Les Chroniques de Lucullus n°553

Cela arrive même aux meilleurs
Le très critiqué et tout à la fois adulé, Robert Parker prend sa retraite. Cela fait des décennies qu'il fait, en quelque sorte, la pluie et le beau temps sur les vins. Son guide, mondialement connu, est tout autant une référence que le guide Michelin en restauration.
La presse américaine, toujours dithyrambique lorsqu'un de ses représentants se distingue, l'a surnommé "Le nez à 1 million de dollars". Il faut dire qu'une bonne note de sa part faisait s'envoler les prix. Le public anglo-saxon a fait de son guide une bible et de ses critiques des paroles d'évangile.

Il a créé un échelle de référence établie sur 100 points. Robert Parker se voulait le chantre de la défense du droit des consommateurs. Il a développé tout au long de sa carrière une approche "démocratique du vin".
Pour autant, le principal reproche qui lui est fait et d'avoir était le porte-drapeau de l'industrie viticole. Il faut produire un "vin Parker" pour plaire au maître.

C'est en 1978 qu'il a lancé le Baltimore-Washington Wine Advocate. Depuis 10 ans, il a cessé progressivement ses activités, d'abord en 2012, année où il a vendu ses parts dans Wine Advocate, puis en quittant ses fonctions de rédacteur en chef. En 2017, il a cessé les dégustations de vins pour les noter dans son magazine. Aujourd’hui Robert Parker prend définitivement sa retraite.

Source : Food Sens

Les IA et l'agriculture
New Holland présente IntelliSense. NewHolland est une des principales marques de moissonneuses batteuses. La gamme CR10.90 à double rotor a permis de récolter 797 tonnes de grains en 8 heures, (record du monde)

Le système permet à l'agriculteur, depuis sa cabine, de régler totalement sa machine qui ensuite va s'adapter à la stratégie définie : débit de chantier, qualité du grain récolté ou pertes minimales. Pas moins de 280 millions de combinaisons pour un réglage automatique.

La CR10.90 est un monstre de 15.900 cm³ développant jusqu'à 700 cv(en 2019) et pesant 19 tonnes. Difficile de rater cette moissonneuse-batteuse. Je vous passe les détails techniques que vous pouvez obtenir en consultant les sources ci dessous mais sachez que ce système a reçu la médaille de bronze aux Sima Innovation Awards.

Source : Terre-net / Sébastien Duquef - Terre-net

Les produits chimiques sont-ils incontournables ?
Des semences désinfectées avec de la vapeur d'eau, une première en France. C'est un procédé développé par la société ThermoSeed en 1996. La technique, respectueuse de l'environnement, a séduit "Terre de Lin" qui a inauguré le 30 avril dernier sa première ligne sur son site de Saint-Pierre-le-Viger en Seine-Maritime. Les résultats obtenus sont au moins égaux aux traitements chimiques.

Le processus agit en deux temps. Tout d'abord, les semences passent dans un tunnel en lit fluidifié, rempli de vapeur d’eau, puis vient l'étape de refroidissement et de séchage rapide dans un second tunnel. Le but de cette désinfection est de rester sous les seuils admis d'éléments pathogènes pouvant nuire au développement de la plante et donc à la qualité du produit. Jusque là on utilisait des produits chimiques polluants. Aujourd'hui, ce procédé bien au point permet de s'en dispenser tout en respectant les normes. L'article développe des détails techniques forts intéressants mais inutiles ici. Je vous incite à aller les lire.

Ce procédé est mondialement connu et représente en Suède 30 % du marché national des semences certifiées, et en Norvège 60 %. Il existe également une ligne au Japon pour le riz ainsi qu’une aux Etats-Unis, et maintenant une en France.

La coopérative Terre de Lin a produit 10 % de ses semences par ThermoSem au rythme de 8 tonnes/heure pour le lin, ce qui représente 500 tonnes. Les prévision pour 2020 sont de 40 % du total et plus de 50 % dès 2021.

Les résultats de certifications fournis par la Snes (Laboratoire national d’analyse de la qualité des semences) confirment les bons résultats obtenus lors de la période de tests. Des levées de qualité ont été constatées chez les 200 agriculteurs ayant utilisé des semences ThermoSem.

Terre de lin en quelques chiffres
- 15 000 ha de lin, 650 adhérents, 300 salariés, 6 sites de production
- Activités : création variétale, production de semences, culture, teillage, peignage, préparation de renforts pour les composites, valorisation des anas de lin.
- CA : 185 millions d’euros

Source : Terre-net / Sophie Guyomard

De nouveaux cépages dans le Sud
Les changements climatiques inquiètent les viticulteurs car ils induisent de nouvelles maladies, de nouveaux problèmes de résistance, de durabilité et d'adaptation. En conséquence, l'Institut national de l'origine et de la qualité (Inao) vient de valider la possibilité d'introduire de nouvelles variétés de cépages issues d'hybridation.

Les plantations pourront commencer avant la fin de l'année après la validation des nouveaux cahiers des charges IGP Gard, Pont du Gard, Cévennes, Pays d'Oc, Var et Alpes maritimes.
Concernant les AOP, seuls de nouveaux cépages de l'espèce Vitis Vinifera est possible afin de répondre aux changements climatiques et permettre la réduction des pesticides.

Source : La revue du vin de France / AFP

Coupe du monde de la chocolatine
Lundi 27 mai à Toulouse le résultat est arrivé.
La chocolatine a désormais son champion du monde. Il s'agit d'un boulanger des Hautes-Pyrénées, Sébastien Lagrue installé à Argelès-Gazost.

Ils étaient 41 candidats en lice à l’hôtel Palladia à Toulouse. Dès 05 h 00 au CFA de Blagnac en Haute-Garonne, les compétiteurs se sont affairés à leurs préparations. Le jury, très sérieux, était composé de 44 boulangers dont des MOF. C'est dire l'importance de cette première compétition organisée par la Ligue Fraternelle des Artisans.

Les prétendants au titre de champion du monde de la chocolatine devaient présenter une chocolatine classique et une chocolatine revisitée, le tout dans un temps imparti. Professionnels, apprentis ou amateurs, étaient au rendez-vous. Ils venaient de France mais aussi de l'étranger, ce qui montre l'intérêt mondial pour cette viennoiserie toulousaine.

Deux camps s'affrontaient dans une ambiance tout à la fois chaleureuse et concentrée. Pour cette première édition c'est donc le camp Chocolatine qui l'emporte.

Tout cela paraît simple. Le pain au chocolat des uns ou la chocolatine des autres ne sont que de la pâte feuilletée et du chocolat, pas de quoi faire un championnat, me direz vous. Certes mais on décerne bien le prix du meilleur œuf mayonnaise !

Facile donc, la chocolatine ?
Que nenni, répond Amandino Pimanta, meilleur ouvrier de France et boulanger en Auvergne. Cela demande de la technicité et du savoir faire. Il faut à la fois du feuilleté et du fondant en bouche avec un goût bien chocolaté.

Sébastien Lagrue a présenté une chocolatine à la coque striée en sucre muscovado. Le récipiendaire va pouvoir mettre en boutique sa composition préparée pour le concours. Cela fait 28 ans qu'il est boulanger et son atelier fête cette année ses 70 ans. Ses enfants qui y travaillent sont la 4e génération.

Source : Ouest France - Actu.fr/ Occitanie/Toulouse

Sur ces quelques mots je vous dis à bientôt.
Gastronomiquement Votre, Lucullus