Les Chroniques de Lucullus n°675

Écrit par Lucullus. Publié dans Les chroniques.

Amis gourmands bonjour,

Ecole des alpages
L'élevage dans nos montagnes ne s'invente pas. C'est un vrai métier de spécialistes et c'est pour ça qu'il y a l'école des alpages à Sulens dans le Val de Thônes en Haute-Savoie. On y forme la relève des agriculteurs de montagne.

Ils sont jeunes, passionnés et vont perpétuer une tradition avec les techniques d'aujourd'hui. L'apprentissage se fait sur le terrain au son des cloches des vaches qui tintent dans les prés. Ces jeunes viennent comprendre et s'approprier la vie des bergers et leurs gestes quotidiens pour la réalisation de fromages qui font la réputation de ces montagnes et notamment du reblochon, fromage identitaire du pays de Thônes.

Elever des troupeaux dans les alpages ne s'improvise pas. Monter les bêtes au printemps, les descendre à l'automne c'est respecter un cycle ancestral. Il faut toutefois tenir compte de notre époque, s'adapter aux contraintes du moment et prévoir le futur. On ne conduit plus un élevage comme avant. La fabrication des fromages évolue. L'éleveur doit aussi apprendre à commercialiser sa production et avoir une vision complète de la filière. Il faut prendre en compte les changements climatiques.

Les stagiaires sont jeunes, pleins d'énergie et d'espoir. Les stages proposés permettent à ces futurs éleveurs venus d'horizons différents de se rencontrer, de dialoguer, de nouer des liens et de partager leur propre expérience.

Source : France3 Régions / Laurent Guillaume 

Trop gras, sucrés ou salés
Je ne suis pas de ceux qui rejettent toute nourriture industrielle mais je suis vigilant et lis les étiquettes avec soin.
Citation du site :
"Foodwatch est une organisation à but non lucratif qui se bat pour le droit à une alimentation saine, abordable, choisie et durable pour toutes et tous. "

Je ne suis pas forcément en accord avec tout ce que dit Foodwatch mais on ne peut nier que la nourriture industrielle est souvent mauvaise pour la santé, trop de sucre, de sel, de gras et les additifs pullulent. Dernière campagne de l'ONG, partir en lutte contre les offensives marketing des grandes marques qui ciblent les enfants.

L'ONG constate que dans sa Stratégie nationale pour l'Alimentation, la Nutrition et le Climat" (SNANC), l'Etat renonce une fois encore à défendre la santé des enfants en préférant la promotion d'engagements volontaires de l’industrie.

Le constat est accablant : En France 1 enfant sur 6 est en surpoids ou obèse.
Je cite :" Dans son dernier rapport, Santé publique France pointe clairement du doigt l’impact de la publicité de la malbouffe sur les enfants et adolescents et son rôle dans l’épidémie d’obésité en France."

L'OMS pointe également l’insuffisance et l’inefficacité de la majorité des engagements volontaires pris par les industriels et recommande une interdiction stricte de la publicité à l'intention des enfants.

Selon Santé Publique France, une consommation excessive d'aliments ultra-transformés contribue au développement de l'obésité des enfants, et augmente chez eux le risque de maladies comme le diabète de type 2, des cancers ou des maladies cardio-vasculaires

Foodwatch pointe les produits suivants :
Petits Filous & Go, P'tit Louis, les Kiri Goûter, Danonino Go Fraise, Mini Rolls de Babybel, Nesquik Petit et compagnie, P'tite Danette, Yaourt smarties.

La réponse de Danone est la suivante :
"L’approche utilisée par cette étude n’est pas de nature scientifique. La qualité nutritionnelle de nos produits demeure une priorité. Grâce à nos efforts en recherche et innovation, nous améliorons continuellement nos recettes. À titre d’exemple, et bien que le lait contienne naturellement du sucre, la gamme Danonino a baissé son taux de sucre depuis le début des années 2000 de plus de 30 %."

