Les Chroniques de Lucullus n°410

Écrit par Lucullus. Publié dans Les chroniques.

plumeAmis gourmands bonjour,

Je sais, ce n'est que dans un mois mais il faut bien cela pour le préparer.

Le 09 avril se tiendra le chapitre, l'assemblée générale, de la Confrérie des Amis de Lucullus.
Les membres en sont déjà avertis mais il se pourrait bien que l'occasion fit le larron.
Si certains d'entre vous désirent saisir le moment pour rejoindre la Confrérie, il n'y a pas de meilleur moment pour le faire. Nous vous accueillerons avec le plus grand des plaisirs.

Le journal Libération livre un excellent article signé d'Elvire von Bardeleben qui nous parle de Michael Pollan, un Américain, en guerre depuis des années contre la mal-bouffe et surtout contre ces comportements que l'on pense bons et qui au final ne le sont pas.
Pollan se bat contre l'industrialisation de la nourriture. Cela l'a amené, il y a quelques années, pour les besoins d'un livre en préparation, à visiter une exploitation de pommes de terre. Il y a découvert un industriel derrière son ordinateur.
Je cite l'article :
"Je suis tombé des nues : 125 000 hectares gérés par un agriculteur derrière un ordinateur, qui, depuis son bureau, arrose les plants d’eau, d’engrais et de pesticides. Dans le lot, certains intrants sont si nocifs qu’il faut attendre cinq jours pour fréquenter les champs et plusieurs semaines avant de consommer les patates… qui finissent transformées en frites – notre pain quotidien."

Vous allez me dire que c'est l'Amérique et que tout est pourri là-bas et que chez nous ça ne se passerait pas.
Balivernes et billevesées que tout cela chez nous cela passe très bien.
Alors que le salon international de l'agriculture de Paris va fermer ses portes, il est bon de regarder chez nous.
Est ce si différent? Non!
On est tous concernés par cette industrialisation poussée.
Cet interview met en lumière la mondialisation de l'industrie de l'alimentation. Ce n'est plus de l'agriculture c'est de l'industrie au même titre que l'industrie automobile. Les grands maîtres de ce marché sont les industries chimiques qui nous poussent à consommer toujours plus par du marketing.

Qu'on le veuille ou non, elle est là et ne cessera pas, elle ne régressera pas.
Pollan explique que le Brésil exporte des céréales OGM sans aucune difficulté et que ceux ci servent à nourrir des porcs, tant en Chine qu'en Pologne.
Chez nous, nous consommons de tels produits et parfois sans le savoir.
Je ne sais pas, et je ne porte aucune accusation mais je me pose des questions.

J'ai fait mes courses ce week-end dans un hyper marché et j'ai été choqué par quelque chose de surprenant.
En ce moment, dans mon cellier un jambon sèche. Je fais moi même mon jambon.
Là bas, dans ce grand magasin on vend du super jambon sec espagnol, du Serrano.
Oui mais est-il super ce jambon que j'ai touché et qui m'a graissé les doigts au travers de son emballage?
Non il est gras, suintant, dégoulinant à la température ambiante.

Comme Pollan je l'affirme, on nous engraisse et malheureusement beaucoup se laissent faire par simplicité.
Son remède:
Manger en quantité raisonnable de la vraie nourriture pas des substituts et manger des végétaux.

Rien d'autre que ce que je préconise dans mes Chroniques et à travers la Confrérie.
Il faut être conscient de ça. Il faut être maître de ce que l'on mange.
Il ne faut pas céder à la simplicité douteuse du tout prêt, du yaka réchauffer.

Si vous vous promenez dans notre beau pays vous y trouverez de tout. Vous rencontrerez ce maraîcher d'Yssingeaux de Haute-Loire qui ramasse ses légumes le soir pour les vendre au marché le lendemain matin. Vous y verrez ces élevages de bœufs qui arpentent en liberté leurs prés dans le Morvan, Vous y découvrirez dans l'Indre des élevages de porcs qui s'ébattent dans leurs bauges en plein ciel, ou bien leurs cousins qui courent dans les collines du pays Basque. Vous verrez en vous promenant dans les campagnes ces cultivateurs de fruits qui mettent des coccinelles dans les arbres plutôt que des pesticides.
A contrario vous trouverez aussi des zones désertiques, où les fleurs ont disparu, que les abeilles ont fui comme en Beauce qui, soit disant, fait notre fierté mais surtout remplit les poches des quelques groupements de productions céréalières qui se fichent comme d'une guigne qu'il puisse y avoir des fleurs et des abeilles dans les champs.
Vous découvrirez à l'odeur d'ailleurs, avant même de les voir, ces élevages intensifs d'animaux élevés industriellement en Bretagne, dans le Nord mais aussi un peu partout bien dissimulés, le long des cours d'eau pollués aux nitrates.

On pourrait croire voir ces élevages que ce sont des porcs, des vaches ou des volailles, mais non, même les ouvriers de ces entreprises ne savent pas vraiment ce qui s'y trouve. Ils font des vaches comme ils feraient des chaises.
Comme ce charmant éleveur, ah que ce mot m'écorche les doigts, qui ne savait pas d'où venaient ses poussins, qui ne savait pas ce que contenaient les sacs de nourriture que l'usine lui envoyait et qui trouvait normal d'avoir jusqu'à 20% de pertes dans cheptel.

Source à lire absolument:
les ruses de la grande bouffe

Heureusement il y a des gens qui s'inquiètent et pas forcément des écologistes bon teint qui vous pourrissent la vie plus qu'autre chose en voulant absolument vous obliger à penser comme eux, à vivre selon leurs principes.
La vraie vie c'est d'être responsable de ses actes et de les faire en conscience. La vraie vie c'est celle de la liberté, celle du roseau pensant cher à Jean-Jacques Rousseau.

Ceux qui s'inquiètent, disais-je sont nombreux et parfois seuls ou peu nombreux comme c'est le cas de la Confrérie que j'ai le plaisir de mener mais ce sont aussi de grosses associations qui mènent un combat exemplaire et prône une écologie de bon sens, c'est le cas de Slow Food.

Sur ces quelques mots je vous souhaite une excellente semaine.
Gastronomiquement Votre, Lucullus

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