Les Chroniques de Lucullus n°468
Amis gourmands bonjour,
Alimentation et bien être animal
Je suis un omnivore et à ce titre je mange de la viande et j'aime ça.
Toutefois les dernières affaires de maltraitances dans des abattoirs qui sont parues dans la presse me font réagir à plusieurs points de vue.
Tout d'abord, et ce que je vais dire va peut être choquer, je ne fais pas des animaux les égaux des hommes.
Pour autant, un animal est un être vivant sensible.
Aussi il n'est pas supportable que dans les établissements chargés de les abattre, alors même qu'une législation stricte existe, il se produise des faits comme ceux qui ont été rapportés.
Je suis également contre, le système dérogatoire mis en œuvre en France pour les abattages rituels liés à des questions de confessions religieuses.
En Allemagne, où le nombre de personnes de confession juive et musulmane n'est pas moindre que chez nous, les abattages rituels obéissent aux règles stipulées par l'Union Européenne.
Je n'ai pas ouï dire que cela leur posait des problèmes.
Les animaux sont étourdis suffisamment avant l'abattage.
Pourquoi ne sommes nous pas capables de respecter une réglementation que nos députés ont voté ?
Pour en revenir à la maltraitance.
Les images, que beaucoup d'entre vous ont vu, montraient des individus commettant des actes que je qualifie de barbares. Ils doivent recevoir de notre système judiciaire une sanction appropriée.
De même le système de contrôle doit être renforcé.
Peut être même qu'un système de surveillance par caméra avec enregistrement devrait être mis en œuvre.
Si une association privée a pu le faire, deux fois, je pense que l’État peut également l'organiser.
Il y a 243 abattoirs en France, je ne pense pas que ce coût soit insurmontable par les sociétés chargées des abattages.
Je pense que dans l'affaire qui a déclenché l'émotion légitime de tant de gens, il y a , pour parler franchement deux cocus.
Le premier c'est l'éleveur qui a pendant des mois élevé ses animaux de manière correcte, qui plus est ici en bio, voit au final ses animaux maltraités.
Le second c'est le consommateur. Les pauvres bêtes, suite aux mauvais traitements, ont développé au sein de leur corps, des toxines que l'on va retrouver dans la viande qui seront absorbées ensuite par le consommateur.
Consommateur qui, ignorant des faits, pense acheter une viande de grande qualité.
Peut être les associations de consommateurs et de producteurs Bio pourraient se porter partie civile dans l'affaire, pour tromperie ?
Un article de l'association Slow Food, que j'estime beaucoup, exprime parfaitement mon état d'esprit.
Je vous incite, ici encore, à lire l'article.
Source : Slowfood
http://www.slowfood.fr/bienetreanimal
Le bio comme planche de salut ?
L'agence Bio a dernièrement publié des chiffres concernant la part de l'agriculture biologique en France ainsi que sur son développement.
28.725 exploitants agricoles n'utilisent ni pesticides ni engrais chimiques.
Ce chiffre montre une augmentation de 17 % en un an et un accroissement de 200.000 hectares passés en conversion.
Certes cela ne concerne encore que 6,5 % des exploitations françaises mais il est donc prouvé que le bio peut fonctionner si l'on en doutait encore.
Le bio a l'avantage de demander plus de personnel, et donc de créer des emplois, même si cela se ressent sur les coûts de production.
L'agence du bio estime à près de 70.000 emplois temps plein la part du Bio.
Elle ajoute que si l'on comptabilise les salariés de la transformation et de la distribution on arrive au chiffre de 100.000 emplois.
L'article du journal Le Monde sur lequel je m'appuie recoupe différentes sources que j'ai pu lire.
Cependant il met justement en avant le cas de Stéphanie Pageot, présidente de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (FNAB) qui avec son époux possède une exploitation Bio en Loire Atlantique (55 vaches sur 180 ha).
Pourquoi être passé au Bio est la question incontournable ?
Madame Pageot le dire clairement :
" J’ai voulu retrouver un pouvoir de décision, un prix rémunérateur."
Stéphanie Pageot confirme les chiffres de l'agence du Bio quant à la demande de migration en bio d'exploitations d'élevage mais aussi céréalier.
Il est facile de comprendre pourquoi si l'on s'en réfère au prix du lait payé aux agriculteurs.
Les géants industriels comme les coopératives facturent environ 270 € la tonne, alors qu'en bio le lait peut être valorisé entre 400 et 450. A ce prix là on arrête la fuite en avant pour pouvoir vivre de son exploitation.
Un agriculteur commente :
"Mes bêtes pâturent et toutes mes cultures sont maintenant orientées pour les nourrir. En arrêtant d’acheter tourteaux de soja et de colza, j’épargne 2 500 euros par mois. Cela me paie mes prêts".
Certes l'industriel peut fonctionner mais pas avec 50 vaches, là on tombe dans l'esclavage.
Selon l’Agence Bio, le marché des produits bio a encore progressé de 10 % en 2015 et pèse aujourd’hui 5,5 milliards d’euros ce qui n'est pas négligeable.
Pendant mon propre passage au salon de l'agriculture, mais je ne suis pas passé aux infos, j'ai pu notamment discuter avec Emilien Piroux qui est passé en Bio en 2011 après avoir créé sa ferme en 2008.
Il me confirmait ce que disait l'articule du journal concernant les coûts.
