Les Chroniques de Lucullus n°448
Amis gourmands bonjour,
Le don obligatoire des grands magasins des marchandises en fin de vie
C'est très bien.
Je le dis tout net, je trouve cela bien même si la démarche politique me semble totalement hypocrite.
J'ai entendu un député trouver scandaleux le fait de mettre de l'eau de javel sur des produits encore consommables.
Plusieurs questions se posent.
- Pourquoi les magasins jettent-ils des produits encore consommables?
- Pourquoi mettre de la Javel?
Ils jettent des bons produits car il y a une date limite de consommation ou DLC qui n'a, en fait, que peu à voir avec une limite de dangerosité mais qui est en fait un système marketing des producteurs pour faire tourner les stocks et les usines.
On peut très bien garder des yaourts pendant 15 jours après la fameuse DLC pour peu qu'on ne rompe pas la chaîne du froid. Je le fais depuis des années.
On peut garder un bouteille de bière dans des conditions normales bien après la date prévue et cela pendant quelques mois, idem pour bon nombre de conserves.
Pourquoi l'eau de Javel, c'est là l'hypocrisie
il faut quand même savoir que des magasins ont été condamnés pour avoir laissé à porter de main des produits jetés aux détritus et qui se sont avérés nocifs une fois consommés.
Les consommateurs en question ont été malades et ont porté plainte ; ce qui, à mon avis, est déjà un comble, que la justice leur donne raison me semble encore plus ahurissant.
D'où une précaution de la part de ces magasins.
Il y a aussi un deuxième aspect.
Les magasins ne voulant pas fournir de la nourriture gratuite à des gens qui éventuellement auraient pu l'acheter car tout le monde sait bien que la fameuse DLC est une supercherie au point que la Grande Bretagne d'ailleurs entend la supprimer officiellement.
On voit bien que le principe de précaution mis en place au fil des années est une absurdité.
Les magasins en sont à jeter des produits 6 jours avant la DLC pour bien montrer aux consommateurs qu'ils sont prudents.
On va devenir chèvre avec tout ce micmac mais surtout on encourage le gaspillage.
Où est donc le bon sens?
Certainement pas dans ce principe de précaution qui n'est en fait qu'une couverture pour éviter les recours aux tribunaux qui sont devenus une triste réalité.
Vouloir diminuer le gaspillage alimentaire par 2 en 10 ans c'est très bien.
Mais pour quoi en 10 ans et pas en 4 par exemple ?
On pourrait aller plus vite en responsabilisant les gens ou si nos dirigeants avaient des coucougnettes.
Mais quand on parle de responsabilisation on touche à un tabou. Il faut bien savoir que maintenant si quelque chose ne va pas c'est la faute de la société et non plus des gens qui la composent.
Quand à savoir si nos dirigeants ont des coucougnettes autant attendre qu'il neige au Sahara.
Alors c'est fait, les grands magasins vont devoir donner aux associations qui en feront la demande.
Si mes chiffres sont bons environ 15-20 % des magasins en donnent déjà.
Comment vont faire les associations quand les 80 ou 85 % restant vont donner?
Auront ils alors la logistique nécessaire, où va t-il falloir que l'état y mette du sien et donne là aussi de l'argent public pour au final nourrir gratuitement des gens?
Ne croyez pas que je suis insensible bien au contraire. J'ai moi même connu le fait de manger un jour sur deux et je connais la question. Mais il y a des questions de fond qu'il est toutefois bon de poser. Ne serait ce que pour donner non pas une justification mais une explication.
Ensuite ces mêmes grands magasins pourront donner également pour la nourriture animale.
Encore une fois comment gérer tout cela et avec quel argent ?
Là aussi de l'argent public?
Donc on va peut être donner de la nourriture à des vaches qui vendent ensuite leur lait à Lactalis premier ou second groupe mondial dans son domaine ?
On veut voir de la transparence dans tout cela.
Art. 15. de la déclaration des droits de l'homme de 1789
La Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration.
Il faut donc exiger de l'état un maximum de transparence notamment sur ce type de question.
Humoristiquement je me pose la question de la DLC et du don qui en découle pour le foie gras, le saumon fumé, le pain surprise, les éclairs au chocolat. Oui je sais, je suis un peu cynique mais j'aime ça.
Je pense surtout que les magasins vont faire durer les ventes jusqu'à la limite de la DLC.
