1480 Cristoforo da Messisbugo

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

Messisbugo1Né à la fin du XVe siècle en Italie vers 1480
Décédé en 1548 à Ferrare Italie)

C'est un cuisinier et un écrivain de la renaissance italienne, contemporain de Bartolomeo Scappi.

On sait peu de chose de sa vie quotidienne ou familiale. Il est issu d'une famille de Ferrare et a été tour à tour, entre 1524 et 1548, écrivain et majordome du cardinal Hippolyte de la Casa d'Este, grand intendant et maître de cérémonie à la cour ducale de la famille d'Este à Ferrare sous Alphonse 1er (1476 – 1534) et Hercule II (1508 – 1559).

Sa renommée provient des fastueux banquets qu'il ordonna et organisa à la cour. Très apprécié pour ses talents de maître des cérémonies, il est nommé comte palatin par Charles V en 1533.

C'est en 1549, un an après sa mort, qu'est publié son manuel de recettes, intitulé : Banchetti composizioni di vivande e apparecchio generale,(Banquets compositions de nourriture et appareil général).
Messisbugo3C'est un ouvrage destiné aux professionnels, spécialistes des banquets fastueux que donnent les princes italiens de l'époque. Il décrit toute la logistique nécessaire à la réussite des banquets, les éléments de décor, ustensiles de cuisine et recettes y sont détaillés avec minutie et tout cela pour des banquets comptant plus de 100 plats.

Dans son manuel il utilise des plats étrangers pour améliorer des recettes traditionnelles : maccheroni à la Napolitaine, tortelleti à la Lombarde, chapon à la Française, soupe à la Hongroise, à la Turque, à l’Anglaise, l’hispanisante carabazada, la tourte à l’Allemande, le plat à la juive.

Il innove aussi en créant une nouvelle famille de pâtes farcies : tortelleti, agnolotti, capelleti, tortelloni.

La légende veut qu'il ait créé un bonbon appelé Nougat, présenté sous la forme de tours. Les italiens eux-mêmes contestent cette légende, puisqu’ils reconnaissent que le nougat leur est arrivé des Arabes par l’intermédiaire des Espagnols.

Dans son deuxième livre de recettes Messisbugo a écrit ce qu’il pensait être à la portée d’un grand chef, ignorant les recettes communes. Dans ce cas, les recettes sont précises et de nombreux plats sont d’origine française ou allemande.

"Libro novo nel qual si insegna a far d'ogni sorte di vivanda" est un autre recueil de recettes publié après sa mort et contenant des recettes issues de son premier ouvrage ainsi que des nouveautés et des innovations comme la préparation du "caviale de storione beluga ferrarese". (caviar d’esturgeon béluga ferrarais).

Messisbugo2Dans ses documents il donne des exemples de plats de son époque.
• Salade de pieds avec câpres, truffes et raisins secs
• Tartes à la crème, tranches de jambon, viande de langue salée et aliments salés frits avec sucre et cannelle
• Tranches de pied de sanglier, mortadelle, foie frais
• Volpini épaisse, peau blanche, fumé aux couleurs pastel avec sauce douce
• Soupe à l’oignon doux
• Morceaux d’anguilles enveloppés de massepain
• Capon au vin doux allemand avec pâte
• Pâtisserie d’œufs de truite, capon crème douce aux amandes et oeufs
• Pâtes farcies de moelle osseuse et parties sélectionnées de viande et poisson frais rôti avec sucre et cannelle
• Poisson frit couvert de sauce sucrée aux pignons
• Brochet salé, garni de sauce française douce
• Raviolis aux châtaignes
• Haricots enveloppés dans des manteaux de Tortelli
• Lait rôti porchetta (fourré) avec de la moutarde dessus
• Sanglier en bouillon avec des poivrons

Il décède en 1548 à Ferrare. Sa sépulture se trouve dans l'église du monastère de Saint Antoine de Polésine.

