Les Chroniques de Lucullus n°357
Amis gourmands bonjour,
Dernières Chroniques avant un départ en congés bien mérité, comme tous les congés évidemment.
Retour le 12 novembre.
Que voulez vous ? il me faut du temps pour aller déguster les huîtres à Oléron.
Qui n'aime pas un vrai saucisson sec, un bon travers grillé, un bon jambon sec?
Qui n'aime pas une bonne choucroute, un bon filet mignon aux cèpes, un bon pâté de campagne?
Qui n'aime pas une bonne côte de porc charcutière, un bon rôti boulanger?
Je pourrai continuer comme cela longtemps
Bref qui n'aime pas le cochon?
Mais j'adore et en plus je trouve cet animal bien sympathique.
On lui prête souvent des défauts qu'il n'a pas.
On le dit sale alors que c'est tout le contraire.
S'il se roule éventuellement dans la boue c'est pour prendre grand soin de sa peau.
On dit qu'il vit dans ses déjections. C'est malheureusement vrai dans les élevages intensifs. Élevés en liberté, ce n'est pas le cas.
Car il y a cochon et cochon.
On connait souvent le cochon par les morceaux qui peuvent agrémenter nos assiettes, ou par les sandwiches qu'on peut avaler mais ce serait là limiter drastiquement la connaissance de ce sympathique animal.
Car ne vous y trompez pas, il y a autant de différences entre les bestiaux élevés à la chaîne dans des conditions lamentables dans les usines du Nord ou de Bretagne et ceux qui gambadent en Corse, en Gascogne, au Pays Basque ou encore en Haute Loire.
Là vous trouvez de vrais cochons qui feront de l'excellente viande pour peu que vous respectiez celle ci lors des transformations.
Si l'on considère l'animal que l'on trouve souvent dans certains élevages, bretons par exemple ou dans le nord il y a de quoi se désespérer et je ne parle pas de ceux qu'on importent de Hollande, d'Allemagne ou de Pologne.
Ces pauvres bêtes sont encagées et ne peuvent se mouvoir. Tout juste si elle peuvent se coucher.
Elles mangent de tout sauf de la vraie nourriture, de la nourriture solide, consistante.
Elles deviennent folles, réellement folles que parfois il faut les abattre.
Pensez vous que dans de telles conditions, nous pouvons espérer avoir une viande de qualité?
Évidemment non. La viande sera molle, sans goût, caoutchouteuse, riche en toxine du au stress.
Bref de la merde, disons franchement.
Alors qu'un bon porc élevé en plein air, comme j'en vois régulièrement en Haute Loire et comme j'en ai vu au Pays Basque ou en Limousin, il en va tout autrement.
L'animal a le temps de grandir, d'arriver à maturité.
Il a grimpé les collines, et arpenté les champs. Il vit une vie paisible.
Il a fait du muscle et comme la viande que nous mangeons c'est justement du muscle, point n'est besoin d'explications complémentaires pour comprendre la différence.
La course aux prix bas, excuse t-elle ces élevages industriels qui n'ont d'élevage que le nom et dont les responsables osent encore s'appeler éleveurs?
Non et encore non. Il y en a marre qu'on essaie de nous faire manger de la merde sous des prétextes fallacieux. Une ferme n'est pas une usine et un élevage n'est pas une industrie.
Le seul critère pris en compte est le critère de rentabilité.
Faire de la viande la moins chère possible, le plus rapidement possible voilà leur crédo de ses ouvriers.
Faire du pognon et c'est tout quitte à provoquer le déclin d'autres races aux qualités bouchères et charcutières supérieures, voilà le crédo de l'industrie de la bouffe, celle qu'on appelle l'industrie agroalimentaire.
Heureusement des éleveurs et des groupements professionnels mais aussi des représentants des pouvoirs publics se battent tous les jours depuis des années pour permettre la survie des races qui auraient disparues car pas assez rentables.
Ils se battent pour que les éleveurs puissent puissent fièrement montrer leurs élevages et leurs animaux.
Ils se battent pour une qualité de produit exemplaire.
Ils se battent pour défendre la valeur travail de l'éleveur qui souvent est aussi agriculteur.
Ils se battent pour que leurs clients puissent acheter de la viande de qualité.
Savez vous qu'en France 56% des antibiotiques vendus en médecine vétérinaire sont destinés à des élevages porcins? Savez vous que 95% des porcs élevés en France le sont de manière intensive?
Et en plus ces gens veulent des garantie de prix et des aides nationales et européennes.
Mais pourquoi faire? De la viande aux antibiotiques et aux polyphosphates?
Pourquoi certains préfets ne font pas appliquer les réglementations relatives au nombre maximum de bêtes par élevages?
Pourquoi on laisse les plages être polluées par des algues dont on sait pertinemment que la prolifération provient des excès de l'industrie agroalimentaire.
Voulez vous que la France ressemble aux Pays Bas, l'un des pays les plus pollués d'Europe?
Alors si, comme moi, vous aimez la bonne nourriture, la nourriture de qualité, pensez à regarder les étiquettes et pensez à vous renseigner sur l'origine et les conditions d'élevage des animaux que vous consommez. Il en est de même pour la volaille, le bœuf, le mouton et tous les produits que nous consommons.
Soyons vigilants.
Sur ces quelques mots je vous souhaite une excellente semaine.
Gastronomiquement Votre, Lucullus
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