Les Chroniques de Lucullus n°649

Écrit par Lucullus. Publié dans Les chroniques.

Amis gourmands bonjour,

Prévoir les incendies de forêts
L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) a réussi à déterminer la probabilité de survenue d'incendies de forêt de plus de 100 hectares et ce jusqu'à la fin du siècle.
Les nouvelles régions menacées sont :
- Dans le Sud-Est, les Causses, les Cévennes, les Monts d'Ardèche et l'arrière pays provençal.
- A l'ouest les deux tiers nord des Landes et une partie de la Dordogne.

Source : Challenges n°845 (abonnés)

Que manger en novembre ?
Pour une alimentation respectueuse de l'environnement il convient de manger des légumes de saison.
Ces légumes de saison sont souvent moins chers que les autres. Si en plus vous consommez français alors vous permettez à des agriculteurs de vivre de leur travail.

Pour les légumes :
Betterave, Brocoli, Carotte, Céleri, Chicorée, Chou Blanc, Chou-Fleur, Choux de Bruxelles, Courge, Endive, Epinards, Fenouil, Frisée, Laitue, Mâche, Navets, Poireau, Potiron, Pomme de terre.

Pour les fruits :
Châtaigne, Coing, Datte, Grenade, Mandarine, Kiwi, Orange, Pamplemousse, Poire comice, Pomme reinette, Raisin.

Source : Mes courses pour la planète, Fraich'attitude

Les agriculteurs face aux contrôles
Jusqu'à maintenant c'était la foire d'empoigne tout au long de l'année. Les services administratifs et fiscaux n'étaient pas coordonnés et de fait cela provoquait une gêne importante, pour ne pas dire plus, pour nos agriculteurs.
Il semble que cela va changer selon les dires du ministère l'agriculture.
On verra bien ce qu'il en est dans les mois à venir.

En attendant voici un résumé de la communication du ministère
A l'occasion d'un déplacement dans une exploitation de grandes cultures dans l'Essonne, Annie Genevard, ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt a apposé sa signature à l’instruction donnée aux préfets par le Premier ministre de coordonner l’ensemble des contrôles administratifs concernant le secteur agricole. L’objectif de cette mesure, un seul passage par an et par exploitation.

Il y a un an les agriculteurs exprimaient leur colère face à l'accumulation de règles, normes et tracasseries administratives. La suppression de ces tracasseries était en haut du cahier revendicatif. La ministre sous l'égide de Michel Barnier, Premier Ministre, vient de répondre positivement à cette demande. C'est une première pierre dans l'édifice de la simplification administrative. La France meurt sous la bureaucratie.

Les préfets devront mettre en œuvre une Mission interservices agricole (MISA). C'est un cadre formel d'échanges entre les services et organismes de contrôles. L'objectif est d'organiser un programme général des contrôles réalisés sous l'autorité hiérarchique du préfet. La Misa coordonne les contrôles programmables nécessitant la présence physique de l'agriculteur et d'un agent contrôleur sur l'exploitation.

Le transfert de la décision de contrôle au préfet est un acte fort de décentralisation des contrôles. Le préfet pourra notamment prendre en compte la charge calendaire des travaux agricoles, les difficultés climatiques, sanitaires ou économiques des exploitations.

La circulaire a aussi un rôle éducatif. Le préfet devra établir une charte des contrôles en agriculture afin de préciser les rôles de chacun, agriculteur comme contrôleur. Des démonstrations pourront être faites dans des exploitations volontaires ou des lycées agricoles. Les préfets sont invités à organiser des contrôles à blanc en début de campagne ou à l'occasion de la mise en œuvre d'une nouvelle norme ou réglementation.

La circulaire réaffirme le respect dû aux fonctionnaires contrôleurs. En ôtant le poids de la suspicion ressentie par les exploitants, elle permettra d'apaiser les relations entre les différents acteurs.

