Beauvilliers - Antoine
Décédé le 31 janvier 1817 à Paris
Né de parents obscurs, Antoine Beauvilliers fut destiné dès l’enfance au métier de cuisinier, et il en suivit tous les degrés. En 1770 il débute son apprentissage chez le Comte de Provence, futur Louis XVII. Il y devient officier de bouche. Par la suite, à Paris, il fit des extras à la maison Royale en dirigeant les cuisines.
Un édit de Louis XVI en 1776, rédigé sous l'impulsion de Turgot abolit les corporations. C'est cet édit, qui permit la création de véritables lieux de restauration où l'on pouvait boire et manger mais ne pas y dormir.
" Beauvilliers fût un des premiers à avoir un salon élégant, des garçons bien mis, un caveau soigné comme une cuisine."
Pendant la révolution, ses positions contre le changement lui valurent des persécutions et l'obligèrent à quitter son établissement. Pour autant celui ci continua à fonctionner, sous le couvert de biens nationaux, dirigé par un nommé Naudet. C'était un lieu de rencontre de la réaction.
A cet époque les cuisiniers ayant servi les aristocrates se trouvaient dans l'impossibilité de travailler et durent, soit partir en exil avec eux et se mettre au service d'aristocrates étrangers, soit d'ouvrir leur propre établissement.
Antoine Beauvilliers restera pendant plus de vingt ans sans rival auprès de la haute société parisienne. Accompagné de Brillat Savarin, Antonin Carême, Adolphe Dugléré, Alexandre Balthazar et Grimod de la Reynière, il donnait des cours de cuisine et de culture gastronomique. Il collabora avec Carême à la rédaction de : " La Cuisine Ordinaire".
En 1814 puis 1816 il publia en deux tomes "L'art du cuisinier", où il y traite de la cuisine et de l'ordonnancement des mets et du service. Il considérait cet ouvrage comme ses adieux. Il y rendait hommage à ses aînés.
Toutes les recettes sont claires, précises, complètes et agrémentées de conseils et d'avertissements pour l’achat et l’utilisation des produits.
Il meurt en 1817 et repose au cimetière du Père-Lachaise à Paris.
En 1821, quatre ans après sa mort, devenu un classique de la littérature gastronomique française,l'Art de cuisiner fut traduit en Anglais sous le titre de The Art of French Cookery.
Son apprenti pâtissier, Monnier, une fois établi rue Monsieur Le Prince, nomma une de ses créations "Le Beauvilliers", à titre d’hommage à son maître. Ce fut le premier gâteau de voyage, enveloppé de papier d’étain.
Antoine Beauvilliers affirmait que l’on n'invente rien en cuisine. Seules les expressions changent :
"Les côtelettes à la Soubise, sont à la purée d’oignons". Sauce que l’on dédiât au Prince de Soubise, Maréchal de France(1715-1787)...".
Pascal Ackerman de l'Académie Culinaire de France lui a rendu un vibrant hommage.
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