En fin de compte ce qui est important c'est de lire les étiquettes et de les comprendre. Ne vous laissez pas diriger par vos enfants. Ils ne peuvent pas connaître les méfaits sur le long terme d'une mauvaise alimentation. De plus ces produits sont chers et c'est vous qui tenez les cordons de la bourse. Bien manger coûte moins cher que mal manger, n'en doutez pas.

Source : La Montagne 

Un commerce revient et la vie du village est changée
A Anzême, petite commune de 500 habitants de la Creuse, cela faisait deux ans que la boulangerie était fermée. La municipalité ne pouvait pas laisser la situation en l'état et a cherché une solution.

Viviane Dupeux maire de la commune explique que la mairie a décidé de financer les travaux et l'achat de matériel, à hauteur de 56.000 euros subventionnés à 68 %, afin de permettre à des jeunes de s'installer.

C'est un jeune couple qui est venu poser ses valises. Benjamin Spina, 26 ans, a déjà une expérience de 10 ans. Anaëlle Salskouski, 22 ans travaillait dans le milieu de la petite enfance est maintenant en reconversion professionnelle. La mairie est propriétaire des murs, et le couple possède un bail commercial.

L'installation redonne un souffle de vie au village. Benjamin au fournil prépare des spécialités et Anaëlle les propose à la vente. Il sont également dépositaires du journal "La Montagne" ce qui entraîne naturellement les villageois vers le commerce. Il est prévu un corner snacking, un coin restauration en français, avec la possibilité de prendre un café-croissant en lisant le journal.

Horaires d’ouverture : lundi, mardi, jeudi, vendredi, samedi de 6 h 45 à 13 heures et de 16 heures à 18 h 30; dimanche, de 7 heures à 13 heures.

Bon courage et bon vent à ces jeunes entrepreneurs. Félicitations également à la commune qui a su réagir et investir dans l'avenir.

Source : La Montagne 

Manger est-il dangereux ?
Si l'on en croit la presse spécialisée, les ONG, et même l’État, il semblerait que manger soit nocif pour la santé. Je rappelle tout de même au passage, que ne pas manger est mortel.

Trêve de balivernes ! Toute personne raisonnable sait bien qu'il faut choisir ses aliments, éviter les produits transformés, avoir une quantité raisonnable dans l'assiette et se bouger un minimum, bref avoir une hygiène de vie satisfaisante.

Si les annonces anxiogènes ne sont pas fausses, elles ne reflètent pas toujours une vérité. Oui il y a des traces de cadmium dans le chocolat, oui l'aspartame peut être dangereux, oui il y a des traces de métaux lourds dans les poissons.

Alors que faire, qui croire ?
François Mariotti professeur de nutrition à AgroParisTech déplore la cacophonie et la difficulté à accéder à de bonnes informations. Il déplore le rôle des réseaux sociaux qui relaient des informations sorties de tout contexte et répandent des discours alarmistes.

La diététicienne Violette Babocsay explique quant à elle que les alarmes sur le cadmium ou l'aspartame sont vraiment secondaires face aux risques liés à la surconsommation de produits gras, salés, sucrés.

L'UFC-Quechoisir met en garde sur la consommation de chocolat "La consommation de deux biscuits fourrés Bjorg, un bol de Chocapic et une tasse de chocolat chaud Poulain fournit près de la moitié de la dose journalière admissible de cadmium".
Violette Babocsay explique surtout que cette consommation, donnée en exemple, dépasse de très loin les recommandations concernant le sucre. "Cet excès peut entraîner surpoids, obésité et maladies qui y sont associées, et c'est "autrement plus dommageable", affirme-t'elle.

