Les Chroniques de Lucullus n°470
Amis gourmands bonjour,
Pêche au fond : Danger
Encore une fois nos députés montrent que, soit la puissance des lobbies est forte et leur incurie immense, soit leur stupidité est sans commune mesure, mais l'un ne pouvant pas aller sans l'autre je pense.
Le 17 mars dernier, les députés ont rejeté l'interdiction de la pêche au chalut profond.
Cette interdiction était prévue à l'article 56 du projet de loi dite Biodiversité sous l'égide de la ministre de l'écologie Ségolène Royale.
L'association Bloom s'en est indignée rejetant la faute sur les députés des ports de Boulogne sur Mer et Lorient, présents lors de ce vote et relais des grands patrons marins pêcheurs.
Même l'Ifremer, l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer, pointe ce type de pêche car elle fait abstraction de toute sélectivité et, qui plus est, en raclant les fonds marins détruit ceux ci.
Certes les pêcheurs craignent pour leur emploi, mais ils sont en train de tuer la poule aux œufs d'or mais de cela ils s'en moquent depuis des décennies, détruisant allègrement les ressources halieutiques.
Il suffit de regarder la liste des espèces en voie de raréfaction ou de disparition.
Pour comprendre leur position lisez la déclaration de Jean Piel membre du comité des pêches de Bretagne.
"On ne peut pas porter ainsi atteinte à toute une filière et prendre une décision sur un dossier économique dans le cadre d'une loi biodiversité".
L'Ifremer affirme pourtant que cette pêche ne touche que peu de bateaux mais Jean Piel joue l'amalgame en estimant que ce type de mesure conduirait à terme à l'interdiction du chalutage.
Je trouve cette position lamentable et même plus que cela.
Source : RTL via AFP J.S. Evrard
http://www.rtl.fr/actu/politique/peche-au-chalut-profond-l-interdiction-rejetee-par-les-deputes-provoque-la-colere-des-ecologistes-7782429387
Les Abeilles seront -elles sauvées ?
A partir de 2018, on se demande pourquoi pas avant, les produits phytopharmaceutiques contenant des néonicotinoïdes, y compris les semences enrobées seront interdits d'usage.
Cette mesure de la loi Biodiversité a été adoptée en deuxième lecture.
On ne compte pas les centaines d'études prouvant la nocivité de ces produits.
Comme le disent de nombreux scientifiques nous sommes là devant un scandale sanitaire et environnemental.
Scandale qui dure depuis des années.
La Fondation Nicolas Hulot reste mobilisée pour que cette interdiction soit maintenue jusqu’à l’adoption finale de la loi pour la reconquête de la biodiversité et appelle les sénateurs à faire preuve de la même responsabilité.
Source : fondation Nicolas Hulot
http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine/interdiction-des-pesticides-neonicotinoides-un-vote-qui-signe-enfin-lentree-de-notre-modele?utm_campaign=RS0316&utm_medium=FB9&utm_source=RS0316FB9
Les Abeilles seront -elles sauvées? (2ème partie)
Le journal le Monde est plus détaillé dans ses informations quant à la bataille qui s'est menée lors de la discussion à l'assemblée.
Ce n'est que par 30 voix contre 28sur 577 possibles que l'article 51 de la loi Biodiversité a été adopté.
Article portant sur les néonicotinoïdes, famille de pesticides détruisant les abeilles et autres insectes pollinisateurs.
Le texte voté interdit l’utilisation de ce type de produits à partir du 1er septembre 2018 sur l’ensemble des cultures, y compris les semences enrobées.
Le texte prévoit également qu'un arrêté ministériel définisse les produits de substitution après avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
Pourquoi septembre 2018 et pas janvier 2017 comme prévu initialement ?
Ce retard est dû à des députés mais aussi à la secrétaire d'état chargée de la Biodiversité qui ont plaidé pour que des solutions responsables puissent s'appliquer.
En clair qu'on ait le temps de trouver d'autres cochonneries en remplacement.
Ne doutons pas que les chimistes ont tout ce qu'il faut en réserve.
Mais tout cela n'est pas terminé car la texte doit repasser en deuxième lecture au Sénat qui peut encore modifier les rapports de force.
Le gouvernement avançant sur le sujet en ordre fort dispersé et usant même de moyens assez peu usités comme l'a fait Stéphane Le Foll ministre de l'agriculture en écrivant aux députés leur demandant de refuser toue interdiction brutale des néonicotinoïdes.
Dans la lettre du ministre, que le monde s'est procurée, Stéphane Le Foll évoquait des risques de "distorsions entre les agriculteurs français et le reste des agriculteurs européens", et des solutions de remplacement "qui ne présentent aucune garantie supplémentaire pour les pollinisateurs, bien au contraire".
Affirmant ne vouloir interdire ces produits hautement toxiques que le jour où on en aura trouvé d'autres moins toxiques. C'est à dire à la Sain Glin-Glin.
