1937 Alain Chapel

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

Chapel AlainNé le 30 décembre 1937 à Lyon
Décédé le 10 juillet 1990 à Saint-Rémy-de-Provence

C'est un des grands cuisiniers français, son travail s'affiliait à la Nouvelle Cuisine. Il était un chef décrit comme modeste par son entourage et ses pairs. Ses cuisines étaient calmes et appaisées ce qui n'était pas souvent le cas à l'époque.

Sa philosophie en cuisine était limpide :
«Tu dois te laisser aller à la joie de faire toujours de ton mieux, c'est-à-dire jamais tout à fait pareil», disait-il à son chef.

C'était un épicurien dans l'âme :
«La cuisine c'est bien plus que des recettes. C'est le produit d'abord, c'est donner de la douceur, de la tendresse et en recevoir.»

Son parcours est exemplaire. Ses parents tiennent, "la Mère Charles", un restaurant situé à Mionnay dans le département de l'Ain au coeur de la Dombes.

Il fait sa formation chez Jean Vignard cuisinier à Lyon puis chez Fernand Point à Vienne (38).

• 1967 il prend la direction des cuisines du restaurant familial ;
• 1969 il obtient 2 étoiles au Michelin ;
• 1973 il est Meilleur Ouvirer de France ;
• 1973 il obtient 3 étoles au Michelin ;
• 1980 il est fait Officier de l'ordre du Mérite agricole
• 1985 il est Officier de l'ordre des Arts et des Lettres
• 1988, il est Chevalier de l'ordre national du Mérite
• 1990 il décède subitement.

Les bugnesd'Alain ChapelL'établissement est repris par son épouse Suzanne et par Philippe Jousse en cuisine, lui même élève d'Alain Chapel. Le restaurant a fermé en 2012.

Il est l'auteur de plats emblématiques de la gastonomie française issue de la lignée des Escoffier, Point ou Tendret sans pour autant les plagier :

• La salade de homard bleu aux gorges de pigeonneaux, pourpier et truffes noires ;
• Le veau de lait cuit en cocotte ;
• Le gâteau de foies blonds de volaille au coulis d'écrevisses et truffes ;
• Les macaronis à la crème ;
• La rôtie de perdreau rouge ;
• La tarte aux maquereaux sauce à l'estragon ;
• Le foie gras chaud aux navets noirs ;
• La gelée de lapereau au poivre ;
• La paupiette de bar de ligne sur un poireau-pomme de terre ;
• La fricassée de dos de garenne à la minute et les lingots à la sauge ;
• La marquise au chocolat.

Il a formé une génération de chefs prestigieux :
Michel Roux, François Gagnaire, Laurent Pourcel, Jacques Maximin, Thierry Marx et Alain Ducasse.
Ce dernier lui a dédié les 7 tomes de son encyclopédie Culinaire :
"À Alain Chapel qui m'enseigna le plaisir de la grande cuisine".

Livre de cuisine :
- La cuisine, c'est beaucoup plus que des recettes

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1837 Alexandre Choron

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

Choron1Choron Alexandre Étienne
Né en 1837
Décédé en 1924

On ne sait rien sur lui, sa famille, sa jeunesse, sa formation. Il ne nous est connu que par sa réputation de cuisinier.

Il est chef de cuisine au "Café Voisin", célèbre établissement de la rue de Saint-Honoré dans la 1er arrdt de Paris. Sa postérité vient de la sauce portant aujourd'hui son nom, la sauce Choron.

Sa célébrité lui vient également d'avoir cuisiné pendant le siège de Paris en 1870, de la "trompe d'éléphant sauce chasseur", du "bourguignon d'éléphant".

Ces animaux provenaient du jardin des plantes. Ils avaient été débités par les employés d'une boucherie située à l'angle de la rue Washington et du faubourg Saint-Honoré. Toutefois, tous les animaux n'avaient pas été tués comme les singes car estimés trop proches de l'homme, les fauves car trop dangereux à approcher et les hippopotames car trop chers à vendre.

