1754 Antoine Beauvilliers

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

AntoineBeauvilliersNé en 1754
Décédé le 31 janvier 1817 à Paris

Né de parents obscurs, Antoine Beauvilliers fut destiné dès l’enfance au métier de cuisinier, et il en suivit tous les degrés. En 1770 il débute son apprentissage chez le Comte de Provence, futur Louis XVII. Il y devient officier de bouche. Par la suite, à Paris, il fit des extras à la maison Royale en dirigeant les cuisines.

Jusqu'à cette époque, les auberges n'offraient à manger que si vous y dormiez. Toutefois en 1765 un parisien, Monsieur Boulanger, avait ouvert un "Bouillon" où l'on servait des "bouillons restaurants" aux ouvriers et artisans de l'endroit.

Un édit de Louis XVI en 1776, rédigé sous l'impulsion de Turgot abolit les corporations. C'est cet édit, qui permit la création de véritables lieux de restauration où l'on pouvait boire et manger mais ne pas y dormir.

Notoriété faite dans les milieux aristocratiques, Antoine Beauvilliers ouvre en 1782, " La Grande Taverne de Londres, qui peut être considérée comme le véritable premier restaurant parisien. Les salles sont décorées, les salons élégants le service de table y est irréprochable. La cuisine et la cave sont à l'avenant. Il était situé Galerie de Valois, rue Richelieu. C'était là, mettre à la portée des aristocrates et des bourgeois des lieux de restauration de haut niveau.
Brillat-Savarin, qui en fut client, en parle en ces termes :
" Beauvilliers fût un des premiers à avoir un salon élégant, des garçons bien mis, un caveau soigné comme une cuisine."
Il y acquit réputation et fortune.

Pendant la révolution, ses positions contre le changement lui valurent des persécutions et l'obligèrent à quitter son établissement. Pour autant celui ci continua à fonctionner, sous le couvert de biens nationaux, dirigé par un nommé Naudet. C'était un lieu de rencontre de la réaction.

A cet époque les cuisiniers ayant servi les aristocrates se trouvaient dans l'impossibilité de travailler  et durent, soit partir en exil avec eux et se mettre au service d'aristocrates étrangers, soit d'ouvrir leur propre établissement.

Antoine Beauvilliers ne pouvait vivre loin de ses fourneaux. Il revint sur place dix-huit mois plus tard et ouvrit de nouveau son établissement sous l'appellation "La Taverne de Londres". Il y recevait ses clients en habit d'officier de bouche de réserve. Sa mémoire phénoménale lui permettait de reconnaître tous ses convives et de les guider dans leurs choix.

Antoine Beauvilliers restera pendant plus de vingt ans sans rival auprès de la haute société parisienne. Accompagné de Brillat Savarin, Antonin Carême, Adolphe Dugléré, Alexandre Balthazar et Grimod de la Reynière, il donnait des cours de cuisine et de culture gastronomique. Il collabora avec Carême à la rédaction de : " La Cuisine Ordinaire".

En 1814 puis 1816 il publia en deux tomes "L'art du cuisinier", où il y traite de la cuisine et de l'ordonnancement des mets et du service. Il considérait cet ouvrage comme ses adieux. Il y rendait hommage à ses aînés.

Toutes les recettes sont claires, précises, complètes et agrémentées de conseils et d'avertissements pour l’achat et l’utilisation des produits.

Il meurt en 1817 et repose au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

En 1821, quatre ans après sa mort, devenu un classique de la littérature gastronomique française,l'Art de cuisiner fut traduit en Anglais sous le titre de The Art of French Cookery.

Son nom est associé à une garniture pour grosses pièces de boucherie braisées, composée de cromesquis aux épinards, de tomates farcies, de purée de cervelle puis gratinés ainsi que de salsifis sautés au beurre.

Son apprenti pâtissier, Monnier, une fois établi rue Monsieur Le Prince, nomma une de ses créations "Le Beauvilliers", à titre d’hommage à son maître. Ce fut le premier gâteau de voyage, enveloppé de papier d’étain.

Antoine Beauvilliers affirmait que l’on n'invente rien en cuisine. Seules les expressions changent :
"Les côtelettes à la Soubise, sont à la purée d’oignons". Sauce que l’on dédiât au Prince de Soubise, Maréchal de France(1715-1787)...".

On lui accorde la création du soufflé.

Pascal Ackerman de l'Académie Culinaire de France lui a rendu un vibrant hommage.

