Les Chroniques de Lucullus n°378

Écrit par Lucullus. Publié dans Les chroniques.

plumeAmis gourmands bonjour,

C'est fait, la Confrérie des Amis de Lucullus a réuni hier samedi le premier chapitre de sa renaissance.
Nous n'étions pas moins de 25 attablés pour cet événement.
Même si le menu ne fut pas à la hauteur de mes espérances, l'ambiance fut chaleureuse.
Je remercie ici tous les participants, tous les gousteuses et gousteurs pour avoir apporté leur gentillesse et leur bonne humeur.

Qualité culinaire
L'information n'est pas passée inaperçue mais un petit mot de ma part s'imposait.
Quinze 15 grands chefs français réunis au sein du Collège Culinaire de France ont lancé l'appellation "Fait maison".
Cela pour montrer la transparence en cuisine car selon le collège culinaire pas moins de 75% des restaurateurs font de "l'industriel".

Dans les fondamentaux annoncés, il est écrit sur le site de Collège culinaire de France:
Promouvoir les produits d’excellence et le travail des producteurs exigeants.
Il n’y a pas de grande cuisine – et tout simplement de cuisine – sans bons produits.
Et il n’y a pas de bons produits sans des producteurs passionnés ayant les moyens de vivre de leur travail.

Cette revendication est en parfaite adéquation avec l'ambition de la Confrérie des Amis de Lucullus qui est de défendre les terroirs et leurs produits et par la même les producteurs.

La démarche va en direction, des restaurants où, quel que soit le tarif, un restaurateur passionné résiste à l'industriel et s'attache au "fait maison" et à l'hospitalité.
Dans les reportages réalisés sur la démarche, Alain Ducasse, membre fondateur, oppose les "commerçants restaurateurs" aux "artisans restaurateur". Il faut dit-il un cuisinier en cuisine et non un réchauffeur de plats.

Transparence, qualité et hospitalité seront les maîtres mots de ces militants de la vraie cuisine.
Cette démarche est ouverte à tous, petites et grandes toques, mais le cahier des charges sans limites.
La demande d'adhésion se fera par l'intermédiaire d'un dossier validé ou non par le Collège.
L'accueil sera lui aussi très important et là ce sont les clients qui sont mis à contribution via le site du Collège car il y a trop de restaurants, dixit Alain Ducasse, où lorsque vous entrez, on vous fait la gueule.
La récompense sera l'apposition d'une plaque millésimée

Adresse à consulter: http://www.college-culinaire-de-france.fr
Affaire à suivre donc!

Vins
Voilà encore les lobbys américains aux première loges, toujours prêts à mener le combat mais pas forcément pour la bonne cause, celle du client.
Les USA se sont étonnés, le 1er avril dernier, que certains pays comme le Canada, l'Afrique du sud ou le Chili aient le droit d'utiliser les mentions Grand cru ou Château pour leurs vins et pas eux.

Le rapport sur les barrières douanières publié par la représentation américaine au commerce extérieur (USTR) indique, je cite:
"La réglementation de l'Union européenne sur les termes traditionnels restreint gravement la possibilité de producteurs de vins non européens d'utiliser des termes généraux ou évocateurs et commercialement porteurs pour décrire leurs produits vendus dans l'UE".

Le rapport indique, que pour pouvoir faire figurer ces termes sur les étiquettes, il faut l'accord des autorités européennes. Personnellement, je pense qu'on est en droit de vérifier ce que l'on veut nous vendre et nous faire consommer.

Dernièrement des producteurs de chez nous avaient protesté contre l'utilisation abusive du mot Champagne inscrit sur la carte d'un déjeuner officiel de président américain.

Abeilles
Des députés britanniques, de la Commission de l'environnement, demandent l'interdiction de pesticides néonicotinoïdes (chlothianidine, imidaclopride et thiamétoxam ). Dans un rapport diffusé le 5 avril ces députés demandent à Londres d'interdire ces traitements chimiques utilisés sur le maïs, le colza, le tournesol et le coton.

