Les Chroniques de Lucullus n°479
Amis gourmands bonjour,
New Breeding Technique vous connaissez ?
C'est une technique génétique pour obtenir de nouvelles plantes sans apport de gènes extérieurs à la différence des OGM.
Certains s'en émeuvent d'autres non.
En effet pour l'instant il n'existe pas de cadre réglementaire défini concernant ces productions.
Des associations demandent un statut pour ces biotechnologies afin qu'elles ne soient pas inconnues du grand public.
Ces techniques ne sont pas nouvelles et depuis 2007 la commission européenne travaille, paraît-il, sur la question. Elle devrait prochainement rendre ses conclusions.
En quoi consiste cette technique un peu plus dans le détail.
Ce sont des technologies modifiant le génome des plantes ou des animaux.
Les techniques sont diverses, activation ou suppression de gène, recombinaison du génome, mutagenèse assistée.
Le but est d'obtenir des caractéristiques spécifiques pour des animaux ou des plantes afin de les rendre tolérants à des herbicides ou résistants à des insectes mais aussi de provoquer le nanisme d'un légume ou d'un animal par exemple.
Toutefois les NBT ne rentrent pas dans le cadre législatif des OGM car ils n'utilisent pas la transgenèse (insertion d'un gène étranger dans le génome)
Alors faut il considérer les NBT comme des OGM ?
Les écologistes sont pour et l'industrie agro-alimentaire contre.
La vraie question est plutôt celle de la traçabilité et dans le cas des NBT il n'y en a pas.
En effet une fois modifié, le génome ne garde aucune trace des interventions des chercheurs.
D'ailleurs Olivier Le Gall, directeur général délégué aux affaires scientifiques de l’Ira, déclare dans une entrevue :"on va faire dans la dentelle".
Laissant sous entendre que la transgenèse est une manipulation grossière.
Les Pro et les Anti NBT semblent ne pouvoir s'accorder sur la question.
En février 2016 le Haut Conseil des Biotechnologies (HCB) a rendu un avis favorable à ne pas soumettre les NBT à la réglementation OGM. Toutefois tous les membres de ce conseil ne sont pas de cet avis tel Yves Bertheau de l'INRA Versailles qui a démissionné. De plus, sept organisations paysannes et de la société civile, siégeant à un des comités du HCB ont décidé de boycotter cette instance tant que leurs voix, et donc la pluralité des avis, ne seront pas respectées.
Un autre risque qui n'est pas sanitaire mais éthique est que ce procédé permettrait un brevetage du vivant.
Les grandes sociétés agro-chimiques ont déjà enregistré de très nombreuses demandes de brevets près de l' Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI).
Donc ; les pour et les contre s'écharpent quelque peu.
Mais économiquement cela a t-il un intérêt ?
"Je l'veux mon n'veu."
Revenons un peu sur l'histoire
Au début les hommes ont croisé plantes ou animaux pour améliorer les rendements.
Sont alors apparus les OGM mais ceux ci sont majoritairement exclus des cultures des pays européens.
Arrivent maintenant les NBT qui ressemble à des OGM mais qui effectivement n'en sont pas.
Tout le monde s'accorde à dire que ce genre de pratiques sont moins onéreuses que celle des OGM.
Ce n'est pas pour rien que les chinois gros consommateurs et importateurs investissent énormément dans les NBT.
Que peut on inventer ? se demande Nathalie Frontel sur France Inter.
Un chien policier courant plus vite ?
Des porcs moins polluants ?
Des bœufs plus gros ?
Source : Novethic.fr
http://www.novethic.fr/empreinte-terre/agriculture/isr-rse/de-nouvelles-ogm-non-detectables-bientot-sur-le-marche-143857.html
Source : France Inter
https://www.franceinter.fr/emissions/planete-environnement/planete-environnement-16-mars-2016
Camembert for ever
Vers une accalmie dans la guerre des producteurs ?
L'AOP camembert de Normandie dit qu'il doit être au lait cru, contenir au moins 50 % de lait issu de vaches de race Normande et provenir d'une zone géographique strictement délimitée.
Cela fait plus de 10 ans que les industriels cherchent à faire modifier cette AOP afin de pouvoir y introduire du lait thermisé ou pasteurisé. Le ministère de l'agriculture, sur recommandation de l'INAO , qui gère les AOC/AOP en France, s'y oppose.