Sans toutefois égaler la notoriété de son confrère et contemporain Bartolomeo Scappi, son livre reste une référence dans l’histoire de la gastronomie européenne de la Renaissance. Il a été réédité plusieurs fois mais aussi enrichi, ce qui était une pratique commune à l'époque.
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1945 Joël Robuchon

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

Robuchon1Né le 7 avril 1945 à Poitiers (France)
Décédé le 6 août 2018 à Genève (Suisse)

C'est un chef cuisinier français reconnu de ses pairs du monde entier et du public. C'est un pionnier dans l'art culinaire comme le démontrent ses plats signature. Sa cuisine est vive, capable de fixer souverainement les saveurs et les arômes. Il est l'auteur de très nombreux ouvrages culinaires. Il est à la tête d'un empire mondial de restaurants gastronomiques. Avec 32 étoiles au guide Michelin, il fait partie des cuisiniers les plus étoilés du monde.

Sa famille est très pieuse et modeste. Son père Henry est maçon et sa mère, Julienne, est femme de ménage. A 12 ans il entre au Petit Séminaire de Mauléon dans les Deux-Sèvres et se destine à la prêtrise.

Il découvre sa vocation de cuisinier en aidant dans les cuisines du Petit Séminaire. A l'âge de 15 ans il entre en apprentissage pâtissier chez Robert Auton au Relais de Poitiers à Chasseneuil-du-Poitou.

Il entre ensuite aux Compagnons du Devoir Unis avec pour nom de baptême "Poitevin-la-Fidélité". Sa devise est "L’homme doit se réaliser par la qualité de son travail".  Il entame un tour de France et approfondit sa formation, à Paris, au Vert Galant, au Clos des Bernardins et au Berkeley. Il rencontre Alain Chapel (Mionnay), Charles Barrier (Tours) et Jean Delaveyne (Bougival), précurseur de la "nouvelle cuisine", qu’il considère comme son principal mentor.

1974, il a 28 ans, il devient chef cuisinier au Concorde Lafayette à Paris 17ème. Il dirige une brigade de 90 personnes.

b, il est reconnu Meilleur Ouvrier de France (MOF).

1978, il devient chef-directeur du restaurant "Les Célébrités" à l'hôtel Nikko à Paris 15ème. Il décroche ses 2 premières étoiles Michelin.

1981, il ouvre son propre établissement, le Jamin rue de Longchamp Paris 16ème.

1984, il obtient la consécration suprême en décrochant sa 3ème étoile en seulement 3 trois ans.

1987, il est élu "Chef de l'Année" par le Gault et Millau. Il devient également cette année là, consultant pour des restaurants, des concours ainsi que conseil technique pour l'industrie agro-alimentaire (Reflets de France, Fleury Michon)

De 1987 à 1990 il participe régulièrement à l'émission hebdomadaire de FR3, " Quand c'est bon ?... Il n'y a pas meilleur !"

1989, il obtient le titre de "Cuisinier du siècle" décerné par le Gault et Millau, dans la même promotion que Paul Bocuse, Freddy Girardet et Eckart Witzigmann. Il crée, la même année, le restaurant Taillevent-Robuchon à Tokyo.

1991-2005 il est président de la "Section Cuisine" du Concours des meilleurs ouvriers de France.

1992-2001 il est conseiller chef au restaurant Laurent à Paris.

1994, il crée le restaurant Joël Robuchon avenue Raymond-Poincaré Paris 16ème.
Le restaurant est reconnu comme "Meilleur restaurant du monde" par le International Herald Tribune.
Le restaurant sera repris en 1996 par le Chef Alain Ducasse.

1995 il prend sa retraite de chef cuisinier à l'âge de 50 ans. Il se consacre désormais à la transmission de son art, par l'intermédiaire d'émissions culinaires comme "Cuisinez comme un grand chef, Bon appétit". Il officie aussi sur Gourmet TV que personnellement j'adorais.

1996, il préside la mise à jour du Larousse gastronomique. Il devient membre du Comité Colbert et du Club des Cent.

1996-2004, il est conseiller chef, restaurant L’Astor, Paris.

1998, il devient président du Salon SIREST, Paris.

2000 il est conseiller du café Legal.

2003, il crée "l'Atelier Joël Robuchon" en s'inspirant de son restaurant tokyoïte, le Taillevent-Robuchon. C'est un concept novateur de cuisine de haute gastronomie où la cuisine est ouverte sur la salle. C'est la cuisine spectacle face aux clients. Il va décliner le modèle sous différentes versions, restaurants, salon de thé, caves et cela partout dans le monde.

