Les Chroniques de Lucullus n°644

Écrit par Lucullus. Publié dans Les chroniques.

Amis gourmands bonjour,
Aviculture.
En juillet 2024, les abattages de volailles ont progressé de 8,5 %. L’activité reste tirée par la filière poulet et par la reprise de la filière canard gras depuis deux ans. Le prix à la production des volailles de chair a retrouvé le niveau moyen des dernières années. En juin 2024, la consommation de viande de volaille était en hausse de près de 10 % sur un an, portée par les viandes de poulet et de canard. Le repli des échanges extérieurs a conduit au final à une légère réduction du déficit commercial.

Source : Agreste / Christelle Ugliera, SSP

Prix agricoles et alimentaires.
En juillet 2024, les prix à la production des produits agricoles ont reculé de 3,7 % sur un an. Malgré un rebond en mai ils ont globalement baissé au cours de deux derniers mois. En juillet la baisse a atteint 5,6 %. Les prix se retrouvant proches de ceux existant avant le déclenchement de la guerre en Ukraine. Cette baisse est directement liée à celle des céréales dans une perspective de hausse des récoltes au niveau mondial et pour une moindre mesure, à celle des prix des vins.

Concernant les élevages, la baisse des porcins et de la volaille se poursuit. Parallèlement, les prix à la consommation des produits alimentaires, y compris les boissons non alcoolisées ralentissent (+ 0,5 % sur un an en juillet après + 0,8 % en juin et + 1,2 % en mai).

Source : Agreste / Jean-Marie Fournier, SSP

Prairies.
Au 20 août 2024, la production cumulée des prairies permanentes était excédentaire de 29 % par rapport à la normale observée sur la période 1989-2018. La pousse d’herbe cumulée depuis le début de l’année est déjà supérieure de 2 % à celle atteinte normalement sur une année entière. La pousse est largement excédentaire sur la quasi totalité du territoire grâce à des conditions climatiques favorables.

Source : Agreste / Dominique Fiche, SSP

Rapport européen concernant les aides de la PAC
L'UE bougerait-elle concernant les aides de la PAC ? Un rapport, demandé par Ursula von der Leyen, début 2024, recommande de recentrer les aides de la PAC vers les agriculteurs nécessitant le plus d'aide. Par ailleurs, le rapport plaide pour la création d'un fonds spécifique dédié à la transition écologique du secteur. Piloté par l'universitaire Peter Strohschneider, le rapport demande une réforme structurelle de 387 milliards d'euros de financement de la PAC. La négociation de la PAC pour la période 2027-2034 sera un des futurs dossiers sensibles de la l'UE.

Le rapport recommande, je cite, "une aide au revenu beaucoup plus ciblée vers les agriculteurs qui en ont le plus besoin afin d'empêcher l'abandon des exploitations et leur permettre de disposer d'un revenu décent". C'est un changement de direction, aider ceux qui en ont le plus besoin plutôt que de calculer les aides en fonction de la taille des exploitations. Cela permettrait d'aider ceux qui en ont besoin, les petites exploitations, les exploitations mixtes et et les jeunes agriculteurs, afin d'empêcher l'abandon des exploitations.

Le rapport estime également que la mise en place d'un fonds temporaire pour une transition juste devrait être mis en place. L'UE et sa commission prendraient-elles enfin en compte les demandes des agriculteurs de toute l'Europe ? Depuis le début de l'année Bruxelles est revenu sur une partie du Green Deal très critiqué par le monde agricole. La présidente de la Commission revendique dans la presse une nouvelle approche et promet moins de bureaucratie.

Source : Web-agri / AFP

Enseignement agricole, un record depuis 10 ans
Avec 215.070 élèves, la rentrée des 800 établissements techniques de l'enseignement agricole ainsi que les 17 écoles supérieures s'annonce sous les meilleurs auspices. L'enseignement agricole a gagné 12.000 apprenants en 5 ans et doublé le nombre d'apprentis. Le taux de réussite aux examens et d'insertion professionnelle progresse également. Ces établissements accueillent les élèves depuis la 4e jusqu'aux diplômes d'ingénieur et de vétérinaire.

