Les Chroniques de Lucullus n°413

Écrit par Lucullus. Publié dans Les chroniques.

plumeAmis gourmands bonjour,

J'ai plein de choses à vous raconter mais elles attendront la semaine prochaine.
Il y a des fois où se prendre la tête paraît insignifiant et cette semaine c'est le cas.
Je préfère vous raconter une histoire, une histoire comme je les aime.
Une histoire qui raconte la France de la campagne, de nos terroirs.
Une histoire de promenade dans la France profonde.
Une histoire d'une visite loin des villes trépidantes et stressantes.
Une histoire qui m'a fait cette semaine partir de Paris descendre la vallée de l'Yonne par Sens et Auxerre, pour aller voir un ami, Serge dit le Géant Vert.
Une histoire qui m'a fait emprunter la nationale 6. Vous allez m'objecter que le fou chantant a chanté la Nationale 7 mais rassurez-vous je ne chanterai pas, je vous la raconterai seulement.
Tout d'abord nous avons fait, je n'étais pas seul mais avec mon épouse, une halte appétissante à Avallon, charmante petite ville de l'Yonne. Cité celte, puis romaine qui a toujours su mettre en valeur son patrimoine historique.
Là sur la place du marché se trouve "Chez Manu" petit restaurant de cuisine traditionnelle, avec un accueil adorable et des œufs en meurette fantastiques tout comme le filet de sandre à l'Irancy.
Il fallait bien reprendre notre périple jusqu'à Mazenay en Saône et Loire, lieu de notre villégiature. Cela ne pouvait se faire sans une halte touristique à Beaune. Haut lieu viticole s'il en est. Pour aller d'Avallon à Beaune vous êtes obligé de passer par des lieux extraordinaires, presque mythiques en fait. Je vous en cite quelques uns, Savigny les Beaune, Aloxe Corton. Les noms font références aux vins évidemment mais, il faut prendre son temps de pérégriner dans la campagne l'apprécier, voir le travail des viticulteurs et des paysans. Voir comment ils prennent soin de leurs terroirs.
Ce paysage très vallonnée réservait des surprises à chaque passage de colline, presque de virage.
Beaune, c'est la place forte des vins de Bourgogne avec son très célèbre Hospice de Beaune. C'est joli, surtout la vieille ville mais j'ai trouvé cela surfait, bobo, m'as-tu-vu. Après donc le tour des hospices et l'achat de quelques pots de moutarde locaux, de chez Edmond Fallot nous voici partis à Maenay via Nolay.
Edmont Fallot est peut être le dernier fabricant de moutarde artisanale en France. C'est une moutarde IGP (Indication Géographique Protégée) certifiée IFS (International Food Standard)
La route n'est pas bien longue mais ô combien évocatrice de bons moments. Pensez donc, tout au long des 50 km nous sommes passés à Pommard, Volnay, Monthélie, Auxey-Duresses, Meursault.
N'en jetez plus!
Nous voici donc chez notre hôte pour une soirée toute à la fois gastronomique et enrichissante sur la connaissance des lieux et de la vie des habitants du cru, des autochtones. Une nuitée réparatrice fut la bienvenue.
Lorsque vous êtes à Mazenay, vous êtes à deux pas du magnifique château de Couches, mais en ce matin nos pas nous guidèrent plutôt vers Autun et ses ruines Gauloises et Romaines. Nous sommes évidemment sortis des routes directes pour emprunter des chemins de traverses, afin de profiter pleinement des somptueux paysages en passant par Saint-Gervais les couches ou encore Collonge la Madeleine.
Autun est une petite ville au charme quelque peu suranné mais où il fait, je pense, bon vivre, loin de l'agitation des grosses cités.
D'augustodunum il reste peu de chose mais le théâtre romain ou les portes d'Arroux et de Saint-André sont encore là pour montrer la puissance de Rome. Autun c'était aussi la capitale du peuple gaulois des Éduens. D'eux aussi il reste des vestiges comme le temple dit de Janus mais aussi le monument funéraire de Couhard.