2014 il est conseiller culinaire chez Très bien merci !

Il décède le 6 août 2018, Joël Robuchon à Genève des suites d'un cancer du pancréas à l'âge de 73 ans.

Lors de ses funérailles à la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers la foule est immense et les chefs cuisiniers du monde entier sont présents.
Joël Robuchon comptait ouvrir en 2017 et en 2018 cinq nouveaux restaurants mais la maladie l'en a empêché.

Joël Robuchon était marié et avait trois enfants :

- Eric l'aîné à qui il a transmis sa passion pour la cuisine ;
- Sophie qui a travaillé de nombreuses années aux côtés de son père pour les émissions Cuisinez comme un grand chef, Bon appétit bien sûr et Planète gourmande. Elle gère un restaurant La Cour d’Eymet en Dordogne avec son mari, le chef François Kartheiser ;
- Louis Robuchon-Abe (né en 1988, de mère japonaise), franco-japonais, dirige une société d'import-export des vins et a ouvert un bar à vin à Bordeaux et un autre au Japon en mai 2016.

Robuchon2Joël Robuchon et ses plats signature
En voici quatre tous extraordinaires

• Le velouté de chou-fleur au caviar ;
• le gratin de macaronis aux truffes et foie gras ;
• Les raviolis de langoustines au bouillon de légumes lié au foie gras ;

Ce dernier est un firmament culinaire alliant la simplicité des ingrédients et le génie du cuisinier. (Rate du Touquet, beurre et lait). Il suffit de taper le nom de la recette sur les moteurs de recherches pour en obtenir le détail et des visuels

On doit aussi à Joël Robuchon la remise à l'honneur d'une recette traditionnelle un peu oubliée, le "lièvre à la royale".

Bibliographie :

• 1986 - Ma cuisine pour vous, Paris ;
• 1991- Simply French, New York ;
• 1994 - Recettes du terroir d'hier et d'aujourd'hui, Paris, J.-C. Lattès ;
• 1994 - Le Meilleur et le plus simple de la pomme de terre, Paris, R. Laffont ;
• 1994 - Cuisine des quatre saisons, Joël Robuchon, Londres Rabaudiy Nicolas :
• 1995 - Le Carnet de route d'un compagnon cuisinier ;
• 1996 - Le Meilleur et le plus simple de la France, Paris, Robert Laffont ;
• 1998 - Le Meilleur et le plus simple pour maigrir, Paris, Le Grand livre du mois ;
• 1998 - Cuisinez comme un grand chef, tome 1 Paris, TF1 ;
• 1998 - Cuisinez comme un grand chef, tome 2 Paris, TF1 ;
• 1999 - Cuisinez comme un grand chef, tome 3 Paris, TF1 ;
• 1999 - Le Meilleur et le plus simple de Robuchon, Paris, Librairie générale française ;
• 1999 - Les Dimanches de Joël Robuchon, Paris, Éd. du Chêne ;
• 2000 - Bon appétit bien sûr, 150 recettes à faire à la maison, tome 1 ;
• 2001 - Bon appétit bien sûr, 150 recettes à faire à la maison, tome 2 ;
• 2002 - Bon appétit bien sûr, 150 recettes à faire à la maison, tome 3 ;
• 2002 - Bon appétit bien sûr, 150 recettes à faire à la maison, tome 4.
• 2004 - Recettes de grand chefs : les poissons, Joël Robuchon, Editions Le lire de Poche ;
• 2004 - Recettes de grand chefs : les desserts, Joël Robuchon, Editions Le lire de Poche ;
• 2005 - Recettes de grand chefs : viandes et volailles, Joël Robuchon, Editions Le lire de Poche ;
• 2006 - Recettes de grand chefs : Légumes et salades, Joël Robuchon, Editions Le lire de Poche ;
• 2006 - Food and Life, de Joël Robuchon et Dr Nadia Volf, Assouline Publishing.
• 2007 - Tout Robuchon, Perrin, Paris.
• 2008 - 155 recettes pour mincir et rester mince enfin !, Issy-les-Moulineaux, Éd. A. Ducasse ;
• 2009 - Best of Joël Robuchon, Editions : Culinaires ;
• 2009 - Robuchon facile, Editions Alain Ducasse ;
• 2010 - Grand livre de cuisine de Joël Robuchon, Editions Alain Ducasse ;
• 2011 – Il grande libro di cucicna do Joël Robuchon, Editions Giunti firenze
• 2013 - Comment je suis devenu chef Editions Alain Ducasse ;
• 2014 - Food & Life : le goût de la vie, Joël Robuchon et Nadia Wolf Editions Assouline.
• 2014 – French regional food, Editions Biensassi, Londes ;