C'est elle qu'il faut revoir c'est impératif. Elle participe directement au système du gaspillage.
Encore une question qui reprend celle de la responsabilité individuelle.
Quid du gaspillage des ménages?
Il suffit de regarder les chariots dans les magasins pour se rendre compte de la gravité de la situation.
Quand on voit des familles de 4 personnes acheter pour 10 on ne s'étonne pas.
Il y a aussi le comportement de certains qui, une fois le paquet entamé, ne veulent pas le conserver au frigo de peur de quelque chose, dont on se demande bien ce que c'est, et qui préfèrent jeter le paquet en question.
Vous me direz que cela ne concerne au final que son porte-monnaie.
Pas du tout car pour pouvoir jeter il a d'abord fallu toute une chaîne pour créer le produit et le mettre en vente. Ce qui représente des sommes monstrueuses au final.
Tout le monde jette, y compris moi, car cela m'arrive, même si c'est extrêmement rare.
Un fruit qui a pourri dans le fruitier, une crème entamée et pas mangée assez rapidement et qui a tourné.
C'est à peu près ce que je peux jeter
Et vous, faites votre examen de frigo.
C'est quoi ce vin?
Dans la région de Cognac les plantations de vignes tant pour la consommation ou pour la fabrication de vin mais également de Cognac sont réglementées.
En ce moment une très forte demande de plantation de vignes et notamment d'ugni blanc, sans indication géographique se fait jour.
L'Union générale des viticulteurs de l'AOC cognac redoute une manœuvre derrière cette très forte demande.
L'ugni blanc est le cépage majoritairement utilisé dans la création du cognac.
L'UGVC suspecte une entourloupe et a publié un communiqué en ce sens, intitulé "l'UGVC juge les prix d'achat inacceptables"
Le syndicat viticole évoque ici un débouché secondaire de la région, qui enregistre un attrait surprenant.
Alors que 300 hectares de droits de plantation ont été octroyés aux vins sans IG (indication géographique), les demandes atteignent 850 hectares.
Ce qui étonne Stéphane Roy président de UGCV c'est cet engouement pour des contrats si peu rémunérateurs.
Est ce pour contourner les droits de plantation?
L'UGVC fait état de prix constatés "entre 20 et 30 euros l'hectolitre", soit un chiffre d'affaires de 5 000 euros par hectare, quand le coût de revient d'un hectare d'ugni blanc est estimé entre 6 500 et 8 000 euros.
D'où le qualificatif de "prix inacceptables".
L'UGCV se demande si ces producteurs ne vont pas détourner leur production vers la filière cognac plus rentable.
Ils ont la frite pour les moules
Depuis le 1er mai, les producteurs charentais de moules pourront afficher un "label rouge", garantie pour le consommateur d'une filière de haute qualité.
L'INAO qui est l'institut de l'origine et de la qualité en charge des dossiers label rouge, AOC, IGP… a publié l'arrêté du 16 février, signé au bénéfice de l'organisme de défense et de gestion association des producteurs de moules de filières des pertuis, filière de haute mer.
Cela concerne des producteurs de Charente-Maritime pour l'essentiel et quelques producteurs vendéens.
Après contrôle, 500 à 1000 tonnes de moules seront susceptibles de bénéficier de ce label entre le 1er mai et le 31 octobre.
Que dit l'arrêté?
Une moule ne pourra être label rouge qui si elle a été élevée sur filières.
Celles ci devront être longues de 100 m à l'hectare et immerger les moules jusqu'à 4 mètres de profondeur.
Ces moules devront avoir été captées à moins de 90 kilomètres de leur lieu d'élevage.
La taille de la moule sera à minima de 45 mm avec un remplissage supérieur à 28 % ce qui représente 70 g de chair.
Pour leur conditionnement qui aura lieu dans les 24 heures suivant la sortie de l'eau, elles seront lavées, triées, conditionnées en sacs ou en barquettes sous atmosphère contrôlée.
C'est le troisième label rouge qu'obtiennent les fruits des mer de cette région.
Il y eut en 1989 les fines de claires vertes de Marennes-Oléron puis en 1999 les huîtres de pousse en claires.
Tous ces articles m'ont été fournis par Denis, membre de la Confrérie des amis de Lucullus et finalisé par moi.
Sur ces quelques mots je vous souhaite une excellente semaine.
Gastronomiquement Votre, Lucullus
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