Ouvrages :
Retrouvez "L'art de cuisiner" à la BNF tome 1 et tome 2 .
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1862 Maurice Edmond Sailland

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

CurnonskyNé le 28 octobre 1862 à Angers
Décédé le 22 juillet 1956 Paris

Maurice Edmond Sailland naît à Angers. Orphelin de mère et abandonné par son père, c'est sa grand-mère qui l'élève. Il poursuit de brillantes études littéraires. A 18 ans, il décide de venir à Paris pour préparer sa licence en vue de se présenter à l'Ecole Normale Supérieure. Pour autant, c'est le journalisme et l'écriture qui l'attirent.

Il commence alors à rédiger des chroniques pour différents journaux dont "la vie parisienne".
C'est à cette époque, 1880, qu'il envisage de prendre un pseudonyme. La mode étant aux noms à consonance russe, il pose la question latine : cur non sky? Pourquoi pas Sky?
C'est Alphonse Allais qui approuve le pseudonyme, terme qui lui valu d'être emprisonné quelques jours en 1914.

En 1895, il est un des nègres, très prolifique, de Willy, premier mari de l'écrivaine Colette. C'est un touche-à-tout de l'écriture. Il écrit des romans, des chroniques, des feuilletons alors très en vogue dans les journaux et même des publicités. Il serait à l'origine du mot Bibendum (Michelin).

En 1900, après l'exposition universelle, il part en Extrême-Orient avec une délégation de presse et découvre alors la gastronomie chinoise. C'est à son retour que les quotidiens "Le Journal" et "Le Matin" lui proposent d'écrire des chroniques gastronomiques.
Il y privilégie la cuisine des terroirs, la cuisine bourgeoise et provinciale. La "haute cuisine" étant à l'époque le domaine d'Auguste Escoffier.
Cette sentence est son credo, "En cuisine, comme dans tous les autres arts, la simplicité est le signe de la perfection",.

1911, il fonde l'Académie Gastronomique

Curnonsky est un fin gourmet et un rude mangeur, ne refusant pas deux invitations à dîner le même soir. Il faut dire que du haut de ses 1.85 m il supporte ses 120 kg. Mais chez lui, la vie est fort simple; il n’a même pas une salle à manger pour y recevoir ses amis, détestant le téléphone, il lit énormément et sa mémoire est fabuleuse.

A partir de 1921, il commence, avec Marcel Rouff, une série de quarante brochures appelées "La France Gastronomique", traitant de la cuisine régionale et des meilleurs restaurants de France. Avec  la mort prématurée de son ami, la série s'arrêta au n°28.

1922, il fonde "l'Académie des psychologues du goût".

1926, il participe à la naissance du guide Michelin.

1927, à l'initiative du journal Paris-soir, 5 000 gastronomes, cuisiniers et restaurateurs célèbres intronisent Maurice Sailland "Le Prince des Gastronomes". C'est la consécration.

1930, il fonde "l'Académie des gastronomes". Il publie une cinquantaine d'ouvrages sur la cuisine.
Membre de l'académie Rabelais, il sera fait chevalier de la légion d'honneur en 1928 et officier en 1938

En 1933, il fonde "l'Académie du vin de France" avec le baron Pierre LE Roy de Boiseaumaré qui a entrepris de faire reconnaître les AOC.

En 1934, il prend, dès sa création, la direction littéraire de la revue "La France à table".

En 1938, il fonde en Belgique le "Club de la bonne auberge" qui deviendra "Le Club des Gastronomes" pour devenir en 1997, par brevet du roi Albert II, "le Club Royal des Gastronomes de Belgique".

Pendant la guerre, il séjourne en Bretagne chez une amie puis retourne à Paris.

En 1947, il fonde la revue "Cuisine et Vins de France" qui donnera naissance à un ouvrage monumental contenant des recettes de cuisine et considéré depuis comme une bible de la gastronomie.

En 1950, il fonde "La chaîne des rôtisseurs" avec deux gastronomes (Auguste Bécart, Jean Valby) et deux chefs (Louis Giraudon et Marcel Dorin).

En 1954, il fonde l'Association Professionnel des Chroniqueurs et Informateurs de la Gastronomie et du Vin . Depuis 1978 l'APICG décerne le prix Amuinategui-Curnonsky (prix d'excellence en termes de critiques et journalisme gastronomique ou d'ouvrage gastronomique de valeur).

Le 22 juillet 1956, pris d'un malaise il chute de sa fenêtre au 3ème étage de son immeuble.

2006 Michel Sy de l'Académie Culinaire de France lui rend hommage.

En 2010, lorsque le repas gastronomique à la française est inscrit au patrimoine immatériel de l'humanité, Gérard Depardieu, impliqué dans l'affaire, rend hommage à ce "Prince des gastronomes" qui contribua grandement à la renommée de l'art culinaire. 

