Les Chroniques de Lucullus n°405

Écrit par Lucullus. Publié dans Les chroniques.

plumeAmis gourmands bonjour,

Il y a des gourmands à l'autre bout du monde.
Il y a de belles histoires à l'autre bout du monde.
Il y a chez Kate Reid, dans sa boulangerie de Scott Street à Melbourne, une belle histoire d'amour.

Kate Reid, ingénieure en automobile laisse tout tomber après avoir succombé aux effluves gourmandes des pains au chocolat made in France.
Depuis le 14 décembre Kate Reid livre à ses clients des croissants comme chez nous, après avoir livré pendant 1 an les bistrots du coin. Ne vous y trompez pas, l'Australien est gourmand.

Son métier d'ingénieur en conception automobile l'a amenée à travailler au Royaume Uni, ce qui lui a donné l'occasion de découvrir l'Europe mais aussi la gastronomie française et surtout sa viennoiserie.
Elle apprécie particulièrement le rapport à la nourriture des français, je cite:
"Comme quand les gens marchent dans la rue avec une baguette et que le croûton manque, s’amuse-t-elle. Le manger avant d’arriver chez soi, c’est un rituel".

Sa décision est prise elle veut apprendre à faire des pains au chocolat, ceux-la même qu'elle a vu en photographie.
Elle se rend chez le boulanger pour lui expliquer sa démarche, son ambition d'apprendre à faire des pains au chocolat.
Il veut bien la prendre 4 mois en stage mais il faut parler français.
Qu'à cela ne tienne elle prend un cours de langue intensif et la voilà à Paris à plier et replier de la pâte feuilletée.

La voilà donc maintenant en Australie à réaliser sa passion pour cette viennoiserie.
Ces pains au chocolat, ses chocolatines, sont réalisés à la mode locale, c'est à dire qu'ils sont plus gros.
A mon avis les clients ne s'en plaindront pas.
Dernier détails, le beurre lui est importé de Normandie.
Bon appétit.

Allons dans le Bearn
A Arzacq, ce sera bientôt la 2ème Pélère en Soubestre, la grand fête du cochon le 15 février 2014.
Ces fiers paysans, qui tout au long de l'année élèvent dans la tradition béarnaise de jolis cochons ont décidé de remettre au goût du jour la fête d'antan du pèle porc, ce moment particulier où l'on tuait le cochon afin d'assurer la nourriture quotidienne.
Cela commence même avec un mois d'avance par un concours de pâté maison (du 21/01 au 15/02)
De quoi s'agit il réellement?
D'un journée festive autour du cochon avec des animations comme une course de porcelets.
Un porc sera débité comme cela est fait dans les fermes de la France entière. Évidemment il n'est pas tué sur place.
On montrera aux gens présents tout l'art du débitage qui fait que, sur un cochon rien n'est perdu car tout est bon.

Le cochon du Béarn avait pratiquement disparu il y a 30 ans.
Aujourd'hui, grâce au travail des hommes, des passionnés qui refusaient de voir dépérir leur terroir et qui se sont retroussé les manches, il est maintenant bien vivant et fait l'objet d'un label.

Arzacq fête le cochon et comme le dit Jean Ortiz dans sa chronique de l'Humanité:
"On y collectivise en quelque sorte le travail des cochonnailles.
Chacun fait son cochon puis fait le cochon chez le voisin.
Et il y faut du savoir faire, du savoir-vivre. N'est pas cochon qui veut."

Vous trouverez quelques renseignements à cette adresse.
http://pelere-en-soubestre.e-monsite.com

Alors certes, certaines associations de défense de la vie animale sont, bien évidemment, vent debout contre cette fête villageoise.
"Comment, faire courir des porcelet mais c'est indigne."
Savent elles que ces même porcelets passent leur temps à courir dans les élevage à l'air libre et notamment à flan de colline?
Il y a aura un concours de cris de cochon et encore une fois on se récrie:
"Comment, torturer des cochons pour en tirer des cris mais c'est odieux."
Mais non ce sont les hommes qui imitent l'animal.
Un des clous du spectacles c'est la présentation des élevages, cochettes en tête suivies des truies, des verrats et des porcelets. C'est la présentation du travail des hommes pour assurer la subsistances des hommes.
Qu'elles se le disent ces associations.
Alors si pour la mi-février vous êtes en Béarn n'hésitez pas, la vraie vie elle sera aussi là bas.

Sur ces quelques mots je vous souhaite une excellente semaine.

Gastronomiquement Votre, Lucullus

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