Ce fut l'occasion de déjeuner au Chateaubriant, chez Eric et Richard Brown, excellent établissement travaillant sur du produit frais et possédant une cave à faire envie. Les rognons de veau et la joue de bœuf aux escargots nous ont fait saliver mais accompagnés d'un Givry ce fut parfait.
Le seul désagrément de cette balade fut la bruine qui est venue perturber quelque peu notre visite. Mais il aurait fallu beaucoup plus pour nous faire renoncer.
Notre séjour Bourguignon tirait à sa fin aussi nous avons repris notre route vers Chalon-sur-Saône, passant par le fameux château de Couches mais aussi par les villages aux noms évocateurs comme Mercurey, non loin de Rully.
Chalon-sur-Saône est une petite ville tranquille renfermant des trésors gastronomiques. Dans la rue de Strasbourg sise dans une petite ile formant boucle,pas moins de 6 restaurants indiqués au Michelin et notés tout à la fois par le Petit-Futé et par le Routard. Je crois bien n'avoir jamais vu une telle concentration.
Nous avons déambulé dans la zone piétonne fort étendue et le soir venu nous avons fait escale au Cha'lon, place du Châtelet chez un maître restaurateur. C'est la première fois de ma vie que j'ai dégusté une andouillette AAAAA qui avait cuit 14 heures à basse température. Le tout arrosé d'un Chablis et je dois dire que ce fut là, une réelle découverte. Ce restaurateur ne travaille qu'avec des produits frais et crus Quel régal.
Rentré au gîte une bonne nuit nous fut salutaire.
Nous sommes partis le lendemain, déçus de ne pouvoir découvrir plus avant les trésors de ce coin de France. Nous nous sommes rendus à Jarrie près de Grenoble. Fidèles à nos habitudes de transhumance, nous avons emprunté un maximum d'itinéraires secondaires. C'est comme cela que,plutôt que de passer par Chalon-sur-Saône et prendre l'autoroute nous sommes passés par Givry, la forêt de la Ferté pour traverser la Saône et rejoindre la route de Bourg en Bresse.
Ah la Bresse, là aussi il faudra que nous revenions. Ce sera la seconde fois mais il me tarde déjà d'y aller.
Mis à part l'extraordinaire gastronomie Bressanne, ce que j'adore là bas ce sont les maisons et plus particulièrement les fermes. Ces grosses bâtisses avec leurs toits énormes débordant de tous bords sont magnifiques.
J'ai été, je dois dire, déçu de ne pas pouvoir m'arrêter à Bourg en Bresse pour déguster, comme je l'ai déjà fait, des quenelles de brochet et de la poularde de Bresse. Mais promis je reviendrai.
Nous sommes donc allés plus loin dans le Bugey. C'est un petit coin de France méconnu mais pourtant charmant entre Rhône et Ain. Là aussi, la gastronomie est à l'honneur entre les diots bugistes, les bugnes, le Saint-Genix et les quenelles sauce Nantua (Haut Bugey), la tarte à la lie de noix, il y a de quoi réjouir les papilles d'un honnête homme. Tout cela ne doit pas faire oublier les crus du Bugey avec comme bonnes appellations le Virieux le grand ou le Cerdon
Dans le Dauphiné, terme de cette étape nous sommes allés en famille notamment visiter mon cousin restaurateur à Seyssin près de Grenoble et patron de l'Atelier des Gourmets.
La semaine avançait et le retour au bercail se précisait. Là encore nous avons fait fi des facilités autoroutières pour pouvoir encore nous promener dans la campagne. Certes nous n'avons fait qu'y passer mais les campagnes de Cluny  ou de Charolles, patrie du bœuf charolais, nous ont conquis. Le Morvan, ancien pays français, est une région bien méconnue et malheureusement souvent décriée à cause de ses hivers rigoureux. C'est une grave erreur, le Morvan c'est magnifique. Ces successions de collines toutes pareilles mais toutes à la fois dissemblables sont un bonheur à traverser. Les villages sont typiques de la vie des campagnes, paisibles mais vivants.
Notre route nous conduisit ensuite à travers le Nivernais, la Puisaye et le Gâtinois-Français mais c'est là une autre histoire.

Sur ces quelques mots je vous souhaite une excellente semaine.
Gastronomiquement Votre, Lucullus

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