Les Chroniques de Lucullus n°440
Amis gourmands bonjour,
Je n'étais pas décidé à parler de nouveau du salon de l'agriculture de Paris mais en fait toute la presse régionale s'y intéresse et je scrute 50 quotidiens régionaux toutes les semaines.Tradition et modernité
Tout d'abord dans l'Echo du Centre un article sur la race limousine et l'action de l'interprofession pour gérer le livre génétique ou Herd-Book.
L'interprofession a donc créé une entité appelée Créalim afin de regrouper des coopératives régionales d'insémination artificielle déjà existantes. Ceci pour valoriser au mieux la race Limousine et son exportation.
Le Herd-Book Limousin est partenaire actif de cette entité ce qui lui permettra de sortir de son rôle nominal à savoir l'orthodoxie de la race Limousine et ainsi participer son rayonnement.
Rayonnement international car les trois coopératives vendent déjà à l’étranger quelque 500.000 doses par an. La création de Créalim est là pour permettre un accroissement des ventes de l'ordre des 100.000 à 200.000 doses supplémentaires.
L'objectif annoncé par Bernard Giraud, directeur de Créalim, est clair, l'exportation de masse.
Pour cela le Créalim s'appuiera sur les fondamentaux de la race à savoir ses qualités maternelles et son aptitude aux croisements.
Source: L'Echo du centre
http://www.l-echo.info/article/region/2015-02-27/nouvel-outil-pour-race-limousine-31056.html
Nouvelles régions agricoles, un enjeu majeur
Au 1er janvier2016 une nouvelle grande région agricole verra le jour Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin
C'est pourquoi les actuels 3 présidents de région ont donné une conférence de presse pendant le salon sur le stand de la région Poitou Charentes.
La réforme donnera, selon eux, naissance à la première région agricole française.
Les chiffres fournis sont éloquents : 85.000 exploitations, 180.000 emplois, plus de 9,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
Le président de l'Aquitaine allant jusqu'à annoncer que cette nouvelle région sera "La plus grande région gourmande de France".
Ce qui m'intéresse dans l'article c'est l'annonce de la mise en avant des filières courtes et des pôles de compétitivités. C'est aussi la prospective liée aux changements climatiques et à leurs influences sur l'agriculture de demain pour ce territoire.
C'est encore le volonté affichée de développer la qualité des productions, notamment du bio, facteur de création d'emplois. En effet au-delà de la subsistance de masse, je pense que la France a la possibilité de hausser la réelle qualité de ses productions en passant par une agriculture raisonnée et même bio.
Source Centre Presse
http://www.centre-presse.fr/article-372102-le-poids-lourd-de-la-grande-region.html
Fermes industrielles
La confédération paysanne annonce que pas moins de 29 projets sont en cours de réalisation ou existent déjà sur notre territoire.
2 200 laitières à Monts (Indre-et-Loire)
23 000 porcelets à Trébrivan (Côtes d’Armor) et à Poirou (Vendée)
250 000 poules dans la Somme...
Il existe aussi des usines végétales, selon ce même syndicat, avec notamment une production de tomates sur 40 Ha en Charentes (j'en ai déjà parlé dans une autre Chronique). Le syndicat estimant que 2-3 ha c'était déjà beaucoup.
Je ne reviendrai pas sur les propos de ce syndicats car le but n'est pas là pour autant.
Il ne faut pas se leurrer, ce genre d'usine est appelé à se développer. Ce qui m'interroge ce n'est pas de mettre 600 vaches là où il y en avait 200 mais plutôt les conditions d'élevage.
Sont elles correctes, respectueuses des normes établies et surtout contrôlées par qui de droit ?
Je suis persuadé qu'elles peuvent même faire mieux, en terme de qualité, que les fermes intensives actuelles.
Ce qui est important c'est aussi le projet humain. Si ces fermes naissent du regroupement de petits producteurs qui ne survivent que par des aides de la PAC alors je dis OK. Par contre si elles ne sont issues que des vues purement industrielles de financiers alors je dis stop.
Le ministre de l'agriculture ne s'y trompe pas et j'espère qu'il suivra les dossiers avec toute l'attention requise pour éviter les éventuelles dérives. En Europe de nombreuses fermes industrielles existent, sont viables et peuvent, par leur modernité, permettre un traitement des animaux meilleur que ne le font certaines petites ou moyennes structures de stabulation.
Là où personnellement je mettrai un gros bémol, c'est dans la production de volailles.