Tout au long de sa vie il a appris à ses concitoyens que la véritable gastronomie se fondait sur la sincérité et la simplicité culinaire ainsi que sur l’authenticité des denrées et des boissons.

Ouvrages :
    • Les recettes des provinces de France avec A de Croze en 1933
    • Gaietés et curiosités gastronomiques en 1933 avec G.Derys
    • Les fines gueules de France avec P. Andrieu, en 1935.
    • La France gastronomique. Guide des merveilles culinaires et des bonnes auberges françaises , avec Marcel Rouff, 1921
    • Le Bien-Manger. Itinéraire gastronomique, Office d'édition d'Art, 1931
    • Lyon capitale mondiale de la gastronomie, avec Marcel E. Grancher, éditions Lugdunum, Lyon, 1935
    • L'Infortune du pot, édition de la couronne 1946
    • Cuisine et Vins de France , Larousse, 1953
    • Souvenirs littéraires et gastronomiques , 1958

Citations:
    • La cuisine du Périgord est sans beurre et sans reproche.
    • La cuisine, c'est quand les choses ont le goût de ce qu'elles sont.
    • Une sauce doit prolonger le goût d'un plat et ne jamais le masquer
    • Une salle à manger n'est pas un salon de coiffure, non plus qu'un dancing, un cabinet de toilette ou un gymnase.
    • Le secret d'une bonne santé: la pratique raisonnée de tous les excès et l'abstention nonchalante de tous les sports.
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1825 Charles Monselet

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

MonseletNé le 30 avril 1825 à Nantes
Décédé le 19 mai 1888 à Paris

Charles Monselet est un personnage oublié, mais important,  du monde gastronomique du 19ème siècle. Ce n'est pas un homme de la cuisine, mais un gourmet avisé qui a transmis sa passion par ses écrits et a communiqué ainsi, à ses contemporains, son plaisir des bonnes tables et de la bonne chair.

Il passa sa jeunesse à Nantes et à Bordeaux avant de revenir à Nantes où, maintenant, un quartier porte son nom.

Son père libraire, lui donna une formation stricte dans le domaine de l'imprimerie, de la typographie. Il fut correcteur d'imprimerie puis apprenti chez un négociant en vins mais il monta ensuite à Paris afin de se consacrer à la gastronomie, à l'écriture poétique et au journalisme. Il se fit une réputation de fin gourmet au point d'être désigné comme le roi des gastronomes par ses contemporains. Il fréquentait aussi bien les restaurants à la mode que les petits établissements.

Sa truculence et son esprit joyeux lui inspirèrent souvent de jolies réparties.
- "C'est un très vieux vin. Comment le trouvez-vous? - - - Je trouve la bouteille bien petite pour son âge."
- "La gastronomie fait trembler d'intelligence nos narines".
- "La gastronomie est la joie de toutes les situations et de tous les âges".

Il publia de nombreux ouvrages, poèmes, pièces de théâtre et même des opéras comiques.
Ses œuvres sont souvent liées à la gastronomie.

Il est, avec Grimod de la Reynière, le Baron Brisse et Joseph Favre, l'un des premiers journalistes gastronomiques.

En 1858 il devient le fondateur et le rédacteur en chef de :
Le Gourmet, Journal des intérêts gastronomiques.
C'était un hebdomadaire vendu le dimanche. Ses chroniques truculentes y sont pleines de poésie.
En 1859 : Dans "La Cuisinière Poétique" il donne une définition incroyable, poétique et onirique de la gastronomie : (extrait)
"La gastronomie est la joie de toutes les situations et de tous les âges.
Elle donne la beauté et l'esprit. Elle saupoudre d'étincelles d'or l'humide azur de nos prunelles ; elle imprime à nos lèvres le ton du corail ardent; elle chasse nos cheveux en arrière ; elle fait trembler d'intelligence nos narines.
Elle donne la mansuétude et la galanterie..."
Il était lié d'amitié avec Alexandre Dumas, Théodore de Banville et Théophile Gauthier qui collaborèrent tous à sa "Cuisinière Poétique".
1862 -1870 : L'Almanach des gourmands en 6 tomes est une reprise de l’œuvre de Grimod de la Reynière.
1865 : Le Plaisir et l'amour ouvrage qui contient de nombreux sonnets et poèmes gastronomiques.
1874 : Gastronomie : Récits de table.
C'est une œuvre en plusieurs tableaux où il fait parler l'estomac, le rhum, le cognac, le café dans un dialogue savoureux. Il y rend également hommage à Grimod de la Reynière son aîné dans la fonction de chroniqueur gourmet.
1877 Lettres gourmandes / Manuel de l'homme à table.