A l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) même son de cloche. Le Pr Irène Margaritis, adjointe au directeur de l'évaluation des risques est catégorique : "Le sucre est un tel problème sanitaire que les édulcorants sont présentés comme une solution, même si c'est loin d'être la meilleure et qu'il vaudrait mieux boire de l'eau". Selon ce professeur il n'y a pas de bons ou de mauvais aliments mais c'est la dose le nœud du problème.

Là je m'inscris en faux avec elle concernant les aliments. Les produits transformés et surtout ultra-transformés sont des bombes. Ils contiennent une quantité incroyable d'additifs et sont très souvent constitués de produits bas de gamme, si ce n'est de mauvaise qualité, tout cela afin de tirer les prix par le bas pour inciter les consommateurs à les acheter.

Le journal explique que les consommateurs sont souvent perdus face aux recommandations sanitaires parfois brouillées par des études aux résultats contradictoires. C'est vrai mais, là encore je le dis, préférez les produits frais et lisez les étiquettes. Si vous ne les comprenez pas, faites les vous expliquer par votre médecin ou pharmacien qui sont les "hommes de l'art" en la matière.
Méfiez-vous des gourous aux vérités absolues. Les données fournies par l'Anses ou l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) sont des données sûres, corroborées par de nombreuses études, elles-mêmes vérifiées par de nombreux scientifiques indépendants.

Source : La Montagne 

Un steak peut-il être végétal ?
C'est un long débat. Ma position sur le sujet est claire : Il n'y a de dénominations bouchères qu'animales. Si les tenants du végétarisme et autres variations sur le thème veulent copier ces dénominations alors qu'ils fassent preuve de créativité en inventant une dénomination adéquate qui leur est propre. Cela évitera beaucoup de confusions pour le consommateur. Par exemple le mot "palet" n'est pas particulièrement boucher. Donc, si les végans veulent des palets de quinoa et autres composants façon bouchère pourquoi pas, mais pas de steak végétal.

Les instances politiques nationales, européennes et judiciaires se sont emparées du problème. Il y a eu un cheminement national d'abord avec l'Assemblée Nationale, le Sénat et le conseil d’État, puis européen avec Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) et le Parlement Européen. La décision finale reviendra aux états.

Etape 1 :
Pour éviter de créer de la confusion chez les consommateurs, le décret n° 2024-144 du 26 février 2024 a fixé une liste de termes dont l'utilisation est interdite pour désigner des denrées alimentaires comportant des protéines végétales.

Cette liste comprenait les termes suivants :
• Steak ;
• Jambon ;
• Filet ;
• Entrecôte ;
• Escalope ;
• Boucher/Bouchère ;
• Charcutier/Charcutière...

Etape 2 :
L'application de ce décret a été suspendue par le Conseil d'État le 10 avril 2024 afin d'éviter une atteinte "suffisamment grave et immédiate" aux intérêts des entreprises potentiellement impactées. En effet, le calendrier fixé par le décret ne leur permettait pas d'adapter leur politique commerciale à cette interdiction. Ces entreprises risquaient donc de rencontrer une forte baisse de leur chiffre d'affaires.

Etape 3 :
Mise à jour le 08 octobre 2024 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)
Dans sa décision du 4 octobre 2024, la CJUE accepte l'utilisation des dénominations issues des secteurs de la boucherie, de la charcuterie et de la poissonnerie pour "décrire, commercialiser ou promouvoir" des denrées alimentaires contenant des protéines végétales. Pour elle, il n'est pas possible d'empêcher les producteurs du secteur d'utiliser des noms usuels ou descriptifs tels que "steak", "saucisse" ou "bacon" par exemple.
La CJUE ajoute que seule l'utilisation d'une dénomination légale spécifique peut être interdite par le législateur.

Source : Entreprendre.service-public.gouv.fr

Etape 4 :
 Sénat : Question écrite n°01382 - 17e législature de MARTIN Pauline LR
Ministre interrogé(e) : Mme la ministre de l'agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt 10/10/2024.
Question réattribuée à : Mme la ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire 06/02/2025.