Autant pour les vaches laitières je peux comprendre que la stabulation soit une nécessité, autant pour les volailles, l'enfermement me semble préjudiciable à la qualité de la viande fournie.
La viande c'est du muscle et un muscle atrophié, faible, donne une mauvaise viande bouchère. De plus, des poules tiennent moins de place que les vaches en terme d'occupation de sol. C'est une lapalissade mais elle est bonne à dire.
Source Le journal de Saône et Loire
http://www.lejsl.com/actualite/2015/02/20/fermes-usines-une-trentaine-de-projets-en-france-selon-la-confederation-paysanne
Concours agricoles
Très bon article du Journal de Saône et Loire.
Les concours agricoles ont de tout temps existé. Ils symbolisent la réussite des éleveurs qui s'y étant soumis ont gagné.
C'est toujours une fierté de se présenter puis d'en ressortir primé.
Serge Vincent de Oudry et Hugues Pichard de Montceau, tous les deux de Saône et Loire, sont les premiers lauréats de cette présentation 2015. le premier pour sa Charolaise de 7 ans et son veau le second pour son taureau lui aussi de race charolaise.
En attendant la révolution technique prévue en 2016 (*) les éleveurs sont soumis aux sentences des juges venus se rendre compte des qualités des animaux présentés à leur sagacité.
(*) En 2016 par ponction de cartilage et analyse de l'ADN on pourra, dès la naissance, avoir des connaissances sur le futur du jeune animal en terme de développement, vitesse de croissance, résistance aux maladies, tendreté....
Source Le Journal de Saône et Loire
http://www.lejsl.com/edition-montceau/2015/02/27/le-jour-de-gloire-est-arrive-pour-deesse-et-hongrois
Histoire de foire
Si je dis que les foires existent depuis très longtemps les travaux de Claude Chermain le prouvent.
C'est en 1342 que les moines d'Autun vont récupérer du Duc de Bourgogne tous les droits de police, de redevances et droits d’aubaine sur les foires de la Saint-Nazaire, de la Saint-Ladre et de la Révélace.
L'aventure durera jusqu'en 1789 avec l'abolition des droits.
Retrouvez l'excellent et très complet article du JSL
Histoire d’antan - Autun - Claude Chermain
Les foires autunoises, trésors des chanoines
Source : Le journal de Saône et Loire (JSL)
http://www.lejsl.com/edition-autun/2015/02/28/les-foires-autunoises-tresors-des-chanoines
Exportation
Si le Salon de l'Agriculture fait le bonheur des enfants qui le visitent c'est aussi un rendez-vous professionnel international de première importance.
De nombreuses délégations étrangères sont venues de tous horizons pour se rendre compte de la qualité de nos productions notamment ovines.
Le collectif Coram assure la promotion et le développement des races (ovines et bovines) des Alpes, Pyrénées, Massif central et Corse. Depuis 3 ans il se démène pour faire connaître nos cheptels de montagnes aux éleveurs étrangers.
Le président de la Coram, Jean-Luc Chauvel, déclare que si la production française ovine est déficitaire, cela n'empêche pas d'avoir les yeux tournés vers l'export afin de péréniser les productions et d'assurer de nouveaux débouchés à nos éleveurs.
C'est pourquoi les délégations étrangères sont toujours invitées à venir sur le stand du collectif. A voir le nombre de celles-ci , je pense que la Coram est sur un bon chemin.
Certes ils y a des règles commerciales qui prédominent comme celle de ne pas parler de géopolitique mais aussi de celle de porter à la dégustation des visiteurs des morceaux issus des 34 races de massifs.
Il faut bien reconnaître que les spécificités des ces races de massifs ont de quoi séduire les producteurs étrangers.
« Les élevages adhérents sont dans des démarches qualité. Nos animaux sont fonctionnels. Ils ont des capacités à se déplacer en zones difficiles, des qualités maternelles, des capacités à valoriser les ressources locales, à vivre en troupeau et accepter l’humain. »
Des partenariats sont noués notamment avec la Biélorussie pour le développement de fermes pilotes de 2500 à 3000 brebis.
Source La montagne
http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/2015/02/25/les-eleveurs-etrangers-seduits-par-la-qualite-des-races-de-massifs_11342301.html
Il y a tellement à dire sur ce Salon que je publierai bientôt une autre Chronique le concernant mais surtout convcernant le monde de l'agriculture.
Sur ces quelques mots je vous souhaite une excellente semaine
Gastronomiquement Votre, Lucullus
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