Télévision :

• 1996 - 1999, Joël Robuchon a participé à l'émission Cuisinez comme un grand chef, sur TF1
• 2000 - 2009 Il anime la même formule sur France 3 avec l'émission Bon appétit bien sûr.
• 2002 - 2004 Joël Robuchon aide à réaliser dans Gourmet TV, qu'il préside, plus de 1 000 heures d’émissions originales pour la promotion du traitement des terroirs.
• Joël Robuchon apparaît dans l'épisode quatre de la saison six de l'émission culinaire américaine Top Chef.
• De septembre 2011 à juin 2012, il anime, avec sa fille Sophie, l'émission culinaire Planète gourmande, diffusée chaque samedi sur France 3.
• En octobre 2012, il participe à l'émission MasterChef sur la chaîne TF1 en tant qu'invité.
• En juin 2017, il est dans le jury de la finale de la cinquième édition de MasterChef-Espagne, sur La 1 (chaîne espagnole).
• En 2018, il intervient dans la saison 9 de Top Chef sur M6. C'est sa dernière apparition télévisée avant son décès.
Distinctions personnelles :

• Meilleur restaurant du monde par l’International Herald Tribune, 1994 ;
•Meilleur ouvrier de France, 1976 ;
• Compagnon du tour de France des devoirs unis ;
• Président « section cuisine » du Concours des meilleurs ouvriers de France, de 1991 à 2006 ;
• Président d'honneur de la Chambre syndicale de la haute cuisine française ;
• Officier de la Légion d'honneur en 2003, chevalier en 1993 ;
• Officier de l'ordre national du Mérite ;
• Commandeur de l'ordre du Mérite agricole ;
• Officier de l'ordre des Arts et des Lettres ;
• Membre du Conseil de l'Ordre du Mérite agricole, à partir de 1998 ;
• Président du Conseil d'Orientation de Ferrandi.

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1905 Alice Rigot

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

Vittet1Née le 5 mai 1905 à Montalieu-Vercieu (38)
Décédée le 14 février 1989 en région lyonnaise

Née Alice Rigot, elle est connue sous le patronyme de "La Mère Vittet". C'est une cuisinière française qui fait partie des célèbres Mères lyonnaises.

A treize ans, elle devient vendeuse chez le fromager Reynier à Lyon. Elle y apprend le métier de commerçante et acquiert le sens du contact avec le client. C'est là qu'elle fait la connaissance de Henri Vittet qui est garçon de courses.

Ils se marient en 1926 et ouvrent une première affaire de beurre-œufs-fromages dans le quartier de Brotteaux puis une fromagerie aux Halles des Cordeliers.

En 1945, ils achètent le "Café du Marché" rue de la Bourse, où elle se lance dans la réalisation d'une cuisine typiquement lyonnaise. C'est l'année également du décès de son époux. Ne comptent alors que son fils et son travail.

Au début des années 50, elle achète le bar du Majestic où sa renommée ne fait que grandir.

En 1957, elle s'installe au "Café Sage", cours de Verdun, dans le quartier de Perrache, établissement indissociable de l'esprit lyonnais. Transformé, il devient la "Brasserie Lyonnaise" puis le "Restaurant de la Mère Vittet". La brasserie est ouverte 24/24 heures, 7/7 jours. Elle tourne avec deux équipes. Suite à des difficultés financières son fils ferme le restaurant en 1993, quatre ans seulement après le décès de sa mère.

Son établissement proposait une cuisine simple, généreuse et familiale mais typiquement lyonnaise. Elle était réputée pour son exigence et sa rigueur en cuisine mais aussi pour sa fidélité à ses employés. Elle décède en 1989 à son domicile en banlieue lyonnaise.