Il décède en 1888 et on lui attribue cette ultime sentence :
Je vais avoir un Dies Irae aux truffes.
Il est enterré au Père Lachaise à Paris.

De nombreuses recettes de grande cuisine portent son nom.
  • Toast à la Monselet,
  • Entrecôte à la Monselet
  • Bécassine Monselet
  • Ris de veau Monselet
  • Turbot Monselet

Je voudrais vous donner un petit aperçu de son œuvre par ce poème dédié à l'andouillette.

L'andouillette
Dédaignons la mouillette
Et la côte au persil
Crépine sur le gril
Ô ma fine andouillette.

Certes ta peau douillette
court un grave péril
Pour toi, ronde fillette,
Je défonce un baril.

Siffle, crève et larmoie
Ma princesse de Troyes,
Au flanc de noir zébré.

Oh ! Grand Dieu que c’est bon,
Avec verr’ de Layon,
De chaume et du vert pré.

Charles Monselet (Récits de table)

Yvon Garnier, membre émérite de l'Académie Culinaire de France lui a rendu un vibrant hommage :

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1897 Fernand Point

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

PointNé le 25 février 1897 à Louhans (Saône-et-Loire)
Décédé le 4 mars 1955 à Vienne (Isère)

Il est assurément une des légendes de la gastronomie française au 20ème siècle.
Il prend la suite d'Auguste Escoffier, simplifiant les recettes de celui ci qui de son côté avait révolutionné la cuisine d'Antonin Carême. Il est considéré comme un des pères de la cuisine moderne.

En 1933, il fait partie des 5 cuisiniers à recevoir pour la première fois la suprême récompense du guide Michelin, trois étoiles, en compagnie de Marie Bourgeois (la Mère Bourgeois), Eugénie Brazier (la Mère Brazier), André et Claude Terrail (La tour d'argent).

Fernand Point est issu d'une famille de restaurateurs. Son père Auguste Point dirige le "Buffet de la gare" à Louhans en Saône et Loire. Sa mère et sa grand-mère sont aux fourneaux.

Comme tous les grands cuisiniers de l'époque, mais aussi d'aujourd'hui, Fernand Point débute son apprentissage en famille avant de se rendre dans de grands établissements comme le Bristol à Paris ou le Majestic à Cannes.

En 1923, son père achète, à Vienne dans l'Isère, l'hôtel restaurant Guieu, établissement déjà renommé. A la disparition d'Auguste Point en 1925, Fernand reprend l'établissement, l'agrandit et le rebaptise la Pyramide.

La légende peut débuter.
En 1925 il reçoit sa deuxième étoile. Il est alors un des premiers grands chefs propriétaire de son établissement.

C'est là qu'il va démontrer tout son génie mais aussi son fort caractère.
Fernand point est une figure d'1,92 m pour 165 kg avec une personnalité excentrique, joviale, perfectionniste et intransigeante.
Il épouse en 1930 Marie Louise, dite Mado, qui fera merveille dans la partie salle par son sens de l'accueil et son charisme.

En 1930 il obtient sa 3ème étoiles qu'il gardera jusqu'à son décès en 1955. Il est inhumé au cimetière de Pipet à Vienne.

Son épouse Mado Point parvient à maintenir la renommée et les trois étoiles du Guide Michelin sans discontinuer jusqu'à son décès en 1986, avec les chefs Paul Mercier d'abord, puis avec Guy Thivard.

Marie-José Point, fille adoptive du couple, prend la succession durant un an mais revend l'établissement au groupe immobilier de Dominique Bouillon. Celui-ci engage le jeune chef cuisinier Patrick Henriroux (élève de Georges Blanc).

Henriroux et son épouse Pascale ambitionnent de reconstruire avec le temps la légende passée de l'établissement, (première étoile au Guide Michelin en 1990, seconde en 1992). Ils deviennent propriétaires du fonds de commerce et de la cave en 1996, puis des murs en 1998.

Fernand Point a formé de nombreux élèves

  • Paul Bocuse
  • Pierre et Jean Troisgros
  • Alain Chapel
  • Raymond Thuilier
  • François Bise
  • Louis Outhier
  • Claude Peyrot

Mais revenons à l'histoire.
Dans l'entre-deux guerre avec André Pic de Valence et Alexandre Dumaine de Saulieu, ils représentent ce que la gastronomie française fait de mieux.
Curnonsky disait de lui et de sa cuisine : "C’est une des meilleures maisons, c’est le sommet de l’art culinaire.

