Les Chroniques de Lucullus n°377
Amis gourmands bonjour,
Cette semaine l'actualité est fournie. Je vais donc essayer de ne pas faire un roman.
Tout d'abord, et comme on n'est jamais mieux servi que par soi même, un petit mot concernant la Confrérie des Amis de Lucullus.
Nous tenons notre chapitre de rénovation samedi 20 avril dans une petit restaurant de Bourg la Reine (92).
Nous serons 25 à table sans compter les petits enfants. Pour un redémarrage c'est bien, surtout que tous ne peuvent pas être là. Évidemment, la semaine prochaine, je vous rendrai compte, dans ses grandes lignes, de l'évènement.
Maintenant et comme il se doit, un coup de gueule, car je les aime bien.
La vertu première, à défaut de résoudre le problème, est de se délasser. Cela fait tomber l'exaspération.
D'ailleurs ils le savent au boulot, lorsque je râle, faut pas me chercher, car on me trouve, et facilement en plus. (petit clin d'œil complice).
Mon premier coup de gueule de la semaine aura pour cible la Food and Drugs Administration (FDA), agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux.
Non contente de nous enquiquiner avec le Roquefort, elle vient de faire bloquer 500 kg de Mimolette à la douane au prétexte, fallacieux évidemment, que le taux de cirons, ces petits acariens microscopiques nécessaires à la réalisation de ce merveilleux fromage, était trop élevé.
Le problème c'est qu'il n'y a pas de normes établies concernant le taux de cirons.
Les plus malheureux dans l'histoire, ce sont les consommateurs et amateurs américains de la mimolette. Une page facebook américaine a même été créée pour l'occasion (save the mimolette).
Et puis m...e si maintenant on ne peut plus avoir de tome au cirons que nous reste t-il je vous le demande.
Allez donc dans un marché de Haute Loire et demandez une tome, pas celle située sur l'étal mais en dessous avec les fromages réservés aux connaisseurs. Vous m'en direz des nouvelles.
Revenons donc à la FDA, cette tracasserie politique n'est que le énième épisode d'une guerre commerciale. Dernièrement l'administration américaine entend même porter plainte auprès de la cour européenne, car elle ne peut utiliser les appellations château ou champagne pour nous refiler ses vins. Tout comme elle conteste notre droit à refuser des poulets lavés au chlore ou encore de la viande animale dopée aux hormones de croissance.
En plus si leurs vins étaient tous mauvais mais non il y en a d'excellents. Alors, qu'ils communiquent sur leurs terroirs et non sur les nôtres. En France même, il n'y a qu'une zone de Champagne. Elle est en Champagne et pas ailleurs.
Die, Vouvray, la Bourgogne, l'Alsace et j'en passe ont des pétillants qui valent largement certains champagnes mais ils ne revendique pas le nom de Champagne.
Non! Ils sont fiers, eux, de leurs terroirs et s'appellent Clairette de Die, Vouvray, Blanquette de Limoux, Crémant d'Alsace ou de Bourgogne.
Honnêtement quand est-ce que les cons vont arrêter de nous pourrir la vie.
Les cons, la seule race animale qui n'est pas en voie de disparition!
Vous vous souvenez peut être du Panier de Lucullus n°57 et 58 d'avril 2010 et du n° 143 du 17 juin 2012. (*)
Je parlais, dans ces paniers, des œufs et de leur qualité.
Un article de MétroFrance a aiguisé ma curiosité sur la question en titrant:
"Du neuf dans l'oeuf"
Que se passe t-il donc? Une nouvelle et énième réglementation, de nouvelles pratiques?
Non, plutôt un bilan d'étape et quelques avancées de la grande distribution.
Système U et Monoprix communiquent sur leurs bonnes pratiques.
D'autres enseignes comme Leclerc ou Carrefour l'ont fait en leur temps.
Rien de neuf mais il est bon de rappeler à tout ce qui change et ce qui ne change pas.
Les œufs sont classés de 0 à 3 selon la qualité et surtout les conditions d'élevage des poulets.
"3" étant la pire, la batterie pure avec 18 poules au m² et "0" étant de l'oeuf bio avec des poules élevées en liberté ou pour le moins 2,5m² par poule.
Les élevages ne respectant pas ces nouvelles normes subissent des restrictions de marché.
Les œufs non conformes doivent-être dirigés vers des casseries afin d'être transformés et vendus uniquement sur le territoire français.
Le cassage d'œufs industriels est un procédé agroalimentaire qui permet d'obtenir des ovoproduits à l'aide de machines spécialisées. Les œufs collectés dans les élevages sont cassés mécaniquement. Les blancs et les jaunes sont séparés, filtrés puis pasteurisés et conservés au froid à + 2 °C avant d'être expédiés.
Les coquilles peuvent être récupérées pour être réutilisées dans l'agriculture pour l'amendement des sols.
(source: Wikipédia)
Attention il ne s'agit pas là d'œufs déjà cassés ou incubés, ce qui contreviendrait aux règles sanitaires existantes.
Je ferai prochainement un point sur les œufs qui sont omniprésents dans notre alimentation.
La production des jus de fruits est en crise et notre portemonnaie aussi.
Les jus de fruits sont en crise du fait de l'augmentation importante du coût des matières premières.