ChoronPour le repas de Noël 1870 Alexandre Choron présenta un menu extravaguant :

• Tête d'âne farcie ;
• Consommé d'éléphant ;
• Chameau rôti à l'anglaise ;
• Civet de kangourou ;
• Côtes d'ours rôties sauce poivrade ;
• Cuissot de loup, sauce chevreuil ;
• Chat flanqué de rats ;
• Terrine d'antilope aux truffes.
Accompagnés de Mouton Rothschild 1846, Romanée-Conti 1858 et Château Palmer 1864.
La sauce Choron est une sauce béarnaise sans cerfeuil ni estragon, additionnée au quart d'une purée de tomate concentrée puis tamisée à l'étamine. (Augsute Escoffier)
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1851 Anne Boutiaut

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

Victor et Anne BoutiautNée le 16 avril 1851 à Nevers (58)
Décédée le 07 mai 1931 au Mont-Sant-Michel (50)
C'est une cuisinière française surnommée la " Mère Poulard". Elle est la fille de Claude Boutiaut, journalier aux maraîchages des faubourgs du Mouësse à Nevers. Sa mère porte les légumes récoltés chaque matin, au marché Saint-Arigle.

Elle travaille très jeune comme femme de chambre, elle entre au service d'Edouard Corroyer architecte des monuments historiques. En 1872, E. Corroyer se voit confier, par le gouvernement, la restauration de l'abbaye du Mont-Saint-Michel. Il y amène sa femme de chambre, Anne Boutiaut dite Annette.

1852, elle a 21 ans, et rencontre Victor Poulard avec qui elle se marie le 14 janvier 1873 en l'église Saint-Philippe-du-Roule à Paris. On pense que c'est son témoin, qui n'est autre que son employeur, qui a organisé le mariage.

Consciente de son retard éducatif, elle prend des cours d'orthographe, de grammaire et de mathématiques avec la sœur institutrice du Mont-Saint-Michel. Le couple, Anne et Victor, décide de prendre un gérance dénommée "L'hostellerie de la Tête d'or", au sein du Mont-Saint-Michel, aujourd'hui le bureau de poste. Ce n'est pas la grande foule.

Le Mont-Saint-Michel est dépendant des marées car le pont n'existe pas encore. Des pélerins, des archéologues, quelques artistes viennent visiter les lieux. Il faut pouvoir les nourrir à n'importe quelle heure.

L'idée vient d'Annette. Pour leur faire attendre le fameux gigot des prés salés, elle propose une recette à sa façon, une omelette joliment baveuse, cuite au feu de bois. La légende s'éveille. Sa recette, grâce au bouche à oreille quitte le Mont-Saint-Michel et attire du monde. La renommée est en marche.

Omelette Mère PoulardEn 1888, le couple acquiert l'hôtel du "Lion d 'or", qu'il fait démolir pour créer un nouvel hôtel plus imposant qui se dénommera "À l'omelette renommée de la mère Poulard". Il faut dire que sa recette dépasse ses autres plats.

La tête d'or est repris par le jeune frère de Victor Poulard et prend pour enseigne, " À la renommée de l'omelette soufflée". Les enfants d'Anne ouvrent deux hôtels et se font une vive concurrence.

Les gazettes parisiennes se font écho de cette renommée, et c'est la ruée. Anonymes, célébrités, diplomates et hommes politiques se doivent d'y être vus. Le roi des Belges, Léopold II, fut client et Georges Clemenceau restera un des plus fidèles amis d'Annette Poulard.

Il faut dire que l'accueil est également célèbre par sa chaleur, sa convivialité. On avait l'impression d'être à la maison familiale. Mais Anne tenait les cordons de la bourse et surtout la caisse, acceptant toutefois quelques œuvres d'art en paiement du repas.

Parfois les clients partaient sans payer et l'établissement perdait de l'argent mais la mère Poulard avait réponse à tout :
"Mais réfléchissez donc. Pour me faire payer strictement, il m'aurait fallu une caissière, que j'aurais dû rétribuer, nourrir, loger, supporter et qui ne m'aurait pas secondée. Tout compte fait, je crois que j'avais du bénéfice. Puis beaucoup de braves gens, rentrés chez eux, se rappelaient leur distraction ou avaient du remords de leur vilaine action : ils m'envoyaient un mandat, avec un mot aimable. Tous m'envoyaient leurs amis. J'y gagnais. C'est comme cela que nous avons fait la réputation de la maison."

Vers 1920, à l'heure de la retraite, les époux Poulard font construire une maison sur les hauteurs du mont.
Le 15 janvier 1923, parmi une foule nombreuse et attendrie, ils célèbrent leurs noces d'or.Le 7 mai 1931, elle s'éteint et rejoint son défunt mari dans le petit cimetière du Mont-Saint-Michel.