Lors d'une réunion des anciens de la "Mère Vittet" en 2024, le chef Jean Poitou conclut son discours par ces mots :« De la Mère Vittet, je conserve l’image d’une femme exigeante et rigoureuse - le restaurant était ouvert sept jours sur sept et 24h/24 -, mais très juste envers ses employés. Je garde de ces années de très bons souvenirs."

L'histoire de la mère Vittet fait partie de la grande histoire des Mères lyonnaises qui ont fait et font encore rayonner un cuisine authentique et conviviale.Vittet2
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1890 Joseph Niels et fils

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

Niels 0Joseph Niels (1890- 1940) et fils
La saga débute en 1890 avec Joseph le fondateur de la dynastie.
Il est le fils d'une grande famille d’agriculteurs du Brabant flamand, le Pajottenland.

1908
Une épidémie décime le cheptel de l’exploitation agricole. Joseph décide de partir en Grande-Bretagne pour travailler au célèbre Savoy Hôtel de Londres. Il commença comme garçon d'étage mais il fit rapidement son chemin et devint cuisinier. C'est là qu'il a travaillé avec Auguste Escoffier. A cette époque et dans la bible du maître, le tartare de bœuf à la française était au menu mais sa confection variait selon l'humeur du serveur qui le préparait. Ce n'est que plus tard que la mise au point "belge" de la recette fut faite.

1912
A son retour en Belgique, Joseph est engagé au restaurant La Taverne Royale, dans les Galeries Saint-Hubert à Bruxelles, dont il deviendra le directeur.

1924
En 1924, voici juste cent ans, Joseph Niels codifia cette célébrissime préparation typique de la Belgique, le Filet Américain. C'est une recette revue et mise à son goût du tartare de bœuf à la française qu'il avait découverte à Londres avec Auguste Escoffier. Le "filet américain" est devenu un incontournable de la gastronomie belge et on ne saurait aller en Belgique sans le déguster.

1926
Joseph ouvre son propre restaurant, au boulevard Emile Jacqmain à Bruxelles, qu’il baptise Canterbury en souvenir de son séjour au Royaume-Uni. Pendant plus d’un demi siècle, le restaurant sera le rendez-vous incontournable des arts, de la politique et des affaires.

1935
Joseph Niels représente la gastronomie belge avec son propre pavillon brasserie-restaurant lors de l'exposition universelle de Bruxelles. Le Filet américain en est la vedette.

1940
Joseph perd la vie dans un accident. Ses deux fils, Albert (1917-1978) et Georges (1919-2000) reprennent le flambeau.

1945
Le 5 mai 1945 la Silver Star américaine est décernée au groupe Nola dont Albert et Georges font partie.

1948
Sportif, Georges Niels est médaille d’argent en bobsleigh à quatre aux Jeux Olympiques d’hiver à Saint Moritz (Suisse). Cette même année les deux frères ouvrent le restaurant de l’hôtel Claridge à Buenos Aires (Argentine).

1949
Albert et Georges fondent Nielsvins (négoce de vins) et ouvrent le restaurant la couronne à la Grande Place de Bruxelles.

1950
Les meilleurs animaux sont réservés pour le restaurant. Un "Bœuf gras" primé est spécialement réservé.

1958
Au vu du succès du restaurant de l’hôtel Claridge à Buenos Aires, le gouvernement argentin leur propose d’être les ambassadeurs de leur gastronomie à l’exposition universelle de Bruxelles (Restaurant du pavillon argentin).

1959
Les deux frères décident de continuer séparément.
- Albert reste au Canterbury et garde le négoce de vins Nielsvins.
- Georges reprend l’hôtel Brussels et le restaurant La Couronne.

1960
Philippe Niels commence à travailler avec son père Albert. C'est la troisième génération qui débute.

1963
Philippe part en stage à Londres au Hyde Park Hotel.

1967
Philippe ouvre un hôtel en Italie qui appartient à son oncle Georges, l’hôtel Castle Sandra à Santa Maria Di Castellabate (Italie). La même année Georges représente la gastronomie belge à l’exposition universelle de Montréal (restaurant du pavillon belge).