Une étude européenne est en cours sur la protection des insectes pollinisateurs mais tarde à sortir ses résultats. Pour autant la présidente de la commission parlementaire juge que les preuves scientifiques sont déjà suffisamment importantes pour exiger l'arrêt de l'utilisation de ses pesticides.
Une des études a démontré que l'effondrement des colonies d'abeilles a pour cause essentielles ces pesticides très particuliers.
Malgré cela, la commission ne demanderait qu'un moratoire, c'est à dire un statuts quo, sur l'usage des pesticides incriminés.

Les sociétés chimiques à l'origine de ces pesticides n'entendent pas ces mesures, y compris le moratoire, d'une bonne oreille et développe un stratégie agressive mais surtout, à mes yeux fumeuse.
"Un plan d'action" pour les abeilles propose d'accroître les terres agricoles consacrées à la culture de plantes riches en pollen et, je cite "de créer une contrôle de santé des insectes afin de développer de nouvelles solutions pour s'attaquer aux principaux facteurs de la mortalité des abeilles, parmi lesquels les parasites et les virus".
Ce plan vise selon la société Bayer à sortir de l'impasse au sein de l'UE sur la santé des abeilles.
Je ne sais pas ce que vous en pensez mais je trouve qu'on veut une fois de plus nous enfumer.
Il faut arrêter de nous prendre pour des cons et c'est à nous de dire ce que l'on veut ou non et pas aux industriels.

L'allemand Bayer et le suisse Syngenta commercialisent ces pesticides sous les noms de Cruiser, Gaucho, Régent, Poncho, Nuprid ou Argento.

En France ce sont les apiculteurs de l'UNAF ou Union Nationale des Apiculteurs français qui demandent au ministre de l'agriculture l'interdiction de ces pesticides et cela quelque soit la décision de la Commission européenne sur le sujet.
Henry Clement porte-parole de l'Unaf rappelle que le taux de mortalité des abeilles est passé de 5 % dans les années 1990 à 30 % aujourd'hui,et que la production nationale de miel a été divisée par deux pour tomber à 16 000 tonnes.

Aux USA aussi la bataille fait rage car 40 millions d'hectares de cultures sont soumises à des déversements de ces pesticides meurtriers. Des associations d'apiculteurs se disent prêtes à poursuivre en justice l'Agence de Protection de l'Environnement (EPA) pour avoir autorisé la mise sur le marché de 11000 pesticides et cela sans vrais test d'innocuité grâce à une faille réglementaire.

La pêche chinoise pille les océans
Une étude, publiée le 4 avril dans la revue Nature, de l'université de Colombie Britannique menée pas Daniel Pauly montre la mainmise chinoise sur les ressources halieutique, le poisson et sur le déclin de rapide des stocks ente 2000 et 2011.

Cette étude, précise, montre comme la gouvernement chinois ment en déclarant à la FAO une prise annuelle  de 368 000 tonnes sur ces ressources alors qu'elle est en estimée entre 3,4 et 6,1 millions de tonnes.
La FAO est l'organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.
La valeur du poisson débarqué de l'étranger par la Chine s'élèverait à 8,9 milliards d'euros chaque année.

Ce sont les côtes africaines qui sont les plus pillées grâce bien souvent à des complaisances locales.
Cependant, des gouvernements africains mais aussi des organisations non gouvernementales, dénoncent les chalutiers géants qui restent dans les eaux poissonneuses de l'Afrique de l'ouest. Ce mêmes bâtiments alimentent directement des navires usines-frigo en pleine mer.

La Chine sévit sur tous les continents y compris l'Antarctique mais c'est en Afrique avec 3,1 millions de tonnes que les prises sont les plus conséquentes.

Les scientifiques et les experts s'inquiètent de ces pratiques qui consistent à envoyer très loin de leur port d'attache des navires qui seront ensuite vidés par des bâtiments usines. Ces pratiques mettent en danger des zones qui jusqu'ici étaient épargnées par la surpêche.

Mais il ne faut pas oublier que si les Chinois utilisent cette forme d'industrie ce sont les Européens et les Américains dans les années 80 puis les Russes, les Japonnais et les Coréens dans les années 90 qui ont largement répandu ces pratiques.
Si à l'époque ces pays achetaient des licences auprès des gouvernements locaux, il semble que les Chinois ne s'embarrassent pas de ces préalables.

Sur ces quelques mots je vous souhaite une excellente semaine.

Gastronomiquement Votre, Lucullus

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