Les Chroniques de Lucullus n°554
Amis gourmands bonjour,
Un os dans l'artichaut
Non, ce n'est pas une histoire de San Antonio.
C'est en Bretagne, dans le Paimpolais, que la crise se fait le plus sentir. Les producteurs de la région de Paimpol se plaignent des prix bas. Une fois encore, ils dénoncent les grandes surfaces comme cause de tous leurs maux.
Qu'ils se plaignent de prix trop bas, je le comprends, mais qu'ils se plaignent également d'une faible mise en valeur de la production je suis plus dubitatif. Un artichaut n'a rien de folichon. Les consommateurs préfèrent les carottes ou les courgettes, des produits sans déchets. A part, faire un effort dans le placement des artichauts au niveau de l'étal, que faire d'autre ?
Revenons aux prix ! Christophe Moral produit 250 tonnes d'artichauts chaque année et les vend entre 20 et 25 centimes la pièce. Il s'étonne, à juste titre selon moi, de les retrouver entre 1,30 et 1,40 € sur les étals. La culbute est forte. Son bon prix de revient serait de 50 centimes pièce. A cela s'ajoutent les aléas climatiques entre les différentes régions de production. Cette année, les artichauts bretons sont en avance et ceux du Sud en retard, ce qui provoque une augmentation du volume de l'offre et donc une baisse des prix, vient s'ajouter la problématique des artichauts espagnols. L'agriculture est un monde concurrentiel depuis toujours. Il faut également considérer la question de la courte vie des artichauts qui perdent rapidement leur attractivité. Que les grandes enseignes tirent avantage de la concurrence est compréhensible sans que pour autant vraiment nous le voyons dans les étals et ça c'est moins bien.
Une autre question se pose. Combien de fois dans l'année mangez-vous des artichauts ? Pour ma part trois fois peut être quatre mais ce n'est pas certain.
Alors forcément les producteurs en appellent à l'État comme si l'Etat était le bon dieu. Je pense que l’État peut jouer un
rôle mais en aucun cas fixer des prix sauf à revenir aux méthodes de l'URSS.
Gilbert Brouder, président de l'Union des Coopératives de Paimpol et de Tréguier (UCPT) se dit déçu les états généraux de l'alimentation mais pense que c'est surtout aux grandes enseignes de protéger leurs producteurs.
Source : France 3 région
La mousse tueuse
Là non plus ce n'est pas de la science-fiction !
La société Weedingtech a développé une mousse désherbante biodégradable. A l'origine elle a été conçue pour venir remplacer les produits phytosanitaires dans les villes.
La molécule mise en œuvre est la Radulanine A. c'est une molécule naturelle, issue d’une famille de mousses qui l’utiliseraient dans leur compétition vis-à-vis des autres espèces végétales. Ses propriétés herbicides seraient semblables à celle du glyphosate. Cette découverte a été réalisée par une équipe de chercheurs du CNRS de l’École polytechnique et de Sorbonne Université. Après avoir synthétisé la molécule, l'équipe a déposé une demande de brevet.
Reste à connaître les espèces végétales qui peuvent être potentiellement la cible de cette mousse ainsi que les potentiels effets toxiques de cette molécule vis-à-vis de l’Homme et de l’environnement.
En 2018, à l'initiative du mensuel régional "Le Paysan Vigneron", un essai a été réalisé sur deux parcelles par Laëtitia Caillaud, conseillère en viticulture à la Chambre d’agriculture de Charente-Maritime, et ingénieure réseau Dephy-Ecophyto. Au terme de ces essais, elle a déclaré :
"La mousse Foamstream s’est avérée aussi efficace que le glyphosate, sur tout type de flore, avec une bonne rémanence, en dépit d’une pluviométrie cumulée un peu exceptionnelle de 390 mm entre le 14 mars et le 6 septembre ".
Paysan Vigneron s'est beaucoup investi dans son suivi avec énormément de relevés photographiques.
Le procédé n'est pas nouveau pour autant. Il a été développé, il y a plus de 20 ans, par une société néo-zélandaise rachetée depuis par Weedingtech. De nombreux pays utilisent déjà ce procédé. La description très complète est assez longue. Je vous conseille toutefois de vous rendre sur la page du lien mis en référence.