Source : Ministère de l'Agriculture de la souveraineté alimentaire et de la forêt

Fièvre catarrhale ou FCO3
Dans la cadre d’une stratégie vaccinale adaptée à la rapide évolution de l’épizootie de fièvre catarrhale ovine de sérotype3 (FC03) et pour anticiper la capacité de production des laboratoires, Annie Genevard, Ministre de l'agriculture de la souveraineté alimentaire et de la forêt, a initié une commande dite en urgence impérieuse de deux millions de doses additionnelles aux stocks d’État déjà constitués. Cette mesure a pour but d'anticiper les besoins en vaccins mis gratuitement à la disposition des éleveurs et ceci afin de répondre aux besoins des filières bovines et ovines.

Depuis la première commande d’État du 5 juillet 2024, avant la détection du premier foyer de FCO3 sur le territoire le 5 août, c’est un total de 11,7 millions de doses que l’État a provisionné. Cela devrait permettre une couverture vaccinale optimisée. La mesure permettra également de prendre en compte l'évolution progressive de la zone vaccinale ainsi que le retour d'estive des animaux.

La disponibilité des vaccins est un gage de la souveraineté sanitaire. La ministre souhaite mettre en œuvre des assises du sanitaire dès le mois de janvier 2025.

Source : Ministère de l'Agriculture de la souveraineté alimentaire et de la forêt

Baisse des rendements moyens pour les récoltes d'automne
Le rendement du maïs grain, du maïs fourrage, du sorgho et du tournesol baisse dans des proportions comprises entre 7% et 11% selon les prévisions établies par le ministère de l’Agriculture le 1er novembre. Seul le soja est en hausse de 5,3%.

Maïs grain : 93,4 q/ha, 1,53 Mha, 14,4 Mt
La production de maïs grain est en hausse de 13,3% par rapport à 2023 du fait d'une hausse de 24,9 % des surfaces.
Le rendement moyen chutant de 9,3% à 93,4q/ha.
Cartes détaillées sur le site (Source Agreste)

Maïs fourrage : 12,8 t/ha, 1,27 Mha, 16,2Mt
La production de maïs fourrage est annoncée en baisse de 6,5% sur un an. Elle reste stable sur 5 ans.
Le rendement moyen est en baisse de 7,4%.

Sorgho grain : 51,0q/ha, 0,52 Mha, 0,69Mt
La production de sorgho grain bondit de 69,1% sur un an et de 52,5% sur cinq ans. Les surfaces sont en augmentation de 85,5% à 102.000ha.
Le rendement moyen reculant de 9,4% à 51,0q/ha.

Tournesol : 22,3 q/ha, 0,75Mha, 1,7Mt
La production de tournesol estimée à 1,7Mt est en baisse de 17,9% sur un an.
Les surfaces ont reculé de 7,9% (757.000ha) et le rendement moyen de 11,1% à 22,3q/ha.
Cartes détaillées sur le site (Source Agreste)

Soja : 25,9 q/ha, 0,15 Mha, 0,39 Mt
La production de soja est estimée à 396.000 t, en hausse de 2,0% sur un an mais en baisse de 3,0% sur cinq ans.
Les terres cultivées ont baissé de 3,2 % mais le rendement moyen a progressé de 5,3 % à 25,9q/ha contre 24,6q/ha en 2023.

Betteraves : 82,0 t/ha, 0,41 Mha, 33,7 Mt
La production de betteraves est annoncée en hausse de 6,4% sur un an à 33,7Mt et de 4,3% sur cinq ans.
Les surfaces progressent de 8,1% à 412.000ha.
Le rendement moyen fléchit légèrement (-1,5%) à 82,0t/ha contre 83,3t/ha en 2023.

Pommes de terre : 42,8 t/ha, 0,18 Mha, 7,6 Mt
La production est estimée à 7,6Mt pour les pommes de terre de conservation et de semi-saison. Ce qui ferait une hausse13,5 % en comparaison de 2023.
Les surfaces cultivées sont en hausse de 15,6 % à 178.000ha.
Le rendement moyen s’effritant de 1,8% à 42,8t/ha.

Source : Pleinchamp / Raphaël Lecocq

Qu'en est-il du traité dit du Mercosur et de nos éleveurs ?
La position de la France est claire, elle ne veut pas de ce traité. Pour autant, l'Europe est composée de 27 pays dont certains, notamment l'Allemagne, souhaitent cette ratification. Annie Genevard, ministre de l’agriculture, a promis que le traité ne serait pas signé à l’occasion du G20 de Rio qui se tiendra du 6 au 8 décembre. La commission européenne quant à elle presse le pas pour la ratification.