Le décret n° 2024-144 du 26 février 2024 relatif à l'utilisation de certaines dénominations employées pour désigner des denrées comportant des protéines végétales, interdit l'appellation par les termes "steak", "filet", "escalope" et autres, des aliments produits en France et contenant des protéines végétales.

Si l'objectif de transparence et de rigueur de cette loi est légitime en ce qu'elle protège les producteurs de viande animale et pallie la confusion potentielle des consommateurs, un effet dévastateur sur l'industrie française a été oublié. L'absence de réglementation européenne sur ce point place, une fois encore, la France dans une position de victime d'une distorsion de concurrence.

Le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté alimentaire et numérique se félicitait pourtant de l'existence d'une filière française de production de viande végétale lors de l'inauguration à Chevilly (Loiret) de l'usine HappyVore.

Cependant, ce décret vient mettre un coup bientôt fatal à la filière et empêcher un peu plus la réindustrialisation de la France, pourtant sans cesse exhortée par le Gouvernement. En effet, les producteurs français de viande végétale désormais obligés de changer leur appellation, subissent une concurrence déloyale face aux producteurs capables de produire hors de France, comme dans les pays de l'Est de l'Union européenne, d'où ils seront autorisés d'importer et vendre leurs produits en France sous le nom de "steak", "filet" et autres, en plus de bénéficier d'un coût de main d’œuvre inférieur à notre niveau national.

Elle lui demande donc comment le Gouvernement entend défendre l'industrie française tout en accumulant des lois qui la mette en grande difficulté face à nos voisins européens et producteurs internationaux.

Etape 5 :
Réponse du Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire publiée le 06/02/2025, publiée au JO Sénat p402.

Dans un souci de protection du consommateur, le Parlement a décidé en 2020 avec la loi relative à la transparence de l'information sur les produits agricoles et alimentaires d'interdire, pour désigner les denrées alimentaires comportant une part de protéines végétales, l'utilisation de dénominations traditionnellement associées aux produits d'origine animale, lorsque cette part de protéines végétales excède un seuil fixé par décret. En juin 2022, le Gouvernement a pris, en application de cette loi un décret, pour mettre en œuvre cette interdiction et encadrer l'usage des dénominations relatives aux denrées d'origine animale. Ce décret devait entrer en vigueur au 1er octobre 2022. En juillet 2022, saisi par l'association Protéines France, le Conseil d'État a suspendu l'exécution de ce décret et posé plusieurs questions préjudicielles à la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) relative à l'interprétation du règlement concernant l'information du consommateur sur les denrées alimentaires, dit règlement INCO. Ces questions visent à clarifier si le règlement INCO autorise un État membre à réglementer l'usage des dénominations associées aux produits d'origine animale qui sont usuelles ou descriptives, ainsi que les modalités pour les réglementer. Par ailleurs, conformément à la volonté du législateur, le Gouvernement a pris en février 2024 un nouveau décret, tenant compte des observations du Conseil d'État qui se substituait au précédent décret. La CJUE a rendu son arrêt le 4 octobre 2024 dont le Gouvernement examine le contenu et les conséquences éventuelles à tirer en droit.

Source : Senat.fr 

Etape 6 :
Le 8 octobre 2026, par 355 voix pour et 247 voix contre, les eurodéputés otn adopté une loi interdisant les termes "steak végétal", "saucisse végétale " ou "hamburger veggie" ou burger veggie pour des produits ne contenant pas de viande.

Toutefois la mesure doit encore être négociée avec les États.
La France a déjà pris plusieurs décrets en ce sens, ensuite suspendus par le Conseil d'État et la justice européenne mais les décisions du parlement européen veulent changer la donne et protéger la population de l'entrisme du lobby végan.

Source : Tf1 info / Victor GAUTIER avec AFP 

Sur ces quelques mots je vous dis à bientôt
Gastronomiquement Votre, Lucullus

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