Source : Plein champ / Raphaël Lecocq
Du rififi chez les maquereaux
Non, ce n'est malheureusement pas le titre d'un polar, surtout pour moi qui aime bien ce poisson.
Dans le début des années 2000 les captures de maquereaux en Atlantique Nord-Est dépassaient le niveau de pêche permettant le renouvellement des stocks. Il y avait clairement surpêche. En 2008, les Îles Féroé, la Norvège et l’Union européenne (UE) adoptent un plan de gestion du stock conforme aux recommandations du Conseil International pour l'Exploitation de la Mer (CIEM), prévoyant une réduction importante des captures.
Depuis, unilatéralement, à cause de la hausse de la présence des maquereaux dans leurs zones, l'Islande a porté ses captures de 2000 à 130.000 tonnes et les Îles Féroé de 25.000 à 85.000 tonnes, remettant en cause le fragile équilibre
écologique. En 2013 l’UE interdit l’importation de maquereaux en provenance des Îles Féroé.
En 2014 les Îles Féroé, la Norvège et l’UE passent un nouvel accord. Pour autant, cet accord qui autorise 1.235.000 tonnes de capture, ne prend pas en compte les recommandations du CIEM qui préconise de rester à hauteur de 868.500 tonnes
Depuis 10 ans, les stocks de maquereaux en Atlantique Nord-Est diminuent. Aujourd’hui, le niveau d’exploitation se situe au-dessus du Rendement Maximal Durable (RMD), qui correspond à la quantité maximale d’un stock de poissons que l’on peut prélever sans porter atteinte à sa capacité de reproduction.
Le CIEM alerte sur la nécessité de prendre des mesures d’urgence et recommande un total annuel de captures (TAC) de 318 403 tonnes pour l’année 2019 afin de ramener les stocks de maquereaux à un niveau durable d’ici 2020-2021.
Le label Marine Stewardship Council (MSC) a décidé quant-à-lui de suspendre sa certification le 2 mars 2019.
Source : Ethic Ocean – Mai 2019
Non, ce n'est pas une histoire de San Antonio.
C'est en Bretagne, dans le Paimpolais, que la crise se fait le plus sentir. Les producteurs de la région de Paimpol se plaignent des prix bas. Une fois encore, ils dénoncent les grandes surfaces comme cause de tous leurs maux.
Qu'ils se plaignent de prix trop bas, je le comprends, mais qu'ils se plaignent également d'une faible mise en valeur de la production je suis plus dubitatif. Un artichaut n'a rien de folichon. Les consommateurs préfèrent les carottes ou les courgettes, des produits sans déchets. A part, faire un effort dans le placement des artichauts au niveau de l'étal, que faire d'autre ?
Revenons aux prix ! Christophe Moral produit 250 tonnes d'artichauts chaque année et les vend entre 20 et 25 centimes la pièce. Il s'étonne, à juste titre selon moi, de les retrouver entre 1,30 et 1,40 € sur les étals. La culbute est forte. Son bon prix de revient serait de 50 centimes pièce. A cela s'ajoutent les aléas climatiques entre les différentes régions de production. Cette année, les artichauts bretons sont en avance et ceux du Sud en retard, ce qui provoque une augmentation du volume de l'offre et donc une baisse des prix, vient s'ajouter la problématique des artichauts espagnols. L'agriculture est un monde concurrentiel depuis toujours. Il faut également considérer la question de la courte vie des artichauts qui perdent rapidement leur attractivité. Que les grandes enseignes tirent avantage de la concurrence est compréhensible sans que pour autant vraiment nous le voyons dans les étals et ça c'est moins bien.
Une autre question se pose. Combien de fois dans l'année mangez-vous des artichauts ? Pour ma part trois fois peut être quatre mais ce n'est pas certain.
Alors forcément les producteurs en appellent à l'État comme si l'Etat était le bon dieu. Je pense que l’État peut jouer un
rôle mais en aucun cas fixer des prix sauf à revenir aux méthodes de l'URSS.