L'association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes (Interbev) s’associe aux interprofessions de la volaille, des céréales, de la betterave et du sucre pour porter son opposition. C'est un fait, l'opposition à ce traité était portée par la filière viande mais d'autres structures syndicales, professionnelles, interprofessionnelles sont dans le même état d'esprit et parlent d'une même voix. Il s'agit de l'interprofession des céréales (Intercéréales) de l’interprofession de la volaille (ANVOL) et de l'interprofession de la betterave et du sucre (AIBS)

Quels risques pour nos agriculteurs et éleveurs ?
En l’état, le traité prévoit un contingent supplémentaire de 99.000 tec de viande bovine à droits de douane réduits ou nuls. Patrick Bénézit, président de la fédération nationale bovine (FNB), précise toutefois qu'on ne parle pas d'importer des carcasses mais seulement la partie arrière de celles ci, celles des parties nobles comme l'aloyau.

Le diable se cache dans les détails. Le marché de l'aloyau, pré-carré de la filière allaitante, tire vers le haut le prix des carcasses. En Europe le marché de l'aloyau représente 400.000 tec. L'importation de 99.000 tec va déstabiliser le marché insiste Patrick Bénézit. Les Européens ne mangent pas de la viande, mais des morceaux bien spécifiques que ce soit pour les volailles ou pour les autres types de viande. Cela inquiète Jean-Michel Schaeffer, président d’Anvol (interprofession de la volaille de chair), qui craint également que l’importation de filets de poulet ne vienne déstabiliser la filière volaille.

La betterave sucrière, le maïs sont aussi concernés. L'accord prévoit aussi l'importation annuelle de 190.000 t de sucre, 8,2 millions d’hectolitres d’éthanol ainsi que l’équivalent de 3,4 Mt de maïs grain.

Selon Alain Carré président d’AIBS (Association interprofessionnelle de la betterave et du sucre) l'UE peine déjà à intégrer les productions ukrainiennes. L'arrivée de sucre sud-américain entre en concurrence frontale avec les productions françaises en direction de l'Espagne ou de l'Italie.

Effet cocktail
Les interprofessions notent également que de nombreux agriculteurs éleveurs produisent dans leurs exploitations à la fois des bovins mais aussi du maïs et même de la betterave, ce qui leur infligerait une double peine. L'interprofession dénonce une concurrence déloyale. Les normes d'élevages et de cultures ne sont pas les mêmes en Europe et dans le Mercosur. On parle ici des normes environnementales, de bien être animal mais aussi de l'utilisation de farines animales, d'activateur de croissance. "77,5 % des produits phytosanitaires utilisés au Brésil pour la culture du maïs sont interdits en France", rappelle Franck Laborde d’Intercéréales.

La France peut-elle empêcher l’accord ?
La commission européenne a fait le choix de dissocier les questions commerciales et les questions politiques dans le but de favoriser la signature de l'accord. En effet cela ouvre une possibilité de ratification à la majorité qualifiée, 15 états sur 28, et non à l'unanimité.

Le député de la Manche Stéphane Travert, pense qu'il existe des recours judiciaires pour empêcher cette ratification car le mandat initial portait sur la mise en place d’un accord mixte, nécessitant l’accord de l’Union, mais aussi des états membres.

De leur côté, les interprofessions demandent des clauses miroir et des moyens de contrôle. Patrick Bénézit rappelle la nécessité d'organismes de certification pouvant se rendre dans les pays exportateurs. Jean-Michel Schaeffer, président de l'ANVOL, rappelle que les chinois viennent inspecter nos abattoirs lorsqu'ils veulent importer de la viande française.

Pour finir, Patrick Bénézit explique que la ratification de l’accord serait un vrai symbole négatif pour l’agriculture française, alors même que la menace de manifestations agricoles d’ampleur se fait de plus en plus grande.

Source : web-agri / Par Alice Peucelle

Sur ces quelques mots je vous dis à bientôt
Gastronomiquement Votre, Lucullus

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