Chiffres clés (administration)
Le nombres d'apprentis a été multiplié par 2 en 5 ans pour atteindre 45.000, ce qui montre l'intérêt de la filière chez les jeunes. Le taux d’insertion professionnelle global (en initial et apprentissage) progresse également et s’élève à 87 % en bac pro (+ 5 points), 90 % en BTSA (+ 2 points) et 96 % en école d’ingénieur ou vétérinaire (+ 4 points). Même chose pour le taux de réussite aux examens, de 87,5 % globalement et par diplôme : 95 % pour le Capa, 97 % le Bac technologique STAV, 97 % le bac général, 88 % le bac pro et 77 % le BTSA.

Priorités pour 2024-2025
Les priorités vont au remplacement des agriculteurs partant à la retraite ou cessant leurs activités mais aussi à une meilleure intégration des nouvelles générations dans un système éco-responsable face aux défis du changement climatique. Des initiatives vont dans ce sens telle cette étude menée par des chercheurs auprès de 40 lycées agricoles pour préserver les insectes bousiers, menacés par les traitements vétérinaires, mais essentiels pour les écosystèmes et la santé des sols (recyclage des déjections animales qui l’enrichissent), sans pénaliser celle des troupeaux.

Nouveautés de cette rentrée
Les titulaires d'un BTS admis en école d'ingénieur et ou en Véto pourront intégrer une classe transitoire avec mentorat d'entreprises. La relation avec l'enseignement général est mis en avant afin de mieux faire connaître les filières et métiers du vivant. Cela peut se faire par des interventions en classe, des visites et des immersions (stages de 3e et 2nde entre autres) via la Coopération Agricole et les interprofessions du lait, de la viande et des céréales, en partenariat avec l’Éducation nationale.

Source : Terre-net / Céline Clément

FCO 3 et 8 et MHE : Etat d'alerte
Face aux épizooties touchant les ovins et les bovins, les syndicats demandent à l'état de commander les vaccins et de prendre en charge la logistique et les coûts. Contrairement à l'Influenza ou grippe aviaire, ces maladies n’entraînent pas forcément l'abattage préventif des troupeaux et elles ne sont pas transmissibles à l'homme.

Plusieurs maladies sont apparues sur notre territoire et risquent de mettre à mal les élevages concernés. Il s'agit de la fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3 dans le nord du pays, de la FCO 8 dans le sud et de la maladie hémorragique épizootique (MHE) dans le sud-ouest. 190 foyers ont été recensés dans le nord du pays au 22 août. La vaccination a débuté à la mi-août et est entièrement prise en charge par l'État. L'Etat a prévu l'achat de 1,1 million de doses pour les ovins mais les syndicats disent que c'est insuffisant. Cela pour éviter que l'épidémie atteigne les grandes zones d'élevage ovin dans le Massif central ou le bassin de production du Roquefort.

Pour la FCO de sérotype 8 concernant les bovins, un vaccin, différent de celui contre la FCO 3 existe et a été pris en charge par l'Etat de 2008 à 2018. Désormais considérée comme endémique la vaccination n'est plus prise en charge par l’Etat. C'est un vrai drame, certains éleveurs ovins ont perdu jusqu'à 30% de leur troupeau, à cause d'ulcères dans la bouche qui empêchent les bêtes de se nourrir.

Concernant la MHE ou maladie hémorragique épizootique il n'y a aucun vaccin commercialisé en France. Cette maladie est apparue pour la première fois en septembre 2023. En dormance au printemps, elle a ressurgi et, depuis le 1er juin, 208 foyers ont été recensés.

Source : Pleinchamp / AFP

Sur ces quelques mots je vous dis à bientôt
Gastronomiquement Votre, Lucullus

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