Ce ne sont pas moins de 5 000 tonnes de camembert AOP que produisent les petits producteurs pour un peu plus de 43 millions d'euros, ils emploient 1 400 personnes.
De l'autre côté, Lactalis, Besnier et autres géants de l'industrie fromagère mettent en avant leurs chiffres.
60.000 tonnes de camembert non AOP produites en Normandie et même 8000 tonnes produites hors Normandie
La situation est non gérable disent les petits producteurs car les géants, s'ils produisent en Normandie, ont la possibilité de le mentionner sur les emballages et cela pouvant prêter à confusion pour le public.
D'ailleurs les AOP avaient saisi la justice en 2012 pour que cette tolérance ne soit plus accordée.
"Rien ne leur interdit d'utiliser de la poudre de lait néo-zélandaise", argumente Patrick Mercier, président de l'organisme Camembert de Normandie
En mai et en juillet Jean-Luc Dairien président de l'INAO, a réuni les différents acteurs de la production afin d'expliquer que cette tolérance ne pourrait plus être admise
" Cette tolérance pourrait être utilisée contre nous dans les négociations de l'accord international TIPP (Tafta). On pourrait nous accuser d'être plus tolérants en interne sur la rigueur des AOP qu'en externe".
En septembre une dernière réunion doit avoir lieu afin d'entériner une solution viable pour toutes les parties.
Cela pourrait par exemple être la création d'une IGP permettant aux industriels de pérenniser l'image de leur camembert mais aussi aux tenants de l'AOC d'affirmer les caractéristiques de leurs productions.
Une des raisons d'espérer ?
Le fait que le principal fabricant d'AOP, Graindorge, vient d'être racheté par Lactalis.
En effet pour la première fois un producteur est dans les deux camps et doit les faire vivre.
Comme quoi, le bon sens peut parfois prévaloir et cela dans l'intérêt de tous, producteurs ou consommateurs.
Source : Web-Agri,fr
http://www.web-agri.fr/actualite-agricole/economie-social/article/normandie-vers-une-paix-des-braves-dans-la-guerre-du-camembert-1142-121122.html
Le vin en chiffres dans le monde
Le vin c'est, dans le monde, 7534 millions d’ha (dont entre 8 et 12 % en agriculture bio).
Le vin c'est, dans le monde, 274,4 milliards d’hl (en progression de 2,2 %)
Le vin c'est, dans le monde, 240 millions d’hl soit l’équivalent de 32 milliards de bouteilles (0,75 cl).
Le vin c'est, dans le monde, 28,4 milliards d’€ (+10,6 %) d'échanges.
Les plus grands vignobles sont ceux de l'Espagne (1,021 million d’ha) , de la Chine (830 000 ha) : 11 % avec beaucoup de raisin à table, de la France (786 000 ha) : 10,4 et de l'Italie (682 000 ha) : 9,1 %
Les plus grands producteurs mondiaux sont l'Italie: 49,5 million d’hl, la France: 47,5, l' Espagne: 37,2, les Etats-Unis: 22,1.
Les plus gros consommateurs sont les Etats-Unis: 31 millions d’hl (413 millions de bouteilles), la France: 27,2 (362,6 millions de bouteilles), l'Italie : 23,1 (308 millions de bouteilles), l' Allemagne: 20,5 (273,3 millions de bouteilles)
Les plus gros exportateurs sont la France: 8,244 milliards d’€, l'Italie : 5,353, l'Espagne: 2,641, le Chili: 1,650.
Les plus gros importateurs sont les Etats-Unis: 4,855 milliards d’€, le Royaume-Uni: 3,915, l'Allemagne: 2,466, la Chine: 1,618.
Sources : OIV (Organisation Internationale de la vigne et du vin), un organisme intergouvernemental à caractère scientifique et technique de compétence reconnue dans le domaine de la vigne et du vin. Il est composé de 46 états membres.
Allez lire l'article au complet, il y a plus de chiffres et d'explications mais je ne pouvais pas tous les mettre.
Source : dico-du-vin
http://www.dico-du-vin.com/leconomie-du-vin-en-2016-france-et-monde/
Retour début septembre
Sur ces quelques mots je vous souhaite une excellente semaine et un bon mois d'août.
Gastronomiquement Votre, Lucullus
Ajouter vos commentaires
Merci de vous identifier pour pouvoir poster un commentaire
Poster un commentaire en tant qu'invité