En 5 ans le prix des pommes a augmenté de 60%, celui des pamplemousses de 115% et de 55% pour les oranges.
Pourquoi ces hausses?
Elles sont multiples, le coût de l'Euro, la demande de nouveaux pays dits émergents et de mauvaises conditions climatiques certaines années. Ajoutez à cela une augmentation de 75% du prix de plastique d'emballage et vous avez là les raisons de cette crise.
Soyez vigilants lors de vos achats, afin de faire des économies on pourrait voir arriver des pratiques commerciales et industrielles plus assouplies, si je puis dire.
Autre coup de gueule, je suis en forme ce dimanche.
Les scandales récents dans les productions alimentaires carnées ont poussé certaines organisations à prendre les devants en termes de traçabilités. Malheureusement tout le monde ne suit pas.
Explications:
La Fédération Professionnelle des Industries Charcutières, Traiteurs et Transformatrices de viande ou FICT vient de rejeter la proposition du syndicat des entreprises des viandes (Sniv-Sncp) concernant la traçabilité des viandes utilisées par les industriels de la charcuterie.
Dans une communiqué transmis à l'AFP la FICT déclare:
Les charcutiers français, en grande difficulté économique, ne souhaitent pas prendre cette mesure seuls en Europe et préfèrent attendre une décision de Bruxelles qui contraindrait l'ensemble des pays européens.
Là on peut comprendre la filière qui veut lutter contre une concurrence accrue.
Par contre l'argument suivant me laisse sceptique.
"La plupart des pièces (80 %) utilisées en charcuterie sont achetées sur le marché français mais compte tenu des spécialités de charcuterie, certaines sont insuffisantes en France en quantité ou en qualité".
Achetés sur le marché français d'accord mais est ce pour autant des porcs français et surtout des porcs de qualité?
Quand on voit ce que fournit la majorité des élevages on peut en douter.
Après les poules il serait temps qu'on s'occupe des cochons. Pour le coup, nos amis britanniques sont largement en avance sur le reste de l'Europe, en ce qui concerne les conditions d'élevage et de nourriture des cochons. Les technocrates sont encore à la traine.
"L'étiquetage de l'origine des viandes sur les produits transformés entraînerait inévitablement un déséquilibre des pièces au niveau européen, une augmentation des prix des matières en France sans que l'industrie ne puisse les répercuter"
Bref la qualité passe après le pognon alors que je suis persuadé que l'affichage de la qualité est un gage de meilleures ventes. Bref il vaut mieux taire une origine peut être douteuse, la suspicion étant là, que faire confiance à l'intelligence du consommateur. Je suis dubitatif.
Il existe cependant une appellation Viande de Porc Français, (VPF) comme il existe une appellation Viande de Bœuf Français (VBF). Elle représente à peu près 60% des viandes de porc vendues dans l'hexagone, soit 41% des références en rayons, selon la Fédération Nationale Porcine (FNP).
Dernière info, très importante car elle montre que certaines personnes sont prêtes à tout pour du pognon.
On s'en doutait déjà, je dois dire, mais c'est mieux en l'écrivant.
Une filière illégale d'antibiotiques pour animaux démantelée dans le Puy de Dôme!
Trois vétérinaires et deux pharmaciens ont été mis en examen car depuis plusieurs années, ils délivraient des médicaments sans suivis vétérinaires ni examens préalables des animaux et cela pour des centaines d'éleveurs.
Ils sont accusés d'avoir ouvert un établissement pharmaceutique sans autorisation et d'avoir cédé de grosses doses de médicaments antibiotiques, anti-inflammatoires, antiparasitaires sans justificatifs.
Selon un communiqué du Ministère de l'Intérieur, ces professionnels de la santé sont soupçonnés de manquements graves à la réglementation favorisant le développement d'antibiorésistance chez l'animal et l'homme.
La filière était très organisée car certains des mis en examens avaient créé un groupement d'intérêt économique ou GIE afin de matérialisé leur entente commerciale.
Toujours selon les sources judiciaires, l'enquête a révélé que les vétérinaires rédigeaient aux éleveurs des ordonnances de complaisance, hors examen clinique des animaux et sans réaliser le suivi sanitaire permanent prescrit par le code de la santé publique.
Les pharmaciens délivrant même des médicaments sans ordonnances. Celles-ci étant réalisées à postériori.
Moi je dis qu'il faut publier les noms de toutes les sociétés et de tous les éleveurs qui ont trempé dans l'affaire. Car on ne me fera pas croire que certains faits ont été commis à l'insu de leur plein gré!
Il faut interdire à jamais à ces éleveurs tricheurs et empoisonneurs d'exercer un métier en rapport avec l'alimentation.
Il faut interdire à jamais à ces vétérinaires et à ces pharmaciens d'exercer une profession en rapport avec la santé ou l'alimentation.
Les gens sans conscience ni scrupules doivent être punis. On ne doit pas pouvoir mettre impunément la santé ou la vie des gens en danger.
(*) Sur demande, je peux vous fournir l'intégrale des billets, en format odt, depuis septembre 2003.
Sur ces quelques mots je vous souhaite une excellente semaine.
Gastronomiquement Votre, Lucullus
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