Les Chroniques de Lucullus n°387

Amis gourmands bonjour,

IGP et arts de la table
Si un bon repas est un grand moment de convivialité, la manière dont on le prend ajoute à son plaisir.
Avoir le bon verre pour le bon liquide, le couvert adapté au plat que l'on mange, tout cela relève de l'art de la table et participe pleinement au repas.
Comme beaucoup, j'ai un service de table en porcelaine et je n'hésite pas à le sortir très régulièrement sans attendre une l'occasion particulière.
Par exemple, je trouve le poids d'un couvert tout à fait important. Pour moi, il se doit d'être pesant mais point lourd. On doit le sentir en main mais il ne doit pas la fatiguer.
Les arts de la table relèvent bien souvent de la tradition. C'est très vrai pour les verres.
La taille et l'épaisseur du verre avec lequel on va boire doivent être adaptées à la boisson servie.
Je n'imagine pas boire du champagne dans un tasse et un chocolat chaud dans une coupe.
Cela paraît une évidence de le dire même si techniquement rien ne s'y oppose.

Nous avons la chance en France d'avoir des fabricants de porcelaine renommés comme la manufacture de Sèvres, Giens et surtout Limoges.
Justement c'est Limoges qui mène le combat contre la contrefaçon. Limoges veut son appellation contrôlée ou plus exactement son IGP, afin de mieux combattre les pilleurs.
La DGCCRF estime qu'une centaine de produits auraient, en France, vocation à bénéficier d'une IGP, tel le savon de Marseille ou la dentelle de Calais.

Quizz
Avec 11,2 milliard d'euros c'est le deuxième poste de recettes commerciales à l'étranger après l'aéronautique
Qui suis-je?

Je suis? je suis?
Je suis le vin!
La France a vendu 650 millions de litres de vin à l'export en 2012, soit une augmentation de 3% par rapport à 2011.
195 pays achètent du vin Français. En tête arrivent les USA suivis du Royaume Uni, de la Chine et de l'Allemagne.

Pêches en eaux profondes
Les ressources halieutiques étant en diminution, les pilleurs des mers s'attaquent depuis un moment déjà aux eaux profondes afin de proposer à la vente des espèces nouvelles
Les 17 et 18 juin dernier, à Bruxelles, s'est tenue une session de la commission chargée du dossier au parlement européen. Ce fut chaud, très chaud.
Cela fait plus d'un an que Maria Damanaki, commissaire européenne chargée de la pêche, essaie de faire interdire dans l'atlantique Nord-Est la pêche à des profondeurs comprises entre 400 et 1800 mètres.
Cela malgré l'opposition des gros pays pêcheurs que sont la France, l'Espagne, le Portugal et la Grande Bretagne.
Cela concerne essentiellement le Grenadier de roche, le Sabre noire et le Linge bleu
Bien sûr les pays les plus touchés par cette mesure, ont fait un lobbying important allant presque, je dis bien presque, à faire croire que ce type de pêche était durable.
Après d'âpres luttes politiques, le vote de la commission leur a été défavorable.
Le Parlement réuni en session plénière devrait se pencher sur le dossier à l'automne et la bataille n'est évidemment pas terminée.

Deux des caractéristiques des poissons de grands fonds sont leur longévité et surtout leur reproduction tardive.
Les ONG montent au créneau.
Claire Nouvian, directrice de l'ONG Bloom, se bat pour faire arrêter le chalutage de grand fond.
Le 8 juin, elle publiait dans Le Monde, d'où est extrait cette information, un appel solennel à François Hollande, signé entre autres par Robert Badinter, Jean-Louis Borloo, Chantal Jouanno, Anne Hidalgo et Michel Rocard et de nombreux chercheurs.
En février dernier elle dénonçait devant les députés européens l'absence de rentabilité de la principale flotte français de pêche profonde, à savoir la Scapêche, qui n'est autre que le groupe Intermarché.
Forcément l'armement nie et les maires des villes de Lorient et Boulogne montent en lice pour dénoncer le risque économique d'une telle interdiction. L'écologie raisonnée, ils s'en foutent.
Il faut dire qu'en Bretagne l'écologie n'est qu'un lointain souvenir. La France venant d'ailleurs d'être condamné par l'Europe pour une absence de résultats sur les pollutions aux algues vertes essentiellement dues au lisiers des éleveurs de porcs.