1968
Philippe ouvre avec son père Albert “Au Vieux Saint Martin” au Sablon.

1969
Le père et le fils ouvrent une brasserie de la mer, "La Marie Joseph", dans le quartier des quais.

1970
Ils représentent la Belgique à l’exposition universelle d’Osaka au Japon. Un restaurant gastronomique, une brasserie et deux fritkots sur la terrasse. Pour la première fois, les japonais découvrent le cornet de frites belges et les produits du terroir importés de Belgique. La famille Niels fut pionnière dans l’importation en Belgique des fruits d’Israël et du poivre vert de Madagascar.

1974
Père et fils ouvrent "Au duc d’Arenberg" au Petit Sablon.

1978
Albert Niels décède. Ses trois fils, Philippe, Albert-Jean et Michel reprennent sa succession mais Michel quitte rapidement l'association.

1993
Philippe et Albert-Jean ouvrent une nouvelle taverne-restaurant Canterbury aux étangs d’Ixelles.

2010
Sarah Niels, fille de Philippe, diplômée de l’école hôtelière de Lausanne (Suisse) rejoint son père dans l’entreprise familiale.

2011
Philippe et Albert-Jean décident de se séparer.

Philippe continue la Taverne-restaurant Canterbury, le restaurant La Marie Joseph et le négoce de vins Nielsvins. Louis Niels diplômé de l’institut Paul Bocuse à Lyon (France) rejoint l’équipe.
Albert-Jean et son fils Philippe gardent à leur seul compte le "Vieux Saint-Martin".

2015: Ouverture du restaurant Au Grand Forestier à Watermael-Boitsfort.

2017: Lancement des Chambres de Martin, chambres d’hôte au dessus du Vieux Saint Martin.

2018: Ouverture du restaurant Au Savoy Place Georges Brugmann à Ixelles.

2020: Lancement d’Alfred, service de livraison et de vente à emporter de plats cuisinés.

2022: Ouverture du Claridge, rôtisserie située à Waterloo, à l'automne.

Niels 1Aujourd'hui :
Le Filet américain est une véritable institution de la maison", reconnaît Frédéric Niels, quatrième génération du nom. Un plat servi sur trois est un filet américain et l'immense établissement de 75 tables en intérieur et de 50 en terrasse fait régulièrement salle comble.

Mais comme le dit Frédéric Niels :
"Mon père et moi sommes des patrons toujours en salle, prêts à accompagner tant les clients que le personnel. Nous pouvons compter sur eux et ils peuvent compter sur nous. Et puis, la place du Grand Sablon reste l'un des quartiers les plus dynamiques de Bruxelles."

Origine de la recette du ‘’Filet Américain’’ inventée par Joseph Niels en 1924-1926
Histoire par le petit-fils, Philippe en 1970 et reprise par Frédéric en 2014 :
L’appellation “filet américain” est un clin d’œil aux soldats américains de la Première Guerre mondiale, qui n’auraient jamais eu l’idée de manger de la viande crue.

Le garçon préparait devant vous une mayonnaise faite avec des œufs, moutarde, sel, poivre, oignons et persil hachés, câpres, sauce anglaise, anchois, ail et souvent du citron, puis il y mélangeait la viande de bœuf hachée.

La préparation était accompagnée de pommes frites, cresson ou cressonnette, oignons et cornichons au vinaigre. C’est cette préparation d’origine française qui était couramment préparée vers les années 1920 en Belgique et qui s’appelait "Steak Tartare".

Le problème était que le garçon ou le maître d’hôtel, selon son humeur, assaisonnait cette préparation fort ou pas assez. Lorsque mon grand-père, directeur du restaurant “La Taverne Royale” dans la galerie Saint Hubert, a ouvert la taverne-restaurant “Canterbury” en 1926, il a décidé de créer une autre préparation du steak tartare qu’il a appelée “Filet Américain”.