Il préconise de ce fait de nouvelles études comme si il n'y en avait pas assez déjà.
Ce ministre se fout de notre tête
Depuis l'arrivée des néonicotinoïdes en 1994 ce ne sont pas moins de 300,000 colonies d'abeilles domestiques qui disparaissent chaque année. (chiffre de l’Union nationale de l’apiculture française (l’Unaf).
On sait maintenant que la fin de l'usage de ces produits n'affecte pas les récoltées de céréales et d’oléagineux.
Les apiculteurs sont surtout opposés à l'usage de l'imidaclopride qui est 7297 fois plus toxique que le DDT.
Depuis 2013 ce produit se retrouve dans nos cours d'eau à la 15ème place des produits chimiques alors qu'il était au préalable à la 50àme place.
Le journal donne, dans des articles connexes, d'autres précisions qui sont utiles à la compréhension du sujet.
D'autres journaux, comme le Figaro, donnent aussi quelques détails.
Source : le Monde / Par Audrey Garric et Martine Valo
http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2016/03/18/les-deputes-votent-une-interdiction-des-pesticides-tueurs-d-abeilles_4885312_1652692.html
Une mode ne reste qu'une mode
Les food-trucks à la dérive
On annonçait ce phénomène comme LA nouvelle manière de consommer mais voilà , ce ne fut qu'un feu de paille.
75 % des restaurants mobiles sont en dépôt de bilan.
Les food-trucks champions de la street-food ne sont pas rentables car passé le temps de l'innovation et de la nouveauté, le client a bien vu qu'il ne s'agissait là que de fast-food sur roue, du burger et rien d'autre que du burger.
Du coup de nombreux propriétaires de trucks se sédentarisent et ouvrent des restaurants fixes afin de rationaliser les coûts. Néanmoins il y a des inconditionnels et il semble que lorsque le camion est associé à un établissement en dur il devient pérenne. Espérons pour ces entrepreneurs, souvent jeunes, que cela soit, à terme, vrai.
Mais attention, on ne joue pas petit bras.
Par exemple Kristin Frederick, fondatrice du célèbre Camion qui Fume, et chef de file de la street-food française assure avoir investi "plus d’un million d’euros" pour son restaurant fixe dans le 2e arrondissement.
On est loin de l'ambiance baba cool californienne des burgers sur la plage et des fleurs dans les cheveux
Là, on est dans le business, dans le dur, le lourd, pas dans le bobo parisien qui se la pète en allant manger son burger au foie gras.
De plus la ville de Paris ne semble pas favorable à ce genre d'entreprise, mais quand on connaît la maire on s'en doute un peu. Il n'existe que 28 emplacements autorisés dans la capitale.
Bernard Boutboul, directeur du cabinet spécialiste de la restauration Gira Conseil explique qu'il y a 650 restaurants mobiles en France et que si le parc a été multiplié par cinq en dix ans, il risque d'être divisé par sept dans les deux prochaines années.
Source : ATABULA
http://www.atabula.com/food-truck-emplacement/
Restauration et contrôles sanitaires
Heureuse initiative gouvernementale et c'est tellement rare que je suis content d'y donner écho.
Le gouvernement, expérimente la mise en transparence des résultats des contrôles officiels en restauration commerciale à Paris et à Avignon.
Une phase expérimentale de mise en transparence des résultats des contrôles officiels dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments pour la restauration commerciale a été mise en place à Paris et à Avignon depuis le 1er juillet 2015. Certes tous les restaurants ne sont pas concernés par cette mise en transparence car il s'agit d'une étude.
Cette mise en transparence fait l'objet de l'article 45 de la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt (LAAAF). Les modalités d'application seront précisées par des règlements afin d'être adaptées au public concerné (consommateur, entreprise du secteur alimentaire).
La phase expérimentale dure depuis le 1er juillet 2015 et les restaurateurs peuvent, depuis cette date, apposer sur leur devanture une affichette avec un QR-code scannable par smartphone donnant une évaluation de leurs résultats aux contrôles. Grâce à cela on peut connaître la date de dernier contrôle ainsi qu'une évaluation (A améliorer , Acceptable, Bon)
Texte réglementaire :Décret n° 2015-189 du 18 février 2015 relatif à l’expérimentation de la mise en transparence des résultats des contrôles officiels en sécurité sanitaire des aliments dans le secteur de la restauration commerciale à Paris et Avignon.
Allez faire une tour sur le site ; il est très bien mais je ne suis pas certain que cela reste en ligne bien longtemps encore.
Source : Ministère de l'agriculture
http://agriculture.gouv.fr/mise-en-transparence-des-resultats-des-controles-officiels-paris-et-avignon-un-bilan-positif
http://agriculture.gouv.fr/transparence-des-controles-officiels-en-restauration-commerciale
Sur ces quelques mots je vous souhaite une excellente semaine.
Gastronomiquement Votre, Lucullus
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