Les Chroniques de Lucullus n°353

Écrit par Lucullus. Publié dans Les chroniques.

plumeAmis gourmands bonjour,

Jeudi dernier un juge parisien, ne connaissant certainement pas nos campagnes, vient de décider que la notoriété du village de Laguiole dans l'Aveyron n'était pas établie et donc qu'un quidam pouvait déposer le nom de ce village comme étant sa propriété. Ce monsieur importe des couteaux estampillé Laguiole mais venant de Chine, du Pakistan et même d'ailleurs. La qualité lui importe peu, lui vend des licences et fait du fric sur le dos de l'histoire et de nos terroirs.
Rien d'illégal certes mais tout est dans l'absurde de la situation.

La notoriété de Laguiole est, selon ce tribunal ubuesque, plutôt connue non pas par lui même mais par ses couteaux souvent fabriqués hors du territoire de la commune et devenu un nom générique. Ce faisant la commune de Laguiole n'est donc pas fondée à invoquer une atteinte à son nom, à son image et à sa renommée.
Les bras m'en tombent.
Je pense que ce juge doit subir de toute urgence une psychanalyse poussée, pour savoir pourquoi il a refusé d'apprendre sa géographie en CM1 et a refusé envers et contre tous de quitter Paris depuis. Car, j'en suis certain, il ne peut en être autrement. Je pense que si ses parents son encore vivants, il faut les interroger au plus tôt pour connaître les raisons d'un tel blocage.
Mais quelle est donc cette phobie de nos campagnes qui pousse un juge, censé être quelqu'un d'instruit et intelligent à perdre toute notion de bon sens?
Le fameux Laguiole, le couteau à l'abeille, est fabriqué depuis le 19ème siècle dans le village qui lui a donné nom. Certes il a ensuite était également fabriqué à Thiers, capitale nationale de la coutellerie. Ensuite les copies sont arrivées, notamment de Chine. Mais il reste toujours des forges en activité au village et celles-ci n'ont plus le droit d'utiliser leur nom pour se développer ou vendre leurs couteaux.

Honte à vous, petit juge, pour penser que la propriété d'un nom n'appartient pas à ceux qui le chérissent depuis des centaines d'années mais à un opportuniste. Si pour vous, des siècles d'histoire ne pèsent rien face au pouvoir du pognon roi, alors il faut rapidement inscrire des tests de bon sens à l'école de la magistrature et faire passer des examens à tous les juges.

Autre attaque de l'argent roi,
Une équipe de chercheurs anglais, j'ai du mal à écrire ces mots à leur sujet, remet en cause la véracité d'une étude sur la nocivité du Cruiser et plus particulièrement sur le thiamétoxam sa molécule active. La remise en cause concerne la recherche, sur les abeilles butinant le colza, réalisée par Mickaël Henry de l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique).
Très finement les chercheurs anglais remettent en cause, non pas le fond sur lequel à priori ils ne se prononcent pas, mais les processus et le modèle mathématique utilisés.
Eux se réfèrent à un processus très sérieux datant de 1980 et portant sur 3 ruches alors que les chercheurs français eux n'ont étudié que 200 ruches pendant 4 ans.
C'est vrai quoi il faut être sérieux et que le laboratoire de James Cresswell de l'université d'Exeter, employant ces chercheurs soit financé par l'agrochimiste Syngéta, propriétaire du Cruiser ne change certainement rien à l'affaire.
Syngéta n'ayant fait que payer un chimiste à eux, ayant pour mission d'assister le docteur Cresswell dans ses recherches. Penser ou dire le contraire c'est vraiment chercher la "petite bête" ou "couper les cheveux en quatre".
C'est vrai, il convient en matière scientifique d'être sérieux et rigoureux.

Allez,soyons plus joyeux en ce début de semaine.
Connaissez vous la cuisine ligérienne? Non ? c'est dommage !
La cuisine ligérienne est celle des bords de Loire entre Sologne, Vendômois et Touraine.
Ce sont là un ensemble de terroirs qui ont fait la renommée de notre gastronomie.
Asperges et les lentilles du Berry, Gélines de Racan, pigeons de Touraine, agneaux de Gâtine, brochets, sandres et aloses des affluents de la Loire, fromages de Selles sur cher, de Chavignol, Chinon, Reuilly, Bourgueil, sans oublier cresson et écrevisses, voilà les hymnes à la bonne chair et l'appel aux plaisirs de la table.
Un pâté berrichon, un saumon à l'oseille sont là deux exemples des savoir faire et des saveurs de ses pays.
Un détour à faire sans tarder, d'autant que la période du gibier commence et qu'on va pouvoir trouver, du chevreuil, du sanglier, du lièvre, des perdreaux.
Pourquoi cette partie dans la Chronique hebdomadaire ?
Tout simplement parce que j'étais dans le Berry cette fin de semaine, que je m'y suis régalé et que j'y retournerai c'est certain pour ensuite, remonter doucement la Loire au moins jusqu'à Tours.

Sur ces quelques mots je vous souhaite une excellente semaine.

Gastronomiquement Votre, Lucullus

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