Le “Canterbury” étant devenu une école pour beaucoup de cuisiniers belges, petit à petit la recette a été reprise en Belgique. De plus, cette recette étant préparée en cuisine, il y a une régularité d’assaisonnement que nous n’avions pas lorsque le personnel de salle la préparait devant vous.

niels 2

La recette
Ingrédients :
• 175 g de viande de bœuf hachée gros 1er choix, grosse cuisse ou tâche noire (plus de goût) bien dénervée ;
• Sauce Joseph qui est une mayonnaise renforcée en piccalilli haché finement ;
• 4 jaunes d’œufs en plus au litre de mayonnaise ;
• Sel et poivre ;
• Véritable sauce anglaise (Lea & Perrins) ;
• Oignons et persil finement hachés ;
• Câpres.

Préparation :
• Hacher la viande deux fois au hachoir pour ôter les filaments de gras.
• Bien mélanger avec une fourchette en bois pour arriver à une bonne onctuosité,
• Servi bien entendu avec des pommes de terre frites belges (bintje) pas trop épaisses passées 2 fois au blanc de boeuf.
• Un peu de cresson de rivière, oignons et cornichons aigre-doux qui ne tuent pas le goût de la viande.

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1500 Bartolomeo Scappi

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

Scappi 1Né vers 1500 à Bologne (Italie)
Décédé le 13 avril 1577 à Rome (Italie)

Bartolomeo Scappi est un célèbre cuisinier italien considéré comme l’un des plus importants chefs de son temps. Il a su présenter une synthèse de la cuisine de la fin du Moyen-âge et du début de la Renaissance. C'ést à la fois un théoricien et un praticien. Il est le successeur des maîtres que furent Martino et Platine de Cremone.

Son œuvre, fort documentée, est une étape dans l'histoire de la gastronomie. Elle a influencé de nombreux chefs. La vision scientifique qu'il avait de la cuisine en a fait une discipline technique.

On ne connaît pas sa jeunesse si ce n'est qu'il a travaillé auprès des plus grands de l'église catholique.

Il a passé 7 ans au service du cardinal Marin Grimani à Venise.
En 1536 il officie chez le cardinal Lorenzo Campeggio à Rome, pour lequel il organise un somptueux banquet en l'honneur de Charles Quint.
Il œuvre pour un cardinal lors du conclave qui a vu l'élection de Giammaria Ciocchi del Monte (Jules III, pape de 1550 à 1559)
Il est successivement le cuisinier attitré de 3 papes jusqu'en 1576.
• Pie IV, Giovanni Angelo Medici di Marignano, pape de 1559 à 1565) ;
• Pie V , Michele Ghislieri, pape de 1566-1572 ;
• Grégoire XIII, Ugo Boncompagni pape de 1572-1585.
Il a été membre de la "Venerabile compagnia de cuochi e pasticieri di Roma", une confrérie regroupant les plus importants cuisiniers et pâtissiers de Rome.
On peut dire que Rome était alors le siège de la gastronomie européenne. On peut le comparer à Antonin Carême dans l'histoire de la gastronomie mondiale.

Il décède en 1577 à Rome.

Scappi 3Son œuvre :
Il publie à Venise en 1570 son œuvre majeure "Opera dell'arte del cucinare" (Ouvrage sur l'Art de cuisiner). Opéra signifie "Œuvre" en italien. C'est un véritable best-seller qui connaîtra sept rééditions avant 1646.

L'ouvrage comprend plus de 1000 recettes mais également les premières planches illustrées, 28 au total, décrivant une cuisine, les cuisiniers au travail et les arts de la table. Il témoigne d'une approche toute scientifique et précise de la cuisine de son époque.

Le livre traite notamment de la cuisine régionale italienne, des plats de viande, de poisson, de légumes, de la pâtisserie, ainsi que des recettes pour les malades.

Il y donne également de nombreuses recettes d’autres pays comme la France, l’Espagne et l’Allemagne. On y trouve la première recette de "couscous à la moresque".

Ses recettes sont une transition élaborée entre la cuisine médiévale et celle de la Renaissance. Il réintroduit les abats et les coquillages jusqu'ici délaissés. Il fait la part belle au beurre et à la crème mais également aux légumes venus du Nouveau-monde. Plus anecdotique, de nouveaux formats de raviolis sont décrits. Il diminue l'usage des épices tant utilisées dans la cuisine du moyen-âge. Il va également rejeter l'usage du sucré-salé, trop marqué selon lui dans la cuisine de ses prédécesseurs.

