfets ont fait des annonces.
Je cite :
« (Sous préfet)Un arrêté de lutte obligatoire a été pris, il invite les agriculteurs à mettre en oeuvre un plan de lutte coordonnée avec les outils actuellement à notre disposition.
Je demande aux maires de mobiliser les GDON (Groupement de défense contre les organismes nuisibles), qui sont en charge de la coordination, sur le terrain, de cette lutte.
Il convient d'agir dès maintenant sur les zones de basse densité. Cette lutte de première ligne est accompagnée par une expertise scientifique, un contrat de chercheur, cofinancé par l'État à 80 %, et par la Chambre d'agriculture pour évaluer et adapter nos moyens de lutte."
Le préfet du Puy-de-Dôme a décidé la mise en place d'un comité scientifique comprenant Vetagrosup, l'INRA et des universités. Ce groupe scientifique sera chargé d'explorer les pistes permettant de juguler la prolifération des campagnols et d'apporter une solution. Ce sont déjà 100.000 euros qui seront débloqués au titre des fonds massif pour financer cette recherche. D'autres financement interviendront certainement, notamment par le Conseil régional ».
Le préfet, Richard Vignon, a précisé pour sa part que « dans l'immédiat, nous n'avons qu'un soutien financier à apporter, car, dit-il, la recherche va prendre du temps »
Source : Centre France (Davis Allignon)
http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/departement/cantal/2016/01/27/des-syndicats-agricoles-se-mobilisent-contre-les-rats-taupiers_11755583.html
Source : La Montagne
http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/2016/01/28/cantal-sur-le-front-de-la-lutte-contre-le-rat-taupier_11758327.html
Sur ces quelques mots je vous souhaite une excellente semaine.
Gastronomiquement Votre, Lucullus
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