Les Chroniques de Lucullus n°361

Amis gourmands bonjour,

De notre envoyée spéciale en Corse, Isabelle.
Et bien oui Lucullus à des envoyés spéciaux et d'ailleurs vous pouvez en faire partie, contactez moi.

Donc disais-je, Isabelle nous informe que ce weekend s'est tenu à Bocognano, la 30ème foire du même nom. Cette foire n'attire pas moins de 20 000 visiteurs sous chapiteau.
C'est la fête des terroirs corses et surtout des productions à base de châtaignes.
On fait beaucoup de choses avec les châtaignes comme de la farine, des canistrelli (biscuits), du miel, des marrons glacés, du chocolat, de la bière.
Bocognano c'est aussi les huîtres de l'étang de Diana, des oursins, les fameux vins corses AOP.
On a pu y déguster des figatellis, du veau à la broche, de la polenta aux châtaignes et du bruccio.

Comme les Corses sont des gens sympathiques, ils ont invité leurs amis ardéchois, eux aussi spécialistes de la châtaigne mais aussi leurs amis basques. Que de belles régions gastronomiques qu'il convient de découvrir ou de visiter une nouvelle fois.

Ce weekend, s'est également tenu à Arcachon le premier congrès mondial de l'ostréiculture.
Pourquoi parler une nouvelle fois des huîtres?
Parce que les huîtres du littoral atlantique sont malades et disparaissent petit à petit. Ce sont les naissains, les bébés huîtres, qui sont le plus atteints par la maladie. L'institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer ou IFRMER annonce des pertes de 40 ç 80% des naissains alors qu'habituellement le taux de mortalité avoisine seulement les 25%.
Cela fait maintenant 4 ans que la filière est touchée de plein fouet par l'OsHV-1.
Derrière ce nom barbare se cache un herpès virus. Si celui ci est inoffensif pour l'homme, il est particulièrement virulent avec les huîtres.
La production a chuté de manière importante, passant de 130 000 tonnes en 2009 à seulement
80 000 en 2011.
Alors que les festivités de fin d'année approchent à grand pas, les huîtres risquent de se faire plus rares que l'année dernière et surtout plus chères.

Du 14 au 16 novembre 2012 s'est tenue à Dijon la 10ème confrontation des effervescents du monde. Pas moins de 24 pays y ont participé, 660 échantillons ont été testés par 100 experts jurés  internationaux.
L'objectif de cette démarche est de mettre en avant la diversité et la richesse des productions existantes et ainsi renforcer la démarche de qualité des producteurs.
Il a été attribué 56 médailles d'or et 164 d'argent.
Le top 10 des vins comporte en fait 19 noms du fait d'ex-aequo.
En voici la liste complète

• Afrique du Sud    Boschendal Le Grand Pavillon Brut Rosé
• Italie                  Vino Spumante Cuvée di Gabry Rosé Extra Dry
• France               Crémant d'Alsace Arthur Metz Brut - Lot 9003
• Allemagne          Burkheimer Schlossgarten Pinot Brut 2010
• France               Champagne Cuvée Réserve Rosé Brut / Alain Couvreur
• France               Champagne Bailla Brut
• Af du sud           Pongracz Rosé Brut
• Chili                  Valdivieso Brut
• France               Champagne Philippe Fourrier Cuvée Prestige Brut
• France               Champagne Esprit Grand Cru / Champagne Baron Fuente
• Espagne            Cava Jaume Codorniu Pinot Noir Chardonnay Brut
• France               Champagne Mont Vergon Premier Cru Brut / Champagne Michel Mailliard
• Belgique            VMQ Cuvée Franco Dragone 2009 / Vignoble des Agaises
• France               Crémant d'Alsace Domaine Saint Rémy Cuvée Prestige / Ehrhart Philippe
• Chili                  Cordillera Brut Pinot Noir 2011 / Miguel Torres
• France              Crémant de Bourgogne Léonce Bocquet Brut
• Italie                Valdobbiadene Prosecco Superiore Docg Millesimato 2012
• Italie                L'Arte Spumantica Gewurztraminer Brut / Carpene Malvolti
• Suisse              Baccarat Cuvée Prestige Rosé de Pinot Noir Brut / La Cave de Genève

En ces temps difficiles je voudrais une fois encore revenir sur un point qui me paraît essentiel, à savoir le gaspillage alimentaire. Cela fait des années que les associations comme Slow Food abordent la question sur tous les angles. Les gouvernements européens ont semble t il pris conscience du phénomène et commencent à mettre en œuvre des démarches afin de remédier autant faire se peut au problème.
Cela va de la sensibilisation de tout un chacun pour ne pas jeter l'argent dans les poubelles car il s'agit bien de cela mais aussi à la peut être remise en cause de normes draconiennes qui finissent par être contre productives. Les grandes surfaces sont par exemples obligées de jeter les produits non consommés dont les dates arrivent à échéance mais, plus grave, elles se retrouvent dans l'obligation de les détruire plutôt que de les donner à des œuvres caritatives.
Pourquoi? Tout simplement car elles ont peur d'être attaquées en justice si un problème sanitaire venait à survenir si quelqu'un récupérait les aliments dans leurs poubelles.
Alors qu'il devrait être possible de monter des filières de récupération rapide pour des consommations immédiates et ainsi donc rester dans les limites des normes sanitaires établies.
Le gaspillage alimentaire est tellement un soucis, une question importante, que 2014 sera l'année européenne de la lutte contre le gaspillage alimentaire.

Les chiffres de la commission européenne:
Gaspillage alimentaire dans l’UE27 : 89 millions de tonnes par an (soit 179 kg par habitant)
- Prévisions pour 2020 (à défaut de mesures) : 126 millions de tonnes (soit une hausse de 40 %)

Origine du gaspillage :
- ménages : 42 % (ici, le gaspillage peut être évité à 60%)
- industrie agroalimentaire : 39 %
- détaillants : 5 %
- secteur de la restauration : 14 %

Sites à fouiner
http://alimentation.gouv.fr/reduire-de-moitie-le-gaspillage

http://europarlement.touteleurope.eu/suivez/actualites/details-actualite/actualite/janvier-2012-eviter-le-gaspillage-des-denrees-alimentaires.html

http://alimentation.gouv.fr/IMG/pdf/Pertes-gaspillages_RAPPORT270112_cle02c35d.pdf

Ce gaspillage n'est pas une fatalité, il dépend en grande partie de nous.
Si le geste final est la dépose dans la poubelle d'une denrée périmée, il faut prendre en compte tout ce qui a était nécessaire pour produire ces denrées, les conditionner, les transporter, les vendre.
Ce sont des milliers d'heures de travail qui aurait été plus utiles ailleurs, ce sont des dizaines de millions d'euros gaspillés. C'est aussi un coût écologique non négligeable.
Quand vous jetez une denrée périmée à la poubelle ce n'est pas que quelques euros que vous jetez c'est aussi le travail des hommes et la vie de certains autres.
Alors on peut faire évoluer les choses, bougeons nous, ensemble on peut faire évoluer les mentalités.

Sur ces quelques mots je vous souhaite une excellente semaine.

Gastronomiquement Votre, Lucullus