Pour le côté pratique, il introduit des techniques innovantes comme l'usage de la pâte feuilletée ou celle de la cuisson à l'étouffée ou au bain-marie.

Il a été traduit, copié, pillé, plagié, tout au long des XVIe et XVIIe siècle, ce qui montre bien son excellence et sa vision de son art.

 "Opera dell'arte del cucinare" est composé de 6 livres :

  • 1. Primo libro : indications générales pour reconnaître la qualité des produits (poissons, fruits, viandes…).
  • 2. Secondo libro : recettes de viande, avec de nombreuses préparations d’abats, de veau, de bœuf, d’agneau, de chevreau ou de porc (foies, rognons, tripes, testicules, langue, cervelle, oreilles et tête, pieds); recettes variées de minestra et de suppa, dans lesquelles on trouve des recettes de riz et de pâtes; recettes de sauces.
  • 3. Terzo libro ou libro quadragesimale : recettes de carême avec des recettes de fruits de mer, de poissons, de légumes, des recettes avec des pâtes, des fruits et des œufs. 27 illustrations de cuisine sont présentes. On découvre alors des cuisines avec des foyers maçonnés (fourneau potager), de l’eau courante sur un évier, une cheminée surélevée, de nombreuses variétés de casseroles, couteaux, un levier pour soulever les grosses marmites, un tourne broche mécanique, des cuisiniers et des serveurs au travail…
  • 4. Quarto libro, dellimbandire le vivande : environ 8 à 10 menus par mois, d’avril à mars, ainsi que 6 menus de Carême (dont le fameux menu de Bologne pour Charles Quint organisé par le cardinal Lorenzo Campeggi en 1536).
  • 5. Quinto libro, libro delle paste : livre des pâtes, décrivant tourtes et pâtés en croûte à la viande ou au poisson, tartes à la viande, aux légumes et aux fruits, pizza, brioches et beignets. C’est dans ce livre qu’on trouve les premières recettes de pâte feuilletée.
  • 6. Libro sesto et ultimo de convalescenti : livre pour convalescents avec des recettes adaptées aux malades et aux convalescents qui ont besoin de fortifiants. Il s’agit donc d’un petit livre de recettes diététiques : recettes de brouets, de hachis, de soupes, de viandes rôties, de tartes, d’œufs, de fruits et de sauces.

Per fare pizza a un’altro modo

Piglinsi libre due di fior di farina, e impastinsi con oncie sei di cascio Parmigiano pisto nel mortaro, stemperato con brodo grasso, e acqua rosa, e passato per il setaccio, e oncie tre di zuccaro, sei rossi doua, tre oncie di mollica di pane imbeuerata con brodo grasso, mezz’oncia di cannella, mezz’oncia tra garofali, e noci moscate, e per spatio d’un’hora rimenisi essa pasta, e facciasene sfoglio sottile, e ongasi di butiro liquefatto, e facciasene tortiglione per il lungo del sfoglio di quattro riuolture, e ongasi il tortiglione di buttiro liquefatto non troppo caldo, e d’esso tortiglione facciansene piu su caccine, e frigghisino in butiro, o strutto, o cuochisino nel forno nella tortiera, come si cuoce i tortiglioni, seruisino calde con zuccaro sopra.
Traduction : Alessio Colarizi Graziani.

Pour faire une pizza d’une autre façon

• Prenez 2 livres de fleur de farine et pétrissez cela avec 6 onces de parmesan pilé dans un mortier.
• Diluez avec du bouillon gras et de l’eau de rose et passez-le au tamis, et 3 onces de sucre, 6 jaunes d’œuf, 3 onces de mie de pain trempée dans du bouillon gras.1/2 once de cannelle, 1/2 once comprenant du clou de girofle et de la noix de muscade.
• Laissez reposer cette pâte pendant 1 h et faites avec cette pâte une feuille mince et graissez cela avec du beurre liquéfié et faites en un tortillon (torsade) dans le sens de la longueur de 4 tours (comme une tresse) et graissez cette torsade de beurre liquéfié pas trop chaud et de cette torsade faites plusieurs fougasses.
• Faites frire cela dans du beurre ou du saindoux ou cuisez au four dans la tourtière comme on cuit les torsades, servez chaud avec du sucre dessus.
Bon appétit !
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