Cité de la gastronomie
Lyon rejoint le réseau des Cités de la Gastronomie
Suite à l'inscription du repas gastronomique à la Française au patrimoine culturel immatériel de l'humanité, la France a obligation de mettre en place un plan de gestion défini en 2011
6 villes se sont portées candidates:
Beaune, Chevilly-Larue, Dijon, Lyon, Tours et Versailles.
Des cinq dossiers examinés le 15 octobre 2012, seul celui de Versailles a été rejeté.

Le réseau des Cités de la Gastronomie a été officiellement lancé le 19 juin 2013, avec 4 cités ayant chacune sa spécificité:

• Dijon sera le  pôle de référence pour la culture de la vigne et du vin,
• Lyon officiera dans la thématique de la nutrition et de la santé,
• Chevilly-Larue (Rungis) sera pilote pour le développement et l'animation des marchés, des produits et des enjeux liés à l'approvisionnement des centres urbains
• Tours s'occupera plus particulièrement du domaine des sciences humaines et sociales

Beaucoup plus d'info à cette adresse:
http://alimentation.gouv.fr/reseau-des-cites-de-la-gastronomie-2610

Bisphénol encore et toujours
Alors même que de nouvelles études viennent corroborer les études précédentes il va falloir attendre à minima 2015 pour ne plus avoir de bisphénol dans notre alimentation.
Ce produit qui a pu sembler miracle est en fait une abomination au même titre qu'à pu l'être le DDT ou l'amiante.

Le 12 juin dernier, une nouvelle étude est parue dans la revue Environmental Heath Perspectives (EHP).
C'est une équipe française de l'unité de toxicologie de l'institut national de la recherche agronomique (Inra) qui en est à l'origine.
Cette étude conduite par Pierre-Louis Toutain, professeur à l'Ecole nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT), montre  que le BPA peut entrer dans l'organisme via la muqueuse située sous la langue.
Une telle voie d'exposition permettrait d'expliquer les forts taux d'imprégnation de la population humaine.
Ces résultats sont susceptibles de contraindre les agences de sécurité sanitaire à revoir leurs évaluations des risques présentés par le bisphénol A.
Pour plus d'information allez au journal Le Monde à la rubrique santé du 14 juin

CREE
le Centre des Ressources et d'Éducation à l'Environnement est situé dans une ancienne école du 13ème arrondissement (arrdt) de Paris.
La cour est emplie de verdure, de fleurs ,d'arbustes, de légumes et d'ides de recyclages pour des bâches, des palettes de chantier....
Le but est de faire venir des écoliers afin qu'ils puissent être au contact de la terre et de la nourriture qu'elle nous apporte.
C'est d'autant plus important que nos petits citadins sont rarement au contact d'un tel environnement.

Souvenez-vous de la chronique du 26 mai sur les enfants qui ne reconnaissent pas les légumes qu'ils ne mangent pas et même ceux qu'ils mangent.

Donc au CREE si les enfants viennent s'esbaudir, c'est aussi ici que l'on forme les animateurs des centres de loisir à l'éducation à l'environnement et aux bases du jardinage.
Les professeurs qui le désirent peuvent bénéficier d'une formation et de conseils en jardinage dispensés à la Maison du Jardinage près des anciens entrepôts de Paris Bercy dans le 12ème arrdt.

Dans Paris, mais je pense aussi en province, beaucoup d'initiatives sont prises pour amener les enfants à une vraie perception de leur nourriture.
Ainsi, dit l'article dans lequel je puise une partie de mes sources, sur les 660 établissement scolaires de Paris la moitié comptent des jardins pédagogiques. Malheureusement beaucoup d'entre-eux ne résistent pas au temps et ne sont donc pas pérennes.
Voici les adresses utiles
Centre de ressources d'éducation à l'environnement (CREE)
40, rue Corvisart 75013 Paris
Tél. : 01 45 88 29 32

Maison du Jardinage
Parc de Bercy - 41 rue Paul-Belmondo, 75012 Paris  
Tél. : 01 53 46 19 19
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Sur ces quelques mots je vous souhaite une excellente semaine.

Gastronomiquement Votre, Lucullus