Pendant la guerre, il décide de fermer son restaurant que l'état-major nazi voulait réquisitionner comme table.
Dans les années 1950 il va dépoussiérer le service, il va changer le look des restaurants en introduisant notamment la vaisselle de Limoges et les verres en cristal.

Sa philosophie :
- Cuisiner avec des ingrédients frais et de saison.
- Éviter la rigidité des règles classiques quand la créativité le demandait.
- Trouver un équilibre entre goût, esthétique et technique.
- Traite chaque client comme un invité spécial, en prenant soin de chaque détail de son expérience.

Parmi ses plats signature on trouve :
- Le filet de sole aux nouilles
- Le Loup en feuilletée
- Le gratin de queues d'écrevisses
On trouve encore ces plats à la carte d'établissements renommés.

Fernand Point aimait aussi beaucoup les aphorismes :
"Du beurre, donnez moi du beurre, toujours du beurre."
"Les garnitures doivent être assorties comme une cravate à un complet."
"Une sauce béarnaise, c'est simplement un jaune d'œuf, une échalote, un peu d'estragon. Mais il faut des années de pratique avant que le résultat ne soit parfait."

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1857 Apollon Caillat

Écrit par Lucullus. Publié dans Les personnages.

CalliatNé en 1857 à Fréjus (Var)
Décédé en 1942

Il est des cuisiniers qui sont bien plus que cela et Apollon Caillat en fait partie. Cuisinier, auteur culinaire, administrateur, mutualiste, syndicaliste, et plus encore.

Cette présentation succincte ne peut donner qu'une vague idée du personnage.
Apollon Caillat est né à Puget dans le Var non loin de Fréjus. On ne sait que peu de chose de son enfance.
Il commence sa carrière exceptionnelle dès l’âge de 12 ans, lorsqu’il entre en apprentissage à l’Hôtel Victoria à Toulon. Depuis il dédia sa vie à la cuisine mais aussi aux cuisiniers.

A 15 ans il vient à Marseille  pour parfaire ses classes à "l’Hôtel de Castillon", puis au "Restaurant des Gourmets".
Comme beaucoup d'apprentis, il fallait tourner dans les maisons pour se faire une renommée pour ensuite avoir une bonne place.

Mais l'époque est particulièrement difficile, nous sommes 1872. Les salaires sont miséreux et les conditions de vie sont à l'ancan.

Apollon Caillat double son emploi par celui de vendeur de journaux sur la Canebière afin de pouvoir subsister.

Ayant fait ses classes, il tourne, comme on dit dans le jargon pour apprendre et encore apprendre auprès des chefs afin de pouvoir créer sa propre cuisine issue de sa propre sensibilité.

Ses voyages l'amènent à Menton, à Cannes à Evian et même à Interlaken non loin de Berne en Suisse.

Il se fixe ensuite à Lyon où ses qualités sont déjà reconnues.
Le grand changement dans sa carrière, le grand tournant, c'est quelques temps plus tard, lorsqu'il est engagé à "l’Hôtel de l’Europe" à Aix-les-Bains, où rapidement il devient Chef de cuisine. Apollon Caillat est reconnu au point même d'être affecté au service personnel de la reine victoria lors de ses séjours à Aix les bain.

Il revient ensuite sur les lieux de sa jeunesse à Marseille comme Chef de cuisine du Louvre. C'est là qu'il est engagé comme inspecteur des cuisines à la Société Hôtelière de Ravitaillement. Son travail consiste à recruter et former les personnels des bateaux au long cours et des moyen courriers.

Syndicaliste, il a œuvré toute sa vie à l'amélioration des conditions de travail des cuisiniers. A ce titre il se battit plus précisément pour l’obtention du repos hebdomadaire.
Lui qui était sorti très jeune de l'école avait toute sa vie lu et étudié. Il voulait hausser le niveau des apprentis,  certain que la formation est le maître mot pour avoir de bons cuisiniers et des hommes faits.

Il collabore également à de nombreuses revues dont "l'art culinaire".
En 1899 il publie un traité toujours célèbre : "150 manières d’accommoder les sardines".
C'est aussi un ami d'Auguste Escoffier et à ce titre il travaille en compagnie du grand chef mais aussi de  Ph. Gilbert et E. Fétu à la rédaction du Guide Culinaire.

Comme je le mentionnais précédemment , Apollon Caillat aimait lire et s'instruire.
Il a ainsi constitué une bibliothèque riche de plus de cinq mille ouvrages.
Elle est maintenant la propriété de la Société des Cuisiniers de Paris.
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