Les Chroniques de Lucullus n°453
Amis gourmands bonjour,
Burger King ouvre un nouveau restaurant à La DéfenseSous ce titre le Figaro nous informe que dorénavant sur 900m², les espoirs de la marque américaine sont que 7000 personnes par jour viennent s'engraisser chez elle.
La société n'a pas mégoté, ce ne sont pas moins de 12 "bornes de commande" pour 250 places assises qui attendent les candidats au gavage.
Des bornes de commandes ? On se croirait à la SNCF pour acheter des billets.
Non il s'agit bien de se repaître tels des animaux en batterie et non de déjeuner ou de manger.
Brillat-Savarin ne disait-il pas :
"Les animaux se repaissent. L'homme mange, l'homme d'esprit seul sait manger."
Ite misa est.
Malheureusement, je crains que nos concitoyens aient abandonné le bon sens, car c'est certain, ils vont se précipiter là bas, l'étude de marché a été bien faite n'en doutons pas.
Source : Le figaro
http://www.lefigaro.fr/societes/2015/08/12/20005-20150812ARTFIG00013-burger-king-ouvre-un-nouveau-restaurant-a-la-defense.php
Nantes: Un supermarché de produits fermiers locaux route de Vannes
Tel est le titre de l'article de Frédéric Brenon dans le journal 20 minutes.
Mais qu'a t-il donc de spécial ce nouveau supermarché qui s'inscrit dans une suite d'enseignes concurrentes sur la route de Vannes ?
Il a, que des agriculteurs, des éleveurs, des industriels ont compris que pour pouvoir s'en sortir il ne fallait pas uniquement compter sur les autres, c'est à dire les impôts redistribués par la région, l'état, l'Europe, mais bien se prendre par la main et avancer ensemble, unis.
C'est ce qu'ont fait des producteurs locaux de fruits et légumes mais aussi de viandes, de charcuteries, de vins ,d’œufs, de pâtes, de conserves…
C'est tout un ensemble de gens qui a décidé de s'unir afin de passer outre les intermédiaires.
Un éleveur de dindes, le dit : "les clients veulent davantage de terroir mais ne veulent pas aller au terroir si celui ci est à 30 km".
Ils ont l'habitude de tout retrouver au bout de la rue ou presque, et ce magasin est là pour répondre à leurs besoins et leurs désirs. CQFD.
L'article donne plus de détails et je vous invite à le consulter
Source : 20 minutes
http://www.20minutes.fr/nantes/1573639-20150327-nantes-supermarche-produits-fermiers-locaux-route-vannes
J'en viens maintenant au cœur du sujet de ma colère.
Je voulais parler bien évidemment du problème des éleveurs bovins et maintenant porcins
Alors oui, ils ont des problèmes de trésorerie, de concurrence, de coûts de production comme tout industriel. Industriels ? Je croyais qu'on parlait d'éleveurs.
Mais que nenni mon bon monsieur, on parle d'employés de l'industrie agro-alimentaire, d'engraisseurs d'animaux destinés à la boucherie.
N'ayant pas fait HEC, science -po et autres grandes écoles, je ne pourrai pas donner un point de vue économique éclairé.
Mon point de vue, celui de Lucullus, concernera plus la qualité de ce que ces gens produisent et nous imposent de manière plus ou moins déguisée via les transformateurs et autres industriels.
Je suis allé sur des sites web professionnels comme Web Agri, excellent au demeurant et dont je me sers souvent pour réaliser des Chroniques..
Cependant, les photographies mises en ligne pour illustrer les articles m'ont choqué.
Le premier article parle de la diarrhée épidémique porcine qui touche le cheptel européen via l'importation de produits issus des Usa ou de l'Asie
Article que je vous invite à consulter mais comme je le disais c'est la photo qui m'a choqué.
Si je suis sans illusion sur le commerce industriel mondial des produits alimentaires, je suis plus sceptique sur les conditions d'élevage des animaux qu'on nous propose ensuite à la consommation.
On voit sur la photo, que je ne peux reproduire faute de droits, neuf cochons, reposant sur des caillebotis, enfermés dans un parc en béton muni de deux mangeoires.
Comment voulez vous que les maladies ne se propagent pas dans un tel environnement ?
Je prône le fait qu'un environnement aussi naturel naturel que possible et une alimentation à l'identique, donneront des animaux en meilleure condition physique et donc à terme capables de nous fournir de la viande de qualité tant sanitaire que gustative.
Je ne parle pas de retrouver l'élevage type 1920 qui d'ailleurs au niveau sanitaire n'était pas spécialement fameux, ni de passer au tout bio par idéologie. Point du tout.
Je dis qu'on peut produire de manière assez massive de la viande de qualité sans pour autant industrialiser le système et oublier que ce sont des animaux que l'on élève et non des "équivalent individuel d'engraissage " pour faire référence aux "équivalents temps plein" lorsqu'on parle des hommes et de femmes au travail.
J'ai pendant mes dernières vacances visité un élevage tout à fait fonctionnel de porcs en liberté dans des champs. Je ne doute pas que l'éleveur aurait arrêté son exploitation si celle ci n'était pas viable. Là bien au contraire elle m'a semblé tout à fait performante.
source web-agri
http://www.web-agri.fr/actualite-agricole/politique-syndicalisme/article/l-ue-se-protege-des-porcs-d-amerique-et-d-asie-sans-les-bannir-1145-100389.html
Un autre article qui m'a agacé, c'est là un euphémisme, et toujours sur web-agri, concernait les économies d'électricité : Les éleveurs de porcs engagés dans le défi énergétique breton.
Quand on voit la photo, visible uniquement sur le site, on frémit. Est-ce donc comme cela que sont élevés les truies et les porcelets ?
Les derniers mis sous des lampes à infrarouge comme des prématurés et les truies enfermées dans des cages en acier dont seules les mamelles dépassent pour nourrir leurs rejetons.
C'est ça l'élevage moderne ? Alors je n'en veux point
source web-agri
http://www.web-agri.fr/actualite-agricole/economie-social/article/les-eleveurs-de-porcs-engages-dans-le-defi-energetique-breton-1142-99590.html
Honnêtement je n'ai absolument pas envie qu'on aide des gens qui produisent de la chair animale comme ils produiraient des voitures ou de quelconques biens de consommation.
Pour terminer une phrase de Coluche :
"Si vous ne voulez plus manger de la merde arrêtez d'en acheter."
C'est pourtant si simple, il existe des quantités d'autres solutions à la consommation de biens alimentaires industriels. Je ne dis pas qu'ils sont inutiles, je dis qu'il faut les consommer avec une extrême modération.
La transformation de produits, viandes ou légumes, en produits finis comme des pâtés, des terrines ou autres conserves devra toujours répondre à des normes sanitaires et donc imposera à leurs fabricants des normes quasi industrielles. Cela ne veut pas dire que ces contingences doivent être appliquées aux animaux et aux productions agricoles.
Il en va de notre santé et de notre joie de vivre lorsque nous nous mettons à table.
Gastronomiquement Votre, Lucullus
Commentaires
- Aucun commentaire trouvé
Ajouter vos commentaires
Merci de vous identifier pour pouvoir poster un commentaire
Poster un commentaire en tant qu'invité