Les Chroniques de Lucullus n°347

Écrit par Lucullus. Publié dans Les chroniques.

plumeAmis gourmands bonjour,

Faire les frais de l’œuf !
En janvier cette année de nouvelles normes européennes ont modifié les conditions d'élevage des poules pondeuses. Du coup la production d'œufs à reculé de 18% à la mi-mars après une baisse de 11% en 2011. Il semblerait que 5% des éleveurs n'ont pas réussi à mettre leur exploitation aux normes.

Le 01/01/2012 n'était que la date de mise en œuvre d'une directive datant de 10 ans. C'est vrai que c'était court, comme délai, 10 ans.
Ces employés de l'industrie agro-alimentaire, je n'arrive toujours pas à les appeler des éleveurs, n'ont depuis plus le droit de produire des œufs. Je pense sincèrement que c'est une bonne chose car ce sont des incapables et surtout je pense qu'il se foutaient complètement de ce qu'ils produisaient. Une chaise, un œuf, de la nourriture, un meuble, c'est du pareil au même, juste du pognon.
Autant je suis un fervent défenseur des agriculteurs et des éleveurs lorsque ceux ci ont le souci du produit qu'ils exploitent et de la qualité de leur production, autant ce genre de tristes sires n'attire de ma part que mépris et même colère.

D'autres pays sont touchés par le même phénomène.
Cela devrait il me rassurer?
Que nenni bien au contraire. J'en suis attristé mais depuis l'époque de l'ESB ou maladie de la vache folle, je n'ai plus trop d'illusions.

Revenons à la baisse de production. Elle représente 200 millions d’œufs par semaine et entraîne une flambée des prix.
De nombreux secteurs de l'alimentation sont touchés par cette hausse des prix. C'est le cas des fabricants de gâteaux, de biscuits, de pâtes, de mayonnaise et encore beaucoup d'autres.
Les prix ont subi des hausses de 66% à 100% par rapport à l'année dernière.

Pourquoi s'alarmer en 2012?
Parce que les producteurs liés par des contrats annuels avec la distribution ne pourront répercuter les hausses que l'année prochaine.

La baisse constante du nombre de poules pondeuses planifiées en production à l’échelle européenne contribue au renchérissement de l’œuf.
Parallèlement, les industriels du secteurs, subissent aussi la hausse importante des prix d’autres matières premières telles que le soja. Les casseries (les entreprises qui transforment les œufs) et leurs clients (industries agroalimentaires: biscuiteries, plats cuisinés …) doivent obligatoirement répercuter cette revalorisation du prix de l’œuf auprès de leurs clients. Nombre de casseries sont en difficultés dans toute l'Europe.

Malgré une accalmie dans la hausse de prix des matières premières, le niveau élevé des cours des matières premières provoque des défaillances d'entreprises.
C'est le cas de la Biscuiterie Jeannette (Caen Normandie) qui produit des madeleines depuis 1850 et qui a vu le prix d'achat de ses œufs augmenter de 75%
Monsieur Dziuk, directeur de l'usine:
"Le kilo acheté aux casseries d'œufs est passé de 1,20 à 2 euros. Ce qui représente un surcoût de 500 000 euros cette année pour l'entreprise. Soit 10 % du chiffre d'affaires réalisé l'an passé. Les œufs représentent au moins 14 % de la recette des madeleines."
Cette fabrique avait mis la clef sous la porte, il y a deux mois et essaie maintenant de renaître en changeant sas gamme sur des produits plus porteurs comme les sablés normands et les galettes.

Toujours pour la société Jeannette, le directeur explique que ses difficultés viennent aussi du fait des augmentations des matières premières comme le blé, l'huile de tournesol et le sucre. Une hausse atteignant 40% en moyenne.

La Vente A Emporter (VAE)
Elle touche environ 9 actifs sur 10 au moins une fois par an et impacte de plus en plus la restauration rapide.

Le salon Rapid & Resto Show a dévoilé les résultats du Baromètre CHD Expert du 1er trimestre 2012.
Malgré la crise le nombre de points de vente était de 33 000 fin 2011 soit trois fois plus qu'il y a dix ans. Ils étaient 11 500 en 2003.

Selon Alexandra Frantz, directrice que salon, les chiffres parlent d'eux même:
"La VAE représente en moyenne 26 déjeuners sur l’année par actif au niveau national, répartis en moyenne entre cinq et six points de vente différents.".

Toutefois, les chiffres peuvent être trompeurs car 38% des établissements auraient enregistré un léger recul de fréquentation.
Que sont les critères significatifs dans le comportement des clients en VAE?
Pour 60% c'est manger rapidement, pour 53% la notion de repas équilibré et 43% le prix.