Toutefois il faut que la demande suive me disait-il c'est pourquoi il était au salon, pour montrer un savoir faire, trouver des débouchés, des clients.
Le bio c'est bien mais faut-il encore le vendre et que cela soit abordable par le plus grand nombre.
On le sait, l'agriculture, comme d'autres secteurs, reçoit des aides mais les responsables syndicaux de la filière tirent la sonnette d'alarme arguant que le système actuel d'aide à la conversion et au maintien en agriculture biologique est menacé car inadapté à la recrudescence des demandes.
Dans certaines régions les aides prévues en 2015 n'ont pas été complètement versées et dans d'autres les aides programmés pour 2015-2020 sont déjà épuisées.
Selon les syndicats et chambres d'agriculture, les études menées par l'Etat ont été sous dimensionnées.
Je suis persuadé que l'avenir de la petite agriculture ne peut passer que par un choix de qualité et le Bio en est un exemple fort.
Source : Le monde / Laurence Girard
http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/02/25/face-a-la-crise-agricole-le-bio-tire-son-epingle-du-jeu_4871621_3234.html
Le retour au raisonnable
Un autre article du monde parle de ces éleveurs qui ont sauté le pas en remettant leurs vaches dans les champs.
Cela paraît étonnant car nous avons tous l'image des vaches paissant dans les champs.
Alors, que ce monde disparaît et que les élevages se font maintenant le plus souvent en stabulation avec des animaux nourris au maïs et soja.
N'oublions pas que la vache est censée être une animal ruminant qui broute.
De plus en plus d'éleveurs reviennent aux sources en remplaçant leurs plantations de maïs par des prés et en laissant les vache brouter dès que c'est possible.
C'est un bon point pour les consommateurs, la qualité du lait et des produits qui en sont tirés comme la crème ou les fromages s'en ressent fortement.
L'article explique comment en ayant remis ses vaches dans les prés la famille Lethuillier économise ainsi 40.000 € par an C'est une autre vie et une vraie vie.
Là encore, je le dis et le répète, l'industriel se fait dans des usines et pas dans de petites structures totalement inappropriées Que des géants comme Lactalis ou d'autres d'ailleurs privilégient des grosses fermes, je le comprends très bien car c'est pour faire du lait et des fromages pasteurisés.
La part du bio dans ces entreprises n'est pas prépondérante.
Le petit producteur n'est pour eux qu'un numéro d'approvisionnement, rien de plus, alors qu'un agriculteur, un éleveur c'est bien bien plus que cela, c'est autre chose.
L'article de Manon Lescan est bien plus complet et aborde d'autres aspects du sujet.
Je vous incite à le lire.
Source : Le Monde / Manon Rescan
http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/02/27/surendettes-des-eleveurs-choisissent-de-sortir-du-depenser-plus-pour-produire-plus_4872777_3224.html
Restauration hospitalière et de santé
J'ai trouvé sur le site "le monde du surgelé" un article fort intéressant concernant la santé de nos aînés.
En effet comme l'indique l'article, selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques. (DRESS) 150.000 personnes âgées seraient dénutries dans les institutions les accueillant.
N'allaient pas croire, pour autant, que les personnes âgées restées chez elle soient mieux alimentées.
C'est un problème déjà maintes fois soulevé, récurent et assez insoluble.
Les personnes très âgées ont tendance à ne pas assez manger, non pas qu'elles n'en aient pas les moyens.
Cela est dû notamment à l'accroissement de la durée de vie et à la dégénérescence physiologique comme par exemple la perte du goût.
Pour cela la société Davigel propose des pâtisseries enrichies en protéines.
Les gâteaux c'est plus facile à manger que de la viande.
Toutes les personnes qui ont dans leur entourage des personnes très âgées dépendantes ou non le savent, ces personnes âgées restent souvent gourmandes, même si le goût n'est plus aussi présent qu'avant.
J'ai pu le constater moi même et cela m'a été confirmé par mon entourage.
Le Plan National Nutrition Santé ou PNNS fait même de ce problème de nutrition un enjeu majeur. C'est peu dire que la question est d'importance et l'enjeu de taille.
Davigel se penche sur les pâtisseries enrichies en protéines en partenariat avec le CHU de Rouen.
L'idée de l'association c'est d'agir en amont sur la santé sans attendre la souffrance humaine et à devoir recourir à des traitements lourds et dispendieux.
Toutefois la chose n'est pas facile à organiser et ce fut une affaire de partenariat à trois.
UCPA qui est l'unité centrale de production alimentaire du CHU a créé une recette d'éclair au chocolat ou au café en collaboration avec le service R&D de Davigel. La société Tartefrais a adapté la recette pour pourvoir l'industrialiser.
La vente étant assurée par Davigel.
D'après l'article et les déclarations du responsable de la communication de Davigel les retours sont positifs, de l'ordre de 80 % avec une note de 8/10.
Affaire à suivre donc.
Source : Le monde du Surgelé /Jean-François AUBRY
http://www.lemondedusurgele.fr/Actualites/Distribution/Fiche/2978/Davigel-se-penche-sur-les-p%25E2tisseries-enrichies-en-proteines#.VtavAebXr-U
Sur ces quelques mots je vous souhaite une excellente semaine.
Gastronomiquement Votre, Lucullus
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