Gilbert Brouder, président de l'Union des Coopératives de Paimpol et de Tréguier (UCPT) se dit déçu les états généraux de l'alimentation mais pense que c'est surtout aux grandes enseignes de protéger leurs producteurs.
Source : France 3 région
La mousse tueuse
Là non plus ce n'est pas de la science-fiction !
La société Weedingtech a développé une mousse désherbante biodégradable. A l'origine elle a été conçue pour venir remplacer les produits phytosanitaires dans les villes.
La molécule mise en œuvre est la Radulanine A. c'est une molécule naturelle, issue d’une famille de mousses qui l’utiliseraient dans leur compétition vis-à-vis des autres espèces végétales. Ses propriétés herbicides seraient semblables à celle du glyphosate. Cette découverte a été réalisée par une équipe de chercheurs du CNRS de l’École polytechnique et de Sorbonne Université. Après avoir synthétisé la molécule, l'équipe a déposé une demande de brevet.
Reste à connaître les espèces végétales qui peuvent être potentiellement la cible de cette mousse ainsi que les potentiels effets toxiques de cette molécule vis-à-vis de l’Homme et de l’environnement.
En 2018, à l'initiative du mensuel régional "Le Paysan Vigneron", un essai a été réalisé sur deux parcelles par Laëtitia Caillaud, conseillère en viticulture à la Chambre d’agriculture de Charente-Maritime, et ingénieure réseau Dephy-Ecophyto. Au terme de ces essais, elle a déclaré :
"La mousse Foamstream s’est avérée aussi efficace que le glyphosate, sur tout type de flore, avec une bonne rémanence, en dépit d’une pluviométrie cumulée un peu exceptionnelle de 390 mm entre le 14 mars et le 6 septembre ".
Paysan Vigneron s'est beaucoup investi dans son suivi avec énormément de relevés photographiques.
Le procédé n'est pas nouveau pour autant. Il a été développé, il y a plus de 20 ans, par une société néo-zélandaise rachetée depuis par Weedingtech. De nombreux pays utilisent déjà ce procédé. La description très complète est assez longue. Je vous conseille toutefois de vous rendre sur la page du lien mis en référence.
Source : Plein champ / Raphaël Lecocq
Du rififi chez les maquereaux
Non, ce n'est malheureusement pas le titre d'un polar, surtout pour moi qui aime bien ce poisson.
Dans le début des années 2000 les captures de maquereaux en Atlantique Nord-Est dépassaient le niveau de pêche permettant le renouvellement des stocks. Il y avait clairement surpêche. En 2008, les Îles Féroé, la Norvège et l’Union européenne (UE) adoptent un plan de gestion du stock conforme aux recommandations du Conseil International pour l'Exploitation de la Mer (CIEM), prévoyant une réduction importante des captures.
Depuis, unilatéralement, à cause de la hausse de la présence des maquereaux dans leurs zones, l'Islande a porté ses captures de 2000 à 130.000 tonnes et les Îles Féroé de 25.000 à 85.000 tonnes, remettant en cause le fragile équilibre
écologique. En 2013 l’UE interdit l’importation de maquereaux en provenance des Îles Féroé.
En 2014 les Îles Féroé, la Norvège et l’UE passent un nouvel accord. Pour autant, cet accord qui autorise 1.235.000 tonnes de capture, ne prend pas en compte les recommandations du CIEM qui préconise de rester à hauteur de 868.500 tonnes
Depuis 10 ans, les stocks de maquereaux en Atlantique Nord-Est diminuent. Aujourd’hui, le niveau d’exploitation se situe au-dessus du Rendement Maximal Durable (RMD), qui correspond à la quantité maximale d’un stock de poissons que l’on peut prélever sans porter atteinte à sa capacité de reproduction.
Le CIEM alerte sur la nécessité de prendre des mesures d’urgence et recommande un total annuel de captures (TAC) de 318 403 tonnes pour l’année 2019 afin de ramener les stocks de maquereaux à un niveau durable d’ici 2020-2021.
Le label Marine Stewardship Council (MSC) a décidé quant-à-lui de suspendre sa certification le 2 mars 2019.
Source : Ethic Ocean – Mai 2019
Sur ces quelques mots je vous dis à bientôt.
Gastronomiquement Votre, Lucullus
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