En terme d'offre le sandwich baguette vient en tête du hit parade avec 48% des ventes suivi pas la salade à 29% et la pizza à 26%.
Pour autant, pour 60% des opérateurs de la VAE l'innovation est une réelle nécessité.

P..ain de météo
C'est ce que peuvent dire les producteurs de mirabelles de Lorraine.
Du fait de mauvaises conditions climatiques depuis le début de l'année la production est en très forte baisse.
Les volumes de récolte devraient atteindre moins de la moitié d'une récolte ordinaire, en s'établissant à 4000 tonnes.
Seule embellie, les bonnes conditions de fin mai ont donné des fruits exceptionnellement gros.

Pour autant la mirabelle sera chère cette année à cause des frais fixes.
Bruno Colin, directeur de Vegafruits, structure commerciale rassemblant les trois coopératives fruitières de Lorraine, explique:
"Que les arbres produisent 100 kg de fruits ou 20 kg, les coûts pour les producteurs sont identiques. Les Mirabelles de Lorraine seront donc plus chères que l’année dernière ".

Les industriels de la mirabelle sont donc assez inquiets et notamment ceux qui fabriquent du surgelés. En effet  l'appellation IGP, détenue par la mirabelle de Lorraine depuis 1996, est étendue à la production surgelée depuis 2010.

Ecologie à trois sous... peut être pas
Une vache ça produit du méthane et on n'y peut rien, sauf à avoir moins de vaches pour faire diminuer les rejets dans l'atmosphère.

Il faut peut être améliorer la ration alimentaire des bovins pour les aider à produire moins de méthane?
Le peut on?
Oui!
Les tanins de châtaigniers ajoutés à la ration sont connus pour améliorer la valorisation alimentaire et réduire la méthanogénèse.

Tanin de châtaignier - Mieux valoriser l'azote de la ration
Les tanins de châtaigniers ajoutés à la ration sont connus pour améliorer la valorisation alimentaire et réduire la méthanogénèse. Une étude, publiée aux journées 3R de 2011 (Rencontres sur la Recherche des Ruminants ), montre que l’ingestion est légèrement inférieure avec les tanins de châtaigniers.
La production laitière est un peu supérieure (+0,8 kg) avec les tanins, mais les taux de matière grasse et protéique du lait sont légèrement inférieurs.
Faites une recherche à cette adresse http://www.journees3r.fr/ et taper méthanogénèse dans le champ recherche. C'est un peu technique mais très intéressant de savoir que des gens se penchent sur le sujet et sur beaucoup d'autres au demeurant.

Chicago
Le soja continue de baisser, le blé et le maïs montent

Blé
Les cours blé ont terminé en hausse, dopés par la demande, alors que le soja poursuivait son repli, victime de bénéfices après de fortes augmentations et des conditions météorologiques favorables.

Le marché est dirigé par la météo.
Cependant une vente de 110.000 t de blé américain vers la Chine a soutenu les cours selon Bill Nelson, de Doane Advisory Services. C'est la vente la plus importante depuis plusieurs années.

Maïs
Le maïs, quant à lui, bénéficiait de la bonne tenue de la demande tant à l'extérieur des frontières américaines qu'à l'intérieur du pays.
La mauvaise météo rendant les agriculteurs moins désireux de vendre et les acheteurs prêts à payer plus cher pour pouvoir honorer leurs contrats à l'exportation et répondre également à la demande intérieure.

Soja
Toujours selon le courtier Bill Nelson
Le soja continuait de son côté sur sa lancée, après son recul de la veille, victime à la fois de prises de bénéfices et d'une météo plus favorable avec de meilleures chances de pluies qu'auparavant dans les prochains jours dans le centre et l'est du pays, exerçant une pression sur les prix.
Cependant, l'analyste mettaient en garde car la tendance pouvait être tout autre dans les prochains jours, dans un marché très indécis.
Jason Roose d'US Commodities.
"On entre dans la période estivale, d'ordinaire extrêmement volatile: les investisseurs qui regardent avec beaucoup d'intérêt la météo, c'est de plus en plus un marché dirigé par la météo".

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en juillet a fini jeudi à 6,0150 dollars contre 5,9250 dollars mercredi à la clôture.
Le boisseau de blé à même échéance a clôturé à 6,2350 dollars contre 6,1600 dollars. Le contrat sur le boisseau de soja pour livraison en juillet a terminé à 13,86 dollars contre 14,0825 dollars.

Allez arrêtons là ces considérations, qui pour être intéressantes sont très techniques et peuvent lasser.

Sur ces quelques mots je vous souhaite une excellente semaine

Gastronomiquement Votre, Lucullus

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