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1877 Marcel Boulestin

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

BoulestinMarcel Boulestin, aussi appelé Xavier Marcel Boulestin
Né le 13 avril 1877 à Poitiers
Décédé le 20 septembre 1943 à Paris 16e

Il est le fils de Jean François Xavier Boulestin, et d'Anne Irma Julia Bissey domiciliés à Saint-Aulaye en Dordogne.

C'est un chef de cuisine français qui fut célèbre en Angleterre et aux États-Unis où il a fait découvrir la cuisine française. Il a utilisé les pseudonymes Sidney Place et Hicksem.

Après avoir été le secrétaire deHenry Gauthier-Villars, dit Willy, journaliste et critique musical, il quitte Paris pour Londres où il ouvre en 1926, avec son partenaire Alex Henry Adair, un restaurant français, le Boulestin's, à Covent Garden. C'était alors une des meilleures tables françaises à Londres. Il a publié sur place plusieurs ourages de cuisine.

Boulestrin1Il a participé en janvier 1937 à une des premières émissions de cuisine à la télévision lors de l'émission Cook's Night Out diffusée par la BBC. L'omelette de Boulestin est considérée comme la première recette télévisée. Il ne s'est pas arrêté là. À l'occasion d'autres émissions il a expliqué la recette du filet de Sole Murat, de l'escalope de veau Choisy mais aussi celle des crêpes flambées.

Il décède à Paris. Son partenaire, Alec Henry Adair, retournera en Angleterre où il s'éteindra en 1956.
Publications :
• Subtle Seasoning : a little book of recipes, introduction by X. Marcel Boulestin, Worcester, Lea and Perrins, 1926
• Petits et Grands Plats ou le Trésor des amateurs de vraie cuisine, Suzanne Laboureur et X. M. Boulestin, ornements de J. E. Laboureur, Rueil, Impr. du Livre ; Paris, Au Sans Pareil, 1928
• What Shall We Have To-Day?:

Filmographie :
1936 : A Famous Cook at Work, Arthur Elton, produit par la Gas Light and Coke Compagny
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- 400 Archestrate

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

ArchestrateArchestrate ou Archestratos était un poète gastronome grec, mort en -363, disciple de Terpsion (1) selon Cléarque de Soles. Il vécut à l'époque de Denys II Tyran de Syracuse au IVe siècle avant J.-C. Sa ville de naissance ne nous est pas connue, certains disent Gela, d'autres Syracuse, deux villes de Sicile en Italie actuelle mais en Grande Grèce à l'époque. D'après les textes qui nous sont parvenus, il était cultivé, raffiné et grand voyageur, Hellespont, mer Noire, côte ionienne.

Il est l'auteur d'un des plus anciens livres de cuisine, écrit sous forme de poème en 5 parties : Gastronomia, Gastrologia, Opsopoiïa, Deipnologia et Hedupatheia sont les noms que lui donnèrent les Anciens. Chrysippe de Soles l'appelle la Gastronomie, Lyncée de Samos l’Hédypathie et Cléarque la Deipnologie, d'autres l’appellent l’Opsopée.

De son œuvre on ne connaît que 56 fragments représentant 328 vers. En 2015, ils ont été traduits en français par Favien Valos (1). Il avait été traduit en latin par Ennius vers -239. Le poème débute par ces quelques lignes :
"C'est pour toute la Grèce que j'écris ces préceptes, afin qu'on mange ensemble à une même table délicate, et qu'on ne soit pas plus de trois ou quatre, ou tout au plus cinq ; autrement c'est une tente de soldats maraudeurs."

Tout au long de ses voyages, il prenait des notes, rédigeait des recettes. Il avait pour obsession le mariage entre qualité et quantité. Il limitait ses convives à trois ou quatre personnes afin d'être au calme pour apprécier les mets.

La cuisine grecque prit son essort en Sicile avant de gagner la Grèce continentale. Elle se répandit sur l'ensemble du monde grec grâce à des ouvrages de cuisine, notamment Héraclide de Syracuse et Mithécos, venant de la même île.
Le vocable gastronomie fut popularisé par Joseph Berchoux, poète français du début du XIXe siècle.

Plus près de nous Alain Sanderens (*), célèbre cuisinier français avait ouvert un restaurant gastronomique "l'Achestrate" voué à la nouvelle cuisine. De 1978 à 1985, c'est l'une des plus grandes tables du monde : 5 toques blanches et 19/20 au Gault et Millau, 3 étoiles au Guide Michelin


(1) traduction de Fabien Valos
https://devenir-dimanche.org/archestrate-de-gela/

(*) voir la fiche d'